Le Président Ibrahim Boubacar Kéita a officiellement été installé dans ses fonctions le mardi 04 septembre. IBK a prêté serment devant la Cour suprême en présence de plusieurs personnalités notamment des diplomates accrédités au Mali et certains candidats à la présidentielle. Une investiture sur fond de crise postélectorale qui secoue actuellement le Mali.
« IBK », 73 ans, réélu le 20 août au second tour pour cinq années de plus, a lu le serment contenu dans la Constitution malienne devant la Cour suprême, durant une cérémonie au Palais de la Culture de Bamako.
« Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire nationale, je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine », a dit M. Keïta, avant d’être installé dans ses fonctions de président de la République du Mali par la Cour suprême.
La Cour constitutionnelle l’a proclamé le 20 août dernier vainqueur de la présidentielle avec 67,16% des suffrages au second tour du 12 août, pour 32,84% pour Soumaïla Cissé.
« Je tacherai d’être humblement digne de votre confiance tout au long des cinq prochaines années ». C’est en ces termes que le Président réélu Ibrahim Boubacar Kéita a commencé son discours d’investiture.
La mise en œuvre de l’Accord pour la paix, la création d’emploi à travers l’entrepreneuriat et l’industrialisation, la poursuite de la réforme des forces de défense et de sécurité, la lutte « farouche » contre la corruption. Ce sont là entre autres priorités évoquées par le nouveau chef de l’État. « Je vais faire de la jeunesse, la grande cause de ce nouveau mandat », a déclaré Keïta.
IBK a aussi insisté sur le retour de la paix au nord. Ainsi, il a affirmé “placer le retour de la paix et la sécurité au rang de priorité absolue”.
“Beaucoup reste à faire” malgré les efforts de l’Etat dans la lutte contre l’insécurité dans le nord du Mali, a dit M. Keïta, lors de la cérémonie organisée en présence des membres du gouvernement, de diplomates et du public.
Concernant la lutte contre le terrorisme, Ibrahim Boubacar Keita dira : « Je serai implacable avec tous ceux qui bafouent nos valeurs de liberté et de tolérance. Rien ne s’opposera à la volonté d’un peuple uni face au terrorisme ». Il s’engage à donner les moyens à l’armée de remplir ses missions. « Je poursuivrai les efforts pour faire de nos forces de défense et de sécurité une véritablement républicaine, car pleinement opérationnelle pour contrer toute menace. Et ce, de manière concertée avec nos partenaires en Afrique et dans le monde entier, notamment à travers le G5 Sahel, véritable outil régional de coopération pour la sécurité et le développement. Je serai implacable avec tous ceux qui bafouent nos libertés et foulent aux pieds nos valeurs de tolérance. Tous ceux qui s’opposent à ces valeurs-là seront combattus. Et ils seront vaincus. Car rien ne résistera plus à la volonté suprême d’un peuple uni face au terrorisme. Toutefois, nous serons ouverts à tous ceux qui veulent revenir au sein de la République, notre mère commune, dont la laïcité ne devra plus jamais être remise en cause », a-t-il promis dans son intervention. Par ailleurs, il s’engage à bâtir un Mali nouveau en fondant son action sur une doctrine : « l’action rapide ». Aussi, « Un principe : la justice. Un objectif : l’intérêt général ».
IBK a déclaré qu’il sera le Président de tous les Maliens. Il a tendu la main à tous ceux qui «veulent croire au Mali ». Un appel au grand rassemblement « Pour réussir, je dois engager avec moi l’ensemble des forces vives de la nation. Tout le Mali, car la République n’appartient à personne. Nous en sommes tous, à différents titres, à la fois les gardiens et les artisans », dit-il. IBK entame ainsi un nouveau mandat de 5 ans, suite à sa victoire de l’élection présidentielle. Une réélection toujours contesté par l’opposition.
Cette investiture s’est déroulée au moment où à l’intérieur et à l’extérieur, des partisans d’autres candidats notamment ceux de Soumaïla Cissé continuent à contester les résultats de la présidentielle. Et du coup, le Mali qui est fragilisé par une crise sécuritaire, connait actuellement une crise postélectorale aux conséquences imprévisibles.
Mémé Sanogo
La crise est bien là.
C’est dommage.
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