La gestion du chef de l’Etat malien est objet de protestation dans le pays. Les acteurs de la fonction publique ne partagent pas la méthode de gouvernance du président Ibrahim Boubacar Kéita et de son gouvernement.
Pour exprimer leur mécontentement, le Syndicat national des travailleurs de l’administration (Syntade) a organisé un mouvement de grèves qui a paralysé des secteurs d’activités cruciaux. Il adresse aussi un mémorandum au gouvernement pour l’appeler au dialogue. Mais le chef de l’Etat reste indifférent à ces multiples interpellations.
Le manque de dialogue crée tout. La mise en œuvre de la déclaration de biens ne peut se faire que si le pays est en paix et si les plus autorités donnent l’exemple. Cette assertion explique à suffisance la nécessité et l’urgence de dialoguer avec le peuple dans ce flot de contestations. Le mode de gouvernance du chef de l’Etat est contesté par toutes les couches des travailleurs, soutenues par les centrales et confédérations syndicales.
Certains syndicalistes expriment déjà le regret d’avoir appelé leurs militants à faire le choix du candidat IBK lors de la présidentielle de 2013. Les syndicalistes et les acteurs politiques, ont fait le même constat tout en dénonçant la gestion exclusive du pouvoir par le chef de l’Etat. Mais leur main tendue ne reçoit pas encore l’assentiment du président IBK.
Le silence du président de la République contraint les acteurs de la société civile à sortir de leur gong, avec le risque de paralysie des secteurs d’activités importants comme la santé, la douane, l’école ou la justice. A propos du secteur de la santé, la situation est vraiment préoccupante, sauf pour le gouvernement qui reste indifférent.
Silence inquiétant et inconséquent
Les centrales et confédérations syndicales dénoncent avec toute leur énergie l’enlisement du dialogue sous le régime actuel. Les entraves à la démocratie et à la liberté d’expression ne sont pas du goût des travailleurs qui promettent d’ailleurs de revenir à la charge dans les jours à venir.
Autrement, si le chef de l’Etat ne rencontre pas les représentants du peuple, toute l’administration sera paralysée, selon les dernières informations en provenance du Syntade : “Ce qui se passe aujourd’hui est pire“, fait remarquer M. Katilé qui poursuit que : “Garder longtemps une distance vis-à-vis des citoyens, sans trouver une occasion de dialogue ni de discussion avec le peuple, va desservir le gouvernement. Le président de la République n’a plus d’autre choix que d’écouter le peuple“. Le front social renoue encore avec les grèves. Le dialogue semble être rompu entre l’Etat et ses employés.
Pour preuve, le Syntade, qui est contre la loi sur l’enrichissement illicite, a finalement mis en exécution son préavis de grève de 72 h allant du 25 octobre à partir de minuit au 27 octobre à zéro h. Effectivement depuis le mercredi, l’administration malienne est paralysée par cette grève de trois jours du Syntade.
Le Syntade, dirigé par Yacouba Katilé, secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), précise que cette loi regorge beaucoup de “lacunes dénoncées en maintes occasions par des citoyens”. Le Syntade exigeait dans son préavis de grève déposé sur la table du gouvernement, l’abrogation pure et simple de la loi n°2014-015 du 27 mai 2014 et toutes les dispositions qui s’y attachent.
Assi de Diapé