Monsieur le Président du Conseil national de la transition, Honorable MalickDiaw
Chers collègues du CNT
Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement de transition
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement
Monsieur le Premier ministre, dans la présentation du Plan d’action de transition, vendredi dernier, votre allusion à la presse semble se limiter aux seuls manquements et injustices ayant jalonné notre histoire contemporaine. Vous avez étonnement oublié ou volontairement omis ceux qui concernent la presse, en dépit du rôle essentiel et transversal qu’il lui revient dans toutes les réformes annoncées. Vous avez malheureusement et seulement évoqué les médias comme simples outils, simples supports de campagne pour faire adhérer l’opinion à vos projets.
Les médias maliens ont pourtant suffisamment désabusé de promesses non tenues au cours des dernières décennies. Ils ont désabusé d’intentions mirifiques pompeusement annoncées et se sont révélés les parents les plus pauvres d’une démocratie qu’ils ont contribué et continuent à bâtir, en dépit de nombreuses lacunes que ne sauraient occulter ce mérite. Faute de réglementation et de régulation adéquates voire de volonté politique réelle, ils sont devenus le réceptacle de tout-venants où la bonne graine est submergée par l’ivraie voire envahie par la vermine. Un minimum d’indépendance économique aurait pu leur épargner ce sort, mais, faute de quoi, ils sont hélas ! Le vecteur des railleries, d’invectives et de règlements de comptes entre acteurs publics aux dépens de leur responsabilité sociale.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier ministre,
C’est le lieu de rappeler qu’à la conférence nationale de 1991, de façon unanime, il avait été convenu d’entretenir le secteur et ses précieux acquis par une aide à la presse. C’est ainsi que la loi 00-046 du 7 juillet 2000 portant régime de presse et délit de presse, qui abrogeait celle 92 037/ AN -RM du 24 décembre 1992, à son chapitre 5 et article 32, instaure un régime d’aides directe et indirecte. Mais force est de constater que ces aides ont si souvent été assujetties à l’humeur et bon vouloir du prince du jour, au point que le Mali a été relégué au dernier rang des pays de la zone Uemoa en la matière avec moins de 200 millions d’aide directe tandis que d’autres voisins ayant pris l’exemple sur nous en octroient pour des montants annuels compris entre 800 millions à 1,5 milliard de FCFA. Il est à noter par ailleurs que depuis deux ans la presse n’a bénéficié d’aucune aide, qu’elle soit directe ou indirecte.
S’agissant de la promotion de la liberté de la presse, le Mali a perdu son statut de pays leader à cause de son retard législatif dans ce domaine. Nous figurons au nombre des rares pays où les délits de presse ne sont pas dépénalisés.
Monsieur le président
Monsieur le Premier ministre,
Nous ne demandons pas une impunité pour les journalistes, nous voulons juste un remplacement des peines privatives de liberté par les sanctions pécuniaires. Nous sollicitons dans la foulée une amélioration des législations en rapport avec l’accès à l’information et les nouveaux médias ainsi qu’un régime fiscal adapté à la spécificité de notre secteur à l’instar de tous les pays démocratiques.
Questions :
Monsieur le Premier ministre, le monde médiatique malien veut savoir si vous serez le chef de Gouvernement par qui le tort infligé au secteur depuis 30 ans sera redressé par une indexation de l’aide à la presse sur le budget d’état.
Y aura-t-il une place, dans les réformes prioritaires, pour la dépénalisation des délits de presse, une nouvelle loi d’accès à l’information, une législation sur les nouveaux médias et un régime fiscal plus avantageux pour les médias ?
Enfin, à l’instar d’autres secteurs comme la culture, la presse peut-elle s’attendre à une aide exceptionnelle ?
La presse accepte volontiers que ces réformes soient assorties de conditionnalités pour que les plus méritants en soient les principaux bénéficiaires. Enfin, je vous rassure que je parle au nom de mon collègue ici présent dans la salle, le président Dramane Aliou Koné et avec le mandat de nos faîtières notamment les présidents de la Maison de la presse, de l’ASSEP, du GROUPE Patronal et d’APPEL MALI.
Je vous remercie
RamataDiaouré