Investiture du président et du vice-président de la transition : L’espoir pourrait conduire à la déception

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Vendredi, le 25 septembre 2020,  le Centre international de conférence de Bamako était plein à craquer et pour cause, l’investiture du président et du vice-président de la transition.

Très tôt, les Bamakois ont pris d’assaut la grande salle de mille places, chacun voulant être témoin de l’investiture du président de la transition, le colonel-major Bah N’Daw et du vice-président, le colonel Assimi Goïta. Si la grande mobilisation traduit le soutien et surtout tout l’espoir que les citoyens maliens portent à cette transition à travers la personne du colonel-major Bah N’Daw dont l’intégrité, la loyauté et l’amour de la patrie ne font l’objet d’aucun conteste, il est évident qu’en fondant trop d’espoir sur une équipe qui n’est là que pour dix-huit (18) mois, on ne saurait être à l’abri des déceptions.

Certes, nul doute que le choix du colonel-major à la retraite, Bah N’Daw a plus que fait l’unanimité non seulement au sein de la population malienne mais aussi au sein de la classe politique de même qu’à celui de la société civile, même si la procédure qui a conduit à ce choix n’a pas été du goût du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), mouvement populaire qui fut à la base du renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Toutefois, sans faire l’oiseau de mauvais augure, nous pensons que cette nomination suscite chez les citoyens non seulement trop d’enthousiasme mais aussi et surtout trop d’espoir. Les ententes étant trop nombreuses, le délai imparti de dix-huit (18) mois nous paraît un peu trop court pour pouvoir combler tous ces espoirs qu’on fonde à cette transition.

Personne ne semble penser que dans la gestion des affaires d’un pays, ni la volonté, ni le courage, ni l’engagement seul ne suffisent. Il est clair qu’il y a beaucoup d’autres contraintes dont les contours ne sont pas forcement totalement maîtrisés. Loin de remettre en doute les capacités intellectuelles, morales et physiques de ces acteurs choisis pour la transition ni de douter de leur engagement et leur amour pour la patrie, cependant le premier discours à l’allure d’un programme nous éveille un peu d’inquiétude.

Nous pensons que, face aux défis multiples et multiformes, qu’il serait difficile de répondre à tous ces espoirs dans un délai aussi court. Il est nécessaire à ce niveau que les Maliens comprennent que dans la gestion des affaires d’un pays, qu’il y a des contraintes dont on ne maîtrise pas forcément tous les contours. Il est important que les Maliens sachent qu’une transition n’est pas un mandat. Le mal est trop profond et la  thérapie demandera forcément beaucoup de patiences, donc plus de temps que les dix-huit (18) mois de la transition.

Comprendre tout cela et l’intégrer dans leurs pensées, permettront aux citoyens d’éviter des erreurs d’appréciations sur ce que pourront poser comme acte les acteurs de la transition. Les missions et les prérogatives de la transition doivent être bien élucidées pour éviter toutes confusions entre transition et mandat, faute de quoi les citoyens risqueraient d’être déçus car, comme le dit l’autre, l’éléphant attendu viendrait avec les pieds cassés.

Daouda DOUMBIA

 

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