Démission ! Le mot est en vogue à Koulouba. En trois ans d’exercice du pouvoir, plus de cinq collaborateurs directs du président Ibrahim Boubacar Keïta ont jeté l’éponge, exténués par le laxisme qui caractérise la gestion au sommet de l’Etat. La dernière démission en date, celle de Racine Thiam, directeur de la cellule de communication de la présidence. Il a emboité le pas à Etienne Fakaba Sissoko, conseiller technique, Mohamed Alhousseini Touré, secrétaire général de la présidence, Kadiatou Konaré dite Aya, conseiller spécial… Aucun de ces cadres n’aura dépassé deux années de collaboration avec Ibrahim Boubacar Keïta qui, dit-on, s’est enfermé dans une tour d’ivoire. Alors question : IBK est-il infréquentable ?
L’ancien premier ministre Oumar Tatam Ly a levé le bouclier. Nommé en septembre 2014, il a rendu, sept mois plus tard, le tablier. Le premier PM de ce quinquennat d’IBK avait invoqué, dans sa lettre de démission en date du 5 avril 2014, des divergences de vue avec le président de la République. Clairement, il dit tirer les conséquences des dysfonctionnements et des insuffisances… qui réduisent grandement sa capacité à gouverner de manière efficiente le pays. Tatam Ly a surtout déploré n’avoir pas pu « convaincre » le président Keïta à changer de cap dans la gouvernance du pays.
« En conséquence, en considération de ces vues différentes qui ne me mettent pas dans la position de remplir la mission que vous m’avez confié, je suis au regret de vous présenter ma démission du poste de Premier ministre », écrit-il noir sur blanc dans sa lettre.
Alors que l’opinion nationale n’avait pas fini de commenter cette démission fracassante, l’on apprend, le 29 juillet 2016, le départ Mme Kadiatou Konaré dite Aya, une proche collaboratrice du chef de l’Etat. Elle était conseiller spécial à la présidence. Mme Konaré, qui avait abandonné un poste important dans une institution financière internationale, s’est sentie flouer par le président IBK. « Monsieur promesses » aurait, en effet, promis à Mme Konaré la tête d’une Cellule à la Présidence de la République, une sorte de super structure, où elle aurait la charge de planifier et peaufiner des programmes de développement. Au bout du compte : Rien… Depuis, elle est retournée à la Banque mondiale.
Le troisième à avoir jeté l’éponge fut le Secrétaire général de la présidence de la République, Mohamed Alhousseini Touré. C’était le 29 aout 2016. M. Touré ne supportait plus, selon certaines sources, l’ingérence de la famille du président IBK dans le fonctionnement à la fois de la présidence et des affaires de l’Etat.
Puis, ce fut le tour de Etienne Fakaba Sissoko. Conseiller en charges des questions économiques auprès du président de la République, il a démissionné le 5 avril 2017.
Dans sa lettre de rupture avec Koulouba, Etienne Fakaba Sissoko a étalé ses désaccords avec la politique économique et sociale conduite par le gouvernement. « Force est de reconnaître, qu’au regard de la situation politique, économique et sociale, et des décisions qui sont prises pour y remédier, sont en déphasage avec les réalités que vivent les populations. C’est pourquoi en vous adressant ma lettre de démission de mon poste de Conseiller du Président de la République en charge des Questions Economiques, je voudrais me faire le porte-voix de ces millions de Maliens qui souffrent le martyr dans le silence », explique-t-il.
Et la saignée s’est poursuivie avec la démission inattendue de Racine Thiam, directeur de la Cellule de communication de la présidence de la République. En poste depuis août 2015, il a finalement quitté Koulouba le 23 mai dernier. Motifs ? Raisons professionnelles, selon des proches de l’intéressé.
Cette série de démissions en dit long sur le malaise et surtout le traitement qu’endurent les collaborateurs du président de la République. Après Thiam, à qui le tour ? C’est là toute la question.
Mémé Sanogo
Le choix de IBK n’etait pas bon pour le Mali parce qu’il est grossier et rancunier.Comment les Maliens ont pu choisir ce monsieur.
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