Au centre de tous les débats depuis quelques semaines, les travaux de la Conférence d’Entente Nationale se sont ouverts hier lundi 27 mars au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba. Le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta a invité les absents notamment les groupes armés de la CMA et l’opposition politique à faire fi de leur égo pour prendre en marche, le train de la paix.
Comme prévu, les travaux de la Conférence d’Entente Nationale ont démarré hier lundi 27 mars au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta.
Les représentants de la société civile, des mouvements de la plateforme, des leaders religieux et traditionnels, les anciens Premiers ministres, les membres du gouvernement, l’ancien président de la transition, Pr Dioncounda Traoré, entre autres, ont répondu présent à l’appel. Et sans surprise, l’opposition politique et les groupes armés de la CMA ont boycotté la rencontre avec des prétextes distincts. Si l’opposition juge que l’accord de paix et de réconciliation signé en 2015 et qui, en son article 5, prévoit la tenue d’une conférence d’entente nationale, n’est pas un bon accord, la CMA elle dit n’avoir pas été suffisamment impliquée dans les préparatifs de ladite conférence.
Mais pour le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, ils doivent tous faire preuve de sagesse et de patriotisme pour prendre en marche le train de la paix.
« A ceux-là et à tous les autres qui n’auront pu être là, je rappelle que cette Conférence d’Entente Nationale est un train qui démarre. Et ceux qui ne l’auront pas pris dans cette gare peuvent toujours le rattraper à une autre gare, à une autre station » a-t-il déclaré. Et l’essentiel, dit-il, c’ est qu’à l’arrivée, toute la famille soit réunie. « Et la dernière gare, le terminus de ce voyage porte le nom : Entente Nationale », a-t-il précisé.
Comme excédé par le comportement de l’opposition politique elle-même divisée en plusieurs clans, le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta assène : « Je ne serai pas celui qui jettera la première pierre. Mais, que chacun, en son âme et conscience, en permanence, se demande en quoi ses postures enrichissent la démocratie, en quoi les actes qu’il pose contribuent à l’essor de la nation malienne. Je faillirais à mon devoir si je ne déplorais pas, ici, certaines absences et le discours qui les justifie ».
Pour le chef de l’Etat, les rivalités politiques ne doivent pas faire perdre de vue aux uns et autres, l’intérêt suprême du Mali. Selon lui, toute œuvre humaine à des imperfections, mais les insuffisances relevées dans l’organisation de la Conférence d’Entente Nationale, ne peuvent aucunement servir d’arguments valables pour les absents.
« C’est l’addition de nos talents et de nos différences qui nous permettra d’enrichir la construction de la démocratie sur cette terre sacrée. Et l’on ne peut espérer bâtir une grande nation en se tenant à l’écart, en dehors, chaque fois que l’on n’est pas satisfait », dit-il.
Le président de la Commission préparatoire de la Conférence d’Entente Nationale, Pr Baba Hakib Haïdara précisera à son tour que la conférence d’entente nationale n’est le monopole de personne, ni l’exclusivité d’une composante nationale particulière.
« Cette conférence se veut donc celle de tous les Maliens, sans rejet, qui sont à la recherche d’une paix véritable et juste, d’une nouvelle unité nationale confortée dans ses assises et d’une réconciliation nationale qui, respectant les fondamentaux de la justice, pose les bases d’un vivre ensemble dynamique, tourné vers l’avenir » a laissé entendre Pr Baba Hakib Haidara.
A noter que les discussions et les travaux de groupe, pendant 5 jours, devront aboutir à l’élaboration d’une charte de paix qui, d’après le président de la Commission préparatoire, sera améliorée et finalisée plus tard.
Lassina NIANGALY