Habib Sylla, Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur : «Une élection présidentielle n’est pas une guerre, mais plutôt une compétition»

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Après dix-huit mois de crise sans précédent,  les Maliens ont élu leur nouveau président de la République qui incarne les valeurs d’un homme d’Etat. L’élection d’Ibrahim Boubacar Kéïta a été saluée par M. Habib Sylla, président du Haut conseil des Maliens de l’Extérieur résident au Gabon. Dans l’interview qu’il a bien voulue nous accorder, il parle des défis qui attendent le nouveau président, de la contribution du Hcme à son élection, et de la santé de son Institution.

 

Les Maliens viennent d’élire leur nouveau président de la République. Quels  commentaires faites-vous en tant que président du Haut conseil des Maliens de l’Extérieur ?

 

Habib Sylla : Je suis très satisfait de voir  l’élection du nouveau président de la République du Mali. En tant que porte-parole de la diaspora, cela montre que la démocratie malienne aujourd’hui est une démocratie exemplaire par rapport à cette position de patriotisme de la part des candidats. Je crois que la diaspora dans sa majorité a voté pour le candidat élu en l’occurrence Ibrahim Boubacar Keita.

 

Êtes-vous satisfait du déroulement du scrutin ?       

 

Plus que satisfait dans la mesure où nous avons suivi le déroulement de ce scrutin  tant de l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. En tout cas, cette élection est un exemple dans le monde entier.

 

Beaucoup de gens craignaient une crise postélectorale au Mali, mais le candidat vaincu  Soumaïla Cissé s’est rendu chez son challenger pour le féliciter avant les résultats officiels. Quelle appréciation faites-vous de ce geste ?

Vous savez, nous Maliens de la Diaspora, nous avons apprécié ce geste à sa juste valeur et l’ensemble de la communauté internationale a vécu cela. C’est un acte de bravoure ! Je pense que le candidat Soumaïla Cissé est à  féliciter. Et ça doit faire du chemin, que tous les maliens comprennent davantage que l’élection présidentielle n’est pas une guerre, mais plutôt une compétition.  Si le vaincu accepte de façon démocratique bien avant même la proclamation des résultats officiels, de reconnaître sa défaite et aller vers son vainqueur le saluer,  je crois qu’il est allé vers cet esprit de cohésion et d’unité qui a  toujours attiré les Maliens. Cela prouve que sa victoire est sans appel. Saluons ce que Soumaïla a  fait. Que ça soit les militants de l’URD ou les sympathisants de Soumaïla, ils doivent savoir que le geste est fort appréciable.

 

 Selon vous, quelles doivent être les priorités du futur président de la République ?

 

Les priorités du nouveau président de la République du Mali, tout le monde le sait. Même le Malien lambda a compris  que  parmi les 28 candidats à l’élection présidentielle du 28 juillet 2013, nous avons tous pensé que par rapport à la crise et à l’autorité, c’est  Ibrahim Boubacar Keita qui était l’homme le mieux placé à ramener les Maliens dans l’unité nationale. Il doit donc faire tout pour que l’intégrité territoriale soit vraiment au centre de ses priorités parce que le pays a  été ébranlé, le nord est récupéré, c’est vrai, mais il y a encore quelques petits problèmes là-bas. Donc, je pense qu’il doit tout faire pour que le Mali retourne sa  sécurité totale et que l’unité nationale du Mali soit préservée. Je pense que le nouveau président de la République doit prendre des mesures pour que la corruption soit un mauvais souvenir. Il doit aussi faire en sorte que nos institutions soient enfin rétablies. Notre armée aussi doit être outillée, et à partir de tout cela, il doit s’attaquer au développement…

 

 

Quelle analyse faites- vous  de la nomination  du capitaine Amadou Haya Sanogo au grade de général ?

 

Je pense à raison ou à tort que Sanogo et Dioncounda ont été des collaborateurs. Je crois que si leur victoire doit passer par là, il ne faut pas le remettre en cause. J’ai confiance aux autorités de transition et je ne vois pas pourquoi contester leur décision. Sanogo est un Malien comme les autres soldats ; il aurait pu avoir le grade à travers son évolution normale, et si c’est le hasard qui a fait qu’il l’obtienne par ce chemin, pourquoi ne pas l’applaudir !

 

Comment se porte le Haut conseil des Maliens de l’Extérieur ?

 

Le Haut conseil des Maliens de l’Extérieur se porte très bien. Vous-mêmes, vous le savez parce qu’avant, chaque fois, vous entendez de gauche à droite des crises dans les différentes bases. Les inquiétudes au niveau des Etats-Unis d’Amérique ont pu être réglées, et un bureau des Etats-Unis d’Amérique  a vu le jour. Et aujourd’hui, au moment où je vous parle, je ne suis au courant d’aucune crise dans nos bases, nous parlons de la même voix. La preuve en est que le nouveau président de la République, qui vient d’être élu avec une majorité écrasante, c’est le Haut conseil qui a voté  pour  ce candidat et cela prouve que la diaspora parle le même langage.

 

Votre mot de la fin, Monsieur le président. 

 

Je profite de l’occasion pour saluer tous les Maliens pour avoir permis la tenue de cette élection crédible, transparente, libre, apaisée et acceptée de tous. Je félicite les autorités de la Transition pour leur travail exceptionnel. J’adresse une mention spéciale à la communauté internationale pour son soutien sans faille à l’endroit du peuple malien.

 

 Interview réalisée par Seyni TOURE

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2 COMMENTAIRES

  1. Tous les Maliens saluent l’aboutissement heureux des élections présidentielles. Ces élections nous inspirent quelques observations.
    1- Les autorités maliennes doivent définitivement se préoccuper du sérieux de toutes les élections. La justice malienne doit désormais prendre toutes ses responsabilités afin que toute élection qui concerne les Maliens soit transparente et juste. Le Président de la République seul ne peut rien. L’ensemble de la société doit suivre le mouvement vers le progrès. La démocratie doit se diffuser à l’ensemble du corps social au Mali ou à l’extérieur.
    2- Les élus doivent être capables de comprendre et prendre en compte les préoccupations de tous.
    3- En s’entourant exclusivement de flatteurs, l’élu ou les élus peuvent penser involontairement ou volontairement que tout va bien. L’absence de protestation n’est pas forcément synonyme d’efficacité et de réussite. Rappelez-vous, avec ATT tout semblait aller. Méfions-nous du confort de l’autosatisfaction toujours approuvé par les “conseillers” flatteurs.
    4- L’élu ou les élus doivent s’imposer de rendre régulièrement compte et, surtout, accepter les critiques.

  2. Moi réellement je ne connais pas ce monsieur,mais ses dits sont importants.
    Les Maliens sont partout dans ce monde aujourd´huie.
    Les Maliens de l´exteurieur ne veulent plus écouter les pleurs des citoyens Maliens dans des CAMPS DES RÉFUGIERS.
    Qui sont les Natifs de BAMAkO? les NIARÉS ou LES TOURÉS ETC…?
    Les journalistes Maliens ne font que rétarder le Mali.
    La France s´enffiche de l´élection présidentielle du Mali,qu´IBK ou CISSé gagne c´est la MÈME CHOSE.
    QUE LE MALI SOIT LIBERER PAR N´IMPORTE QUEL CHEMIN.
    On a pas bésoin d´écouter qu AMADOU AYA SANOGO est devenu MARECHAL d´Armée,ou qu´un parti politique a été dissout.
    QUE NOS JOURNALISTES MONTENT AU NORD DU MALI.

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