C’était hier dans la matinée, au Centre International de Conférence Bamako en présence de présidents d’Institutions, d’élus. Le président de l’Assemblée Nationale, Pr Dioncounda Traoré, (l’enfant béni) a été investi président de la république par intérim en remplacement d’ATT destitué puis démis de ses fonctions par le CNRDRE qui a évité à notre pays un véritable chaos. Désormais, Dioncounda assurera l’intérim pour une période de 40 jours. D’ici là, il va s’atteler, de concert avec le CNRDRE à la nomination d’un premier ministre de consensus qui aura les pleins pouvoirs pour la résolution de la crise du nord tout comme l’organisation des élections présidentielles et législatives.
Notre pays vient par cette investiture, la première du genre de franchir une étape importante pour la résolution de la crise et du renforcement de la cohésion sociale. Comme le dispose la constitution du 25 février 1992 et selon aussi l‘accord cadre conclu entre la CEDEAO et le CNRDRE du 06 avril dernier permettant au président de l’Assemblée Nationale d’assurer l’intérim du pouvoir en cas de vacance.
C’est dans ces circonstances, qu’est intervenue hier jeudi matin l’investiture du président par intérim après la constatation de vacance de pouvoir par la cour constitutionnelle ayant siégé le 10 avril dernier.
La cérémonie était donc très modeste et sobre sous les regards de quelques ambassadeurs en poste au Mali, et l’émissaire burkinabé, le ministre Djibril BASSOLE et celui de l’intégration africaine de Côte d’Ivoire, M. Adama Bic TOGO, représentant le président Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de la CEDEAO.
Apres lecture de l’arrêt de la cour constitutionnelle constatant la vacance du pouvoir et la réception de la réquisition du Procureur Général que le président de la cour suprême, M. Nouhoum Tapily a invité le président intérimaire à prêter serment selon les dispositions de la constitution de 1992.
Enfin, le sort a bien voulu que cet enfant béni accède à la magistrature suprême de notre pays : Pr Dioncounda Traoré. Il entre désormais dans ses fonctions pour une période de 40 jours et aura la lourde tache d’organiser les élections de concert avec le CNRDRE qui veillera aux grins.
Dans son premier discours adressé à la circonstance à la nation, le président par intérim appelle à l’unisson pour sortir de cette impasse. Pour cela dit-il : « aucune volonté n’est de trop. Chaque mains est utile pour reconstruire brique après brique le Mali ».
A la classe politique, à la société civile et à toutes les parties prenantes, le président de la république par intérim appelle à ceci : « Si tous oublient leurs égaux, s’ils oublient leurs ambitions…qu’ils aient ce fil dont l’aiguille a besoin pour travailler ».
« Je suis un Président d’un pays qui aime la paix », a laissé le nouveau Président par intérim. L’occasion était propice d’appeler le MNLA et les salafistes dits Ançardine de quitter les cités qu’ils occupent.
Sans démagogie le président intérimaire rassure : «Nous n’hésiterons pas à mener une guerre totale ». Et loin s’en faux : « la partition du Mali ne sera jamais négocié »,a-t-il ajouté.
Bien que le pays est un pays de paix pour préserver son intégrité territoriale le prof Dioncounda Traoré reste ferme : « Nous préférons la paix mais si la guerre est la seule issue, nous la ferons » rassure –t-il.
La cérémonie a pris fin par les pognées de mains et accolades des sages de la cour Constitutionnelle et le président du CNRDRE entouré d’une garde prétorienne qui en valait la peine lorsque l’on sait que la capitale est infestée de mercenaires et de milices.
Le premier acte présidentiel posé par le président de la république par intérim a été le dépôt de gerbes de fleurs à la place de l’indépendance.
En attendant les deux parties seront reçus ce week-end par le président Blaise Compaoré du Faso, médiateur désigné par la CEDEAO sur la crise en vue de désigner un Premier Ministre.
Benjamin SANGALA