Inscrit par l’Ambassade du Mali en France comme acte majeur de son programme de célébration de la fête nationale du Mali dans sa juridiction, c’est sous la pré-sidence du secrétaire d’Etat Jean-Baptiste LEMOINE que la troisième édition du Village International de la Gastronomie et des cuisines populaires, en présence de sa fondatrice Anne-Laure DESCOMBINS a ouvert ses portes le vendredi 21 septembre 2018 au Quai Branly sur les quai de la seine au pied de la Tour Eif-fel.
A la cérémonie d’ouverture, rassurée de la haute quali-té du stand du Mali animé par Fatoumata KOUYATE, la délégation Malienne conduite par Monsieur Yaya San-garé Ministre des Maliens de l’Extérieur comprend l’Honorable DIALLO Aïssata TOURE Présidente de la Commission des Affaires Etrangères, des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine de l’Assem-blée nationale du Mali, SEM l’Ambassadeur ToumaniDjimé DIALLO accompagné pour la circonstance par son invité spécial Vincent LEDOUX du groupe d’amitié France Mali à l’Assemblée Nationale Française, Mand-jou BERTHE Directeur Europe du Ministère des Af-faires Etrangères et de la Coopération Internationale du Mali, Youssouf KONE Chef de Cabinet du Ministère des Maliens de l’Extérieur et d’illustres personnalités.
Rappelons que le point d’orgue du Village International Gastronomique aura lieu le 22 septembre 2018 où, pour la première fois le Mali sera à l’honneur par un programme inédit par des évènements haut en cou-leurs et en saveurs, sous la présidence de Madame NDAYE Ramatoulaye DIALLO Ministre de la Culture, marraine de l’évènement.
SEM l’Ambassadeur ToumaniDjimé DIALLO réitère son invitation à la communauté Malienne de renforcer l’éclat de la cérémonie par une présence hautement patriotique, en venant massivement le 22 septembre 2018 au Quai Branly de 12H00 à 18H00 pour une re-présentation digne des ambitions du nouveau Mali.
Allocution de la marraine
Mme N’DIAYE Ramatoulaye Diallo
Ministre de la Culture
Monsieur le Président du groupe Afrique au Parlement
Mr le Ministre des Maliens de l’Exterieur
Excellence Mr l’Ambassadeur du Mali
Excellence Monsieur les Ambassadrices et Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Il y’a deux ans, Anne Laure Descombin, Créatrice du Village International de la Gastronomie, a fait un pari osé, ici même à Paris : celui de re-enchanter le monde. De quelle façon ? Par la force des goûts du monde. Par la con-quête de tous les palais. Par la douceur des saveurs du monde. Par le pouvoir de la gastronomie à recréer du lien. A nourrir notre humanité partagée. A féconder nos idées et nos rêves et, malgré les raideurs, les crispations iden-titaires, les conflits et les crises qui marquent notre époque, à nous unir dans un même élan de fraternité, vers un même idéal de découverte et de partage, une même faim, et une même soif de dialogue interculturel.
Les pessimistes diront que vouloir enchanter le monde, par le seul pouvoir de la gastronomie, cela s’appelle rêver. Soit, mais que serait notre humanité sans cette part de rêve, sans ce désir de partage, qui est inscrit dans le code génétique même de l’humain ? Nous sommes des êtres de découverte et de partage, et c’est au nom de cette foi partagée en l’art gastronomique, qui nous unit ici depuis trois années à présent, que je suis heureuse, au nom du Mali, de souhaiter à tous les pays participants, et à tous les visiteurs, un agréable tour du monde en un coup de fourchette ! Ce tour du monde des goûts et dessa-veurs nous offre une opportunité de dialogue et de com-munions uniques, intenses, et traduit notre foi obstinée en la capacité de la gastronomie à faire tomber les Murs de la peur, et à bâtir des Ponts entre les peuples du monde.
Mesdames et Messieurs, gastronomes de tous les pays,
Chez nous au Mali, nous affirmons depuis des siècles que MaayaYeJuruYe. Littéralement traduit : l’humani-té est un lien. Et les crises actuelles, multiformes et pla-nétaires, ne viennent pas d’ailleurs : elles sont la consé-quence visible de la rupture d’avec nos liens. La rupture du lien entre l’homme et la nature; la rupture d’avec les ver-tus cardinales de partage, de respect de la diversité, y compris la diversité des goûts.
Mesdames et Messieurs,
Ma conviction profonde_ et c’est un constat largement partagé dans l’opinion publique internationale, est que les modèles culturels dominants ont montré la limite de leur capacité à générer une croissance inclusive, et à rendre possible une paix économique durable. Dans un tel con-texte, il importe de récréer le lien avec ces valeurs socié-tales d’avec lesquelles une certaine modernité nous a cou-pés. Là où il y a le lien, la guerre ne saurait durer. Là où il y a le lien, la faim ne saurait perdurer. Là où il y a le lien, la peur de l’autre disparait.
A vous toutes et à vous tous qui cultivez et propagez ces goûts du monde, vous gastronomes, vous entrepreneurs de la restauration, vous critiques culinaires, vous journalistes culturels, et vous diplomates, merci de rapprocher nos mondes. Merci à la France d’offrir au Mali cette tribune pour partager avec le monde nos arts de table, nos mu-siques, nos danses et tout le patrimoine immatériel qui les accompagne. Merci à vous, Excellence Monsieur l’ambassa-deur du Mali, pour tous les liens que vous créez ou récréez autour du Mali et de sa culture.
Si je suis ici, à ce carrefour du donner et du rece-voir, pour parler du Mali et de sa culture, c’est à votre humilité que je le dois. Il me tient donc particulièrement à coeur de saluer à cette tribune votre dynamisme de bâtis-seur de ponts, votre proximité avec la diaspora, y compris avec celle des foyers, que vous visitez régulièrement tel un citoyen ordinaire, pour y partager des repas, prêter oreille aux attentes, et même vous prêter aux débats parfois peu commodes….Plus qu’ un diplomate, les maliens de France voient en vous un homme de vérité, humble, af-fable et patriote, comme il en existe peu de nos jours. Ici en France, vous êtes une chance pour le Mali et les ma-liens, quels qu’ils soient.
Mesdames et Messieurs,
Le Mali est pays de grands empires, un creuset de diversité et de traditions culinaires multiformes. Notre défi, et il est immense, c’est la formation professionnelle de qualité, l’innovation dans le marketing de cette richesse et l’audace d’aller à la conquêtes des marchés émergeants, y compris les marchés de la restauration dans les villes Africaines qui, d’après une étude récente de la FAO, de-vrait représenter plusieurs centaines de milliards de dol-lars à l’horizon 2050. C’est un double enjeu de résistance culturelle et de création d’emplois décents et durables, notamment pour une partie de notre jeunesse en quête d’avenir et d’identité professionnels.
Madame Fatou Kouyaté, par votre créativité entre-preneuriale, vous tracez déjà la voie vers une gastronomie malienne repensée, et susceptible de créer des emplois pour nos jeunes, parce que modernisée et professionnali-sée.
En Afrique et au Mali, nous avons trois défis, qui sont au-tant d’opportunités d’affaire : l’urbanisation rapide, la croissance démographique et l’émergence d’une classe moyenne au pouvoir d’achat attractif et aux habitudes alimentaires évolutives. Ces trois facteurs sont autant de raison de croire et d’investir dans l’industrie de la restau-ration et dans les chaines de valeurs agricoles inclusives. Bravo donc Fatou!La touche que vous apportez, j’allais dire le grain de sel que vous ajoutez au bouillon de la culture du Mali, ici à Paris, est fortement appréciée et honore notre pays. IniFaasoBaara ! I Kouyaté !
Mesdames et Messieurs,
Pour sortir de la parole, comme l’on dit chez nous, je voudrais déguster avec vous quelques savoureuses perles de la sagesse populaire au Mali, car la parole sans proverbe, c’est comme un plat sans sel, dit-on toujours chez nous. Je cite : Jèkadumuni de yedaamuyé +. Ni yedumunikekisigui gnon to, iko no ka bon na taye, ngaAfale don ni yedeh !
Littéralement traduit : +Manger ensemble, voilà le vrai plaisir. Si tu manges sans inviter ton voisin, tu auras certes le ventre plus gros que lui, mais il serait plus rassa-sié que toi. +
Vive donc la gastronomie partagée, pour une économie mondiale plus inclusive, pour des modèles de consommation plus durables !
Merci de votre attention, que je trouve indulgente et délicieuse.
SOMPTUEUSE FETE DE L’INDEPENDANCE
DU MALI A PARIS
Rarement la célébration de la fête nationale du Mali aura été aussi réussie que celle du 58ème anniversaire le 22 septembre 2018 au Quai BRANLY, dans le Village International de la Gastronomie.
Le premier défi relevé aura été celui de la participation : – les officiels Maliens, à travers la ministre de la Culture Madame NDAYE Ramatoulaye DIALLO, marraine, le Ministre des Maliens de l’Extérieur Yaya SANGARE, et l’Honorable DIALLO Aissata TOURE, Présidente de la Commission des Affaires Etrangères, des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, – la présence remarquable de Nicolas DESMOULINS, Président du groupe d’Amitié Mali France, – le corps diplomatique largement représenté avec notamment les Ambassadeurs de Mauritanie, RDC Congo, Sénégal, Erythrée, – la communauté Malienne de France, autour du Haut Conseil des Maliens de France et de nombreuses associations, en présence d’élus et responsables binationaux dont l’adjoint à la Maire de Ba-gnoletMadigata BARADJI et Rokia DOUMBIA du Ministère de la Justice, – l’ensemble de la mission diplomatique et consulaire du Mali à Paris, Lyon et Rouen, autour de l’Ambassadeur ToumaniDjimé DIALLO et SE Oumar KEITA Délégué permanent du Mali auprès de l’UNESCO.
Du beau monde donc, qui a confirmé le deuxième défi également re-levé, une symbiose parfaite du caractère solennel et festif de l’évè-nement. Solennel par l’interprétation des hymnes nationaux du Mali et de la France dans un recueillement digne de la chaleur des relations entre les deux pays, les deux chefs d’Etats et les deux peuples.
Solennel également par les interventions brèves mais chargées de sens et de symboles de MM ToumaniDjimé DIALLO et Nicolas DESMOULINS. Solennel enfin par la remarquable allocution de la marraine NDAYE Ramatoulaye DIALLO, exaltation des liens forts entre culture et gastronomie et éloges vibrants à l’endroit de l’Ambassadeur DIAL-LO pour ses actions empreintes de solidarité humaniste et qui im-pulsent une dynamique nouvelle à la mission diplomatique et consu-laire du Mali en France.
Le caractère festif pour sa part, a été particulièrement savouré. Virtuosité des artistes qui se sont succédés, parmi lesquels Bassé-kou KOUYATE et Ami SACKO, l’Ensemble instrumental de la Diaspo-ra malienne de France, Mama Toumani KONE, Oumar Koïta, le groupe Amanar de KIDAL, merveilleuse prestation du groupe GUI-NA Dogon de France, époustouflants danseurs avec masques et échasses, beau défilé de mode de Goïté Créations FarafinaDambé de Sory GUINDO, le tout venant s’ajouter à la saveur culinaire et produits maliens d’un stand du Mali pris d’assaut, au grand bonheur de Fatoumata KOUYATE.
En définitive, la fête a été belle. L’évènement a tenu toutes ses pro-messes. Le plus heureux n’est certainement pas l’Ambassadeur ToumaniDji-mé DIALLO, alternant émotion jusqu’aux larmes et joie intense mar-quée par des danses accompagnant les artistes, toujours aux petits soins pour ses invités visiblement comblés.
Les plus heureux étaient assurément la communauté malienne, fière, avec une fibre patriotique exacerbée, Et comment occulter tous ces publics de toutes nationalités émerveillés par ces sons, couleurs, tissus et saveurs d’une beauté insoutenable ?
Le Mali était décidément à l’honneur et le 22 septembre 2018 constituera une contribution marquante dans l’amélioration de l’image publique internationale du Mali.
Le mot de la fin exprimé par Sory GUINDO, résumant merveilleuse-ment le sentiment de tous les maliens était : «Bravo à l’Ambassa-deur qui nous ramène au Mali de notre culture et de nos rêves».