Trois collectifs de la diaspora malienne de France ont protesté contre l’immobilisme des autorités maliennes dans la gestion de la crise du nord avant de revendiquer neutralité et impartialité dans la médiation de la CEDEAO. Les trois collectifs de la diaspora malienne de France sont l’Alliance Patriotique pour la Souveraineté du Mali (APSM), le Collectif des Maliens de France pour la Paix (CMFPaix) et le Mouvement pour la Dignité et le Droit des Maliens (MDDM).
Il y a un silence coupable, un attentisme pour engager nos forces armées afin de barrer la route aux bandes criminelles qui occupent les régions du nord Mali (Tombouctou, Gao, Kidal et Douentza), ont estimé les manifestants. Et ces Maliens de France n’entendent plus s’accommoder à ce climat qu’ils ont jugé inadmissible. C’était la raison de leur manifestation devant les Ambassades du Mali et du Burkina Faso le 9 septembre dernier.
Les marcheurs ont dénoncé les relations ambiguës et malsaines entre le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Blaise Compaoré, et le Mouvement national de Libération de l’Azawad (Mnla), avant de revendiquer « une médiation saine, transparente et impartiale de la CEDEAO ».
Le doyen du foyer de Rue Bara, M. Adama Diawara, 82 ans n’est pas resté en marge de ce parcours marathon, de l’ambassade du Mali à Paris au 89 Rue Cherche Midi dans le 6ème arrondissement de Paris pour aboutir au 159 boulevard Haussmann dans le 8ème devant l’ambassade du Burkina Faso, soit 6 km. Plusieurs centaines de personnes étaient au rendez-vous de cette marche : en plus des Maliens, il y avait des amis du Mali : Français, Sénégalais,
Congolais, Algériens, Marocains, Mauritaniens… Des artistes maliens de France : Toumani Diakité alias TOM, Habib Dembélé ‘’Guimba National’’ et son épouse Fantani Touré, Askia Modibo, mais aussi des responsables associatifs étaient de la manifestation pour un Mali indivisible et souverain. Des dizaines de drapeaux maliens aux couleurs Vert, Or, Rouge flottaient et émaillaient la foule de marcheurs. Des slogans scandés en chœur traduisant révolte et indignation : « relations ambiguës du président du Burkina Faso avec le Mnla », « Le médiateur de la CEDEAO Blaise COMPAORE = Mnla = Mujao », « NON aux intégristes, NON à la Charia », « Le Mali : Un Peuple-Un But-Une-Foi : n’est pas négociable ! », « Les Femmes maliennes de la diaspora et d’Afrique disent : NON aux exactions perpétrées dans le nord du Mali, Non aux viols et à l’humiliation, à la destruction des écoles, des hôpitaux et des maternités, Non à la Barbarie ! … ».
Plus de cinq mois, les régions de Tombouctou, Gao et Kidal sont sous occupation, agressées par des bandes criminelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), de Ansar dine, d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Boko Haram.
Correspondance particulière
Bakary TRAORE depuis Paris