Lancement du plan national de réponses à l’insécurité alimentaire (PNR) pour 2023 : Assimi Goïta donne le coup d’envoi de la distribution de 30 000 tonnes de céréales

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C’est la capitale des Balanzans Ségou, plus précisément le stade Amary Daou, qui a servi de cadre cette année au lancement du Plan national de réponses à l’insécurité alimentaire (PNR) présidé par le président de la Transition le Colonel Assimi Goïta, avec ses côtés le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire Redouane Ag Mohamed Ali. Plusieurs membres du gouvernement, des gouverneurs de régions et des partenaires techniques ont pris part à la cérémonie consacrant la distribution de 30 000 tonnes de céréales aux populations vulnérables.

A travers la mise en œuvre de ce Plan national de réponses à l’insécurité alimentaire (PNR), ce sont au total 30 000 tonnes de vivres qui seront distribués pour les populations vulnérables. En tout, cette initiative va toucher plus d’un million de personnes dans toutes les localités du pays. Et le président de la Transition le Colonel Assimi Goïta  qui a pu visiter les camions chargés de céréales a procédé à la remise officielle de la dotation de deux régions.  Il s’agit  des régions de Ségou et de San. Le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, Rédouane Ag Mohamed Ali, après avoir remercié le président pour tout l’intérêt qu’il porte à la sécurité alimentaire de ses compatriotes a souligné que ce plan a été pensé et élaboré autour de la stratégie entreprise par les plus hautes autorités du Mali pour combattre, jusqu’à éradication, la famine et la malnutrition.

Pour le ministre Rédouane, le PNR s’avère être le mécanisme d’intervention le mieux approprié que l’État met en œuvre, chaque année, avec l’appui de ses partenaires, pour répondre aux difficultés alimentaires sur l’ensemble du territoire national. A l’en croire, les évaluations entérinées par le Cadre harmonisé de novembre 2022 montrent qu’en période de soudure, juin à septembre 2023, 1 246 406 seront en crise alimentaire et 4 035 890 personnes identifiées seront en insécurité alimentaire modérée. “Certes, ces données laissent transparaitre un léger mieux par rapport à la situation de l’année précédente, et nous ne pouvons que nous en réjouir. Cependant la situation alimentaire reste préoccupante, particulièrement dans les zones d’insécurité du centre et du nord où il ne sera pas exagéré de parler de crise à certains endroits”, a constaté le ministre Rédouane.

Des efforts louables du président Assimi

Il a salué le président de la Transition qui a placé la sécurité alimentaire au sommet des priorités de l’État. “Vous avez entrepris, Monsieur le Président, des efforts louables à différents niveaux afin d’amoindrir les effets de la crise. C’est ainsi qu’à la faveur de toutes les mesures préventives prises, l’approvisionnement des marchés domestiques en céréales de base (mil, sorgo et maïs) est globalement satisfaisant et la stabilité des prix de ces denrées les rend accessibles aux populations. Toutefois, le renchérissement au plan mondial du prix du riz a fortement perturbé la conclusion des contrats d’achat et d’importation de cette céréale, avec comme conséquences immédiates la revue à la baisse des quantités initiales et des retards dans le processus d’exécution des marchés”, a-t-il déclaré. Avant de poursuivre que face à l’ampleur des besoins et en dépit de la restriction de ressources, les efforts de l’État ont permis, à ce jour, de mobiliser un budget total notifié de 41 983 050 0000 FCFA reparti comme suit : budget de l’État : 6 900 000 000 FCFA, prêt BOAD : 24 931 000 000 FCFA ; prêt IFTC : 9 839 050 000 FCFA, appui UEMOA : 313 000 000 FCFA.

“Cet appréciable effort laisse toutefois apparaitre un gap financier de 9 954 000 000 FCFA qui se décline en  Reconstitution des Stocks : (SNS en mil/sorgho : 5 400 000 000 FCFA) + (SIE en riz : 1 800 000 000 FCFA) : 7 200 000 000 FCFA), 2. Activités de moyens d’existence (aliment bétail et poisson, semences, engrais, TM en coupon, reconstitution de cheptel, aménagements (PIV, points d’eau, maraichage…) : 2 754 000 000 FCFA) Avec tous les efforts consentis, le gap de financement du PNR à couvrir, évalué à, 9 954 000 000 FCFA, demeure encore énorme et constitue une préoccupation majeure”, a-t-il mentionné.

D’après le ministre Rédoaune, l’intervention de l’État, à travers des distributions alimentaires gratuites, sera couplée avec l’assistance alimentaire des partenaires et touchera l’ensemble des 1 246 406 personnes vulnérables. Il a profité de cette tribune pour  renouveler à tous leurs partenaires et à tous les généreux donateurs leur profonde gratitude, pour leurs appuis multiformes et pour tous les efforts consentis. Ces reconnaissances ont été adressées aux signataires du protocole d’entente État-PTF, à savoir le Programme alimentaire mondiale (PAM), l’Union européenne, la FAO, la Suisse, le Canada et le Royaume de Luxembourg, aux autres partenaires bilatéraux et multilatéraux qui apportent des appuis directs à l’État que sont la Chine, l’Allemagne, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, l’Espagne, l’Italie, le Japon, l’Union Africaine, la CEDEAO, UEMOA, Russie,  à l’ensemble des ONG, en particulier celles réunies au sein du Cluster sécurité alimentaire

“Notre reconnaissance va, aussi, aux États et organisations qui sont en train de s’inscrire dans la dynamique de l’appui au dispositif de sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’ensemble du dispositif national de sécurité alimentaire vous sait hautement gré du soutien constant accordé aux réponses d’urgences en direction de nos concitoyens en détresse par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Je pus, ici, vous assurer, qu’au niveau de notre dispositif, nous resterons attentifs et mobilisés à vos côtés pour tout mettre en œuvre en vue d’atteindre l’objectif ultime de souveraineté alimentaire pour le Mali”, a déclaré le ministre commissaire à la sécurité alimentaire.

Justifiant cette assistance alimentaire, le président de la Transition le Colonel Assimi Goïta, de souligner que cette intervention trouve son fondement par le fait que du mois de juin au mois de septembre des difficultés alimentaires sont constatées dans certaines localités du pays dues à la période de soudure, à la mauvaise pluviométrie, à l’insécurité. C’est pourquoi, selon lui le gouvernement procède à des distributions sur l’ensemble du territoire national. Le président de la transition a invité les gouverneurs à prendre des dispositions pour que ces céréales soient utilisées à bon escient et salué les partenaires pour leur accompagnement dans le combat contre l’insécurité alimentaire.

Engagement et présence aux côtés des autorités maliennes

Ibrahim Diallo du Programme alimentaire mondiale (PAM), représentant les partenaires techniques et financiers (PTF) de soutenir que la conjugaison des facteurs suscités impacte négativement la situation des populations les plus vulnérables et justifie la persistance de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, particulièrement dans des régions du centre et du nord du pays. Selon lui, la dernière analyse du cadre harmonisé tenu en mars 2023, a révélé que près d’un million deux cent mille personnes sont affectées par l’insécurité alimentaire aigüe pendant cette période de soudure 2023 et auront besoin d’une assistance alimentaire d’urgence. Il a aussi précisé que parmi ces personnes, 2 500 sont à risque de catastrophe alimentaire dans la région de Ménaka et plus de 76 000 personnes sont en urgence alimentaire dans les cercles de Ménaka, Ansongo, Gao, Bourem, Bankass, Douentza et Koro où d’importants efforts continuent d’être déployés par le gouvernement et ses partenaires pour répondre aux besoins suscités.

“Au-delà de l’assistance alimentaire, plus de 1,9 millions de personnes ont un besoin urgent de renforcement de leurs moyens d’existence. Cela contribuerait à accélérer le relèvement précoce et à renforcer la résilience de ces personnes vulnérables”, a soutenu le représentant des PTF.

Sur le plan nutritionnel, il a poursuivi qu’en dépit des efforts accomplis, la situation reste préoccupante dans certains cercles. “Avec des prévalences de la malnutrition aiguë au niveau des régions dépassant le seuil d’urgence de l’OMS (Gao), voir critique sur les sites de déplacés internes de Ménaka et Ansongo selon la SMART rapide de 2023. Environ 1,5 millions d’enfants de moins de 5 ans souffriront de malnutrition aiguë sur l’année”, a révélé Diallo. C’est pourquoi, au regard de cette situation, il fait savoir que les partenaires techniques et financiers se sont mobilisés auprès du Commissariat à la Sécurité Alimentaire et des autres secteurs ministériels pour le financement du Plan National de Réponse 2023.

“Ainsi, ces partenaires techniques et financiers ont apporté une assistance complémentaire à celle de l’Etat en combinant distributions alimentaires et autres transferts permettant d’assurer les besoins alimentaires et nutritionnels des personnes les plus vulnérables. La réponse des Partenaires de l’Etat en matière de sécurité alimentaire a atteint plus de 532 000 personnes dont plus de 22 000 déplacés internes pour l’assistance alimentaire”, a-t-il précisé. Il a aussi salué la contribution du  PAM  à cet effort conjoint des partenaires techniques et financiers,  à travers la mise en œuvre du Plan national de réponse. A l’en croire, malgré tous ces efforts, il y a toutefois encore un gap de financement pour couvrir les besoins de 810 000 personnes qui ne pourraient être assistées sans financement additionnel. Ceci souligne, selon lui, l’importance d’intensifier les efforts de mobilisation de ressources et de mettre en place une Politique nationale de protection sociale.  Il a par la même occasion réaffirmé leur  engagement et leur présence aux côtés des autorités maliennes, pour répondre aux besoins des populations affectées par les crises.

                                                   Kassoum Théra, envoyé spécial à Ségou

 

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