La dernière étape de la tournée du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, dans la région de Mopti, a été celle de Djenné, avec la visite du chantier des travaux du Seuil de Djenné, suivie du lancement des travaux du périmètre irrigué de Sarantomo. La réalisation de cette infrastructure agricole est financée par la BID pour plus de 3 milliards de francs CFA et permettra l’aménagement de 1000 ha en maîtrise d’eau.
Pour le lancement de ces travaux, le ministre du Développement Rural, Bocary Téréta, avait effectué le déplacement à Djenné en compagnie des responsables de ses services techniques, dont le Directeur national du génie rural, Soumaïla Samaké et du Président de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola.
Les travaux du Seuil de Djenné prévoient la réalisation d’une voie d’accès et l’aménagement du périmètre irrigué de Sarantomo, dont les travaux ont été lancés par le Président de la République le jeudi 20 mars dernier. Ce Seuil est l’un des plus gros ouvrages dont notre pays disposera en matière d’aménagement agricole.
Ce majestueux chantier emploie plus de 150 ouvriers maliens, de la main d’œuvre locale, dont 100 permanents. C’est un IBK très heureux et impressionné par l’importance de ces travaux qui a effectué cette visite. «Aujourd’hui, je suis ici pour constater l’état d’avancement des travaux de construction du Seuil de Djenné. Vous avez vu l’ouvrage. Quand il sera terminé, il ressemblera comme à un frère jumeau au barrage imaginé par l’ingénieur français Emile Bélime, en 1938, dont les effets ne sont plus à démontrer.
Le barrage de Markala devait permettre l’irrigation d’au moins un million d’hectares. Aujourd’hui encore, nous en sommes très très loin. C’est dire tout le potentiel agronomique de ce pays. Djenné va y prendre toute sa part. Nous avons toujours eu le souci de la maîtrise de l’eau, pour rendre à l’agriculture toutes ses chances. Le Seuil de Talo a déjà produit ses effets, les cultures de contre-saison sont possibles grâce à lui. Ce Seuil de Djenné, qui nous promet la possibilité d’aménager environ 15 000 hectares, aura un impact sûr et certain sur la sécurisation alimentaire du Mali», a déclaré le Président IBK à l’issue de sa visite.
Toujours dans le cadre de cette visite, le Président de la République a remis aux populations déplacées du fait de la réalisation de ces travaux un chèque de 107 millions de nos francs, en guise d’indemnisation. En effet, ces aménagements vont nécessiter le déplacement de 3 villages et les indemnisations vont concerner 1009 personnes. Déjà, elles ont reçu une première tranche de 58 millions et en recevront bientôt une troisième, du même montant.
Le ministre du Développement rural, Bocary Téréta, était aux anges de voir le Président de la République lancer ces travaux, qui lui tiennent à cœur. C’est pourquoi, il a tenu à venir rencontrer IBK à Djenné. «Cela va énormément booster les productions agricole, pastorale et piscicole de la région, notamment de Djenné, qui est potentiellement à vocation agro-silvo-pastorale. Les productions attendues vont nettement augmenter les revenus des populations, accroitre les richesses de la région, faire reculer fondamentalement la pauvreté et augmenter le poids des sous-secteurs de l’élevage et de la pêche dans l’économie régionale», a-t-il déclaré.
Le Président de l’APCAM, lui aussi sous le coup de l’émotion, s’est réjoui du lancement de ces travaux. «Il y aura beaucoup d’aménagements pour les producteurs. C’est cela notre objectif. C’est pourquoi il faut remercier le Président de la République et l’encourager dans ce genre de travaux. Je pense que ce pays n’ira pas loin sans l’agriculture, l’élevage et la pêche», a martelé Bakary Togola.
«A Sarantomo, il y a environ 1 000 ha qui seront exécutés en maîtrise totale de l’eau. Tous les travaux ont déjà plus ou moins démarré. Nous allons avoir une production très importante, en prenant en moyenne 3 tonnes à l’hectare. Cela veut dire que nous serons dans l’ordre de 30 000 tonnes de production annuelle, seulement en riz», a annoncé le Directeur national du Génie rural, Soumaïla Samaké.
Youssouf Diallo, Envoyé spécial