A l’image de cette école maternelle, beaucoup d’édifices de la capitale malienne sont envahies par les eaux de pluies. Le Mali, pays suffisamment éprouvé par une crise militaro-djihadiste, tente de se redresser et voilà qu’il doit maintenant faire face à de fortes inondations. L’on serait tenté de se demander pourquoi les dieux s’invitent dans les difficultés que connaît ce pays. Les Maliens ont élu en août dernier un nouveau président, Ibrahim Boubacar Kéita, qui doit, en principe, prêter serment le 4 septembre, selon le délai fixé par la Constitution.
Au regard de cette difficile crise et des inondations actuelles, il convient de dire que IBK a du pain sur la planche. Le combat, aujourd’hui, est sur plusieurs fronts : la réconciliation nationale, la reconstruction du pays, le redressement de l’économie, la sécurité sur toute l’étendue du territoire malien ; des chantiers nombreux et ardus. Ces inondations, le pays de Soundiata Kéïta, s’en serait bien passé.
Le nouveau président, visiblement, ne bénéficiera pas d’état de grâce car les attentes sont si nombreuses. C’est sa capacité à relever tous ces grands défis qui fera de lui un grand président, un homme d’Etat doublé d’un grand bâtisseur.
Le Mali en a besoin, d’où le choix porté d’ailleurs sur sa personne. Un agenda économique, social et politique s’impose assurément à IBK. Il arrive dans un contexte pour le moins difficile, et il faut qu’il s’arme de courage et de vision. Le soutien de la communauté internationale sera plus que nécessaire.
Les inondations que connaît le Mali et un bon nombre de pays africains doivent amener les chefs d’Etat du continent à asseoir et à mettre en œuvre une véritable politique de gestion et de prévention des catastrophes naturelles.
Pour le cas spécifique du Mali, une nouvelle politique d’urbanisation s’impose, un autre chantier auquel le ciel l’invite du reste, à travers les inondations meurtrières qu’a connues Bamako.
Un signal fort qui donne des indications sérieuses sur la bonne éducation de l’homme
Dans un autre registre, celui de la courtoisie et de la reconnaissance, IBK a été bien inspiré d’entreprendre un périple afin de témoigner sa gratitude à ses pairs africains. Le Tchad, qui a montré sans réserve toute sa sollicitude aux Maliens, face au malheur qui les frappait, a été le premier bénéficiaire des effusions de remerciements de la part du nouveau maître de Bamako.
IBK aurait pu se contenter d’attendre tranquillement ses homologues africains à Bamako à l’occasion de sa prestation de serment le 4 septembre prochain.
Mais il a plutôt fait l’option d’aller à eux. C’est un signal fort qui donne des indications sérieuses sur la bonne éducation de l’homme et sur son enracinement dans le terreau de valeurs essentielles comme le respect, la considération et la reconnaissance.
Issa Ben Traore