Attendu par le peuple et la communauté internationale, le gouvernement de la transition malienne a accouché de 25 ministres ce lundi 05 Octobre 2020. Des putschistes intelligents du 18 Août dernier, d’anciens barons des régimes passés mais également de nouvelles figures dont certaines assez connues du grand public. C’est avec ce gouvernement mi-figue mi-raisin que le Mali doit amorcer sa refondation. Que doit-on et que peut-on attendre de cet attelage gouvernemental ?
À première vue et à première lecture, on est tenté d’affirmer que ce gouvernement ne peut nous amener nulle part. Après réflexion et une petite analyse, on tergiverse.
Le Mali a, depuis le lundi dernier son nouveau gouvernement. Un gouvernement nommé dans la ferveur de l’annonce d’une probable libération de Soumaïla Cissé alias Soumi champion, président de l’URD (Union pour la République et la Démocratie) arrêté depuis le 25 Mars dernier aux environs de Gomacoura où il battait campagne pour le 1er tour des législatives. Trahi par IBK et son régime, car ils avaient rassuré tous les candidats qu’ils seront en sécurité. Malgré le doute et les manigances qui avaient précédé la campagne, le patriote Soumi s’est lancé dans la campagne. Ce qui était planifié fut exécuté, il s’agit de son enlèvement.
LES PUTSCHISTES INTELLIGENTS
Ils sont au nombre de quatre, ils occupent des postes clés. Sans expérience avérée dans l’administration, ils sont appelés à organiser des élections propres et incontestables ou moins contestables. À assurer la vraie sécurité et à protéger l’ensemble du peuple. Tout en continuant la décentralisation enclenchée depuis le début de la 3ème République. À s’investir profondément pour une vraie réconciliation des Maliens et dans tous les secteurs et domaines de la vie de la Nation. À mieux défendre la patrie dans son intégrité territoriale, aussi en rétablissant la confiance entre les forces armées et le peuple. Ces ministres sont : Colonel Sadio Camara (Défense et des Anciens Combattants) ; Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga (Administration Territoriale et de la Décentralisation) ; Colonel Modibo Koné (Sécurité et Protection Civile) ; Colonel-major Ismaël Wagué (Réconciliation nationale).
ANCIENS BARONS DES RÉGIMES
Professeur Doulaye Konaté, Dr Hamadoun Touré, Dionké Diarra et Zéni Moulaye sont d’anciens barons des régimes précédents. Les noms de Doulaye Konaté et de Dionké Diarra font directement penser à ATT. Car, ils ont défrayé la chronique à un certain moment de la vie de la nation. Évoquer le nom de Zéni Moulaye rappelle directement le régime de feu Général Moussa Traoré. Quant au Dr Hamadoun Touré, il nous renvoie au gouvernement du Premier ministre plein pouvoir Cheick Modibo Diarra qui ignorait à qui il devait donner sa démission.
NOUVELLES FIGURES PRESQUE TOUTES CONNUES
Les autres membres du gouvernement Moctar Ouane sont presque familiers des Maliens. À cause des postes qu’ils occupaient avant d’être nommés aux postes ministériels. Il s’agit notamment du ministre de la Justice (Mohamed Sidda Dicko), Refondation de l’État, chargé des relations avec les institutions (Mohamed Coulibaly), ministre des Transports et des Infrastructures (Makan Fily Dabo), ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des Investissements (Arouna Niang), ministre de l’Artisanat et du Tourisme (Kadiatou Konaré), ministre de la Santé et du Développement Social (Dr Fanta Siby), ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Mohamed Salia Touré), ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille (Bintou Founé Samaké), ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine (Al Hamdou Ag Ilène). Dans ce lot, il faut ajouter les membres de la CMA et de la Plateforme. Ils sont Me Harouna Mahamadou Toureh (ministre du Travail et de la Fonction publique, porte-parole du gouvernement), Moussa Ag Attaher (ministre de la Jeunesse et des Sports).
QUE DOIT-ON ET QUE PEUT-ON ATTENDRE DE CET ATTELAGE GOUVERNEMENTAL ?
Le peuple aurait souhaité voir des hommes et des femmes dont on ne parlerait d’aucun bord. Malheureusement, l’attelage auquel nous faisons face est loin de la neutralité. Il est coloré. En un mot, il ressemble à un partage de gâteau. Du coup, sa mission sera délicate. Néanmoins, il faut noter la présence de quelques jeunes et d’hommes ou femmes qui occupent des postes qu’ils méritent, leur domaine. Sans détour, ce gouvernement ne répond pas aux ambitions annoncées du Président Bah N’Daw ni de son vice-président Assimi Goïta dont les premiers mots étaient rassurants. Encore moins ce qu’attendait le peuple après que le régime IBK ait mis le pays à genoux, au bord de l’abîme. Sans être un oiseau de mauvais augure, il faut dire que la transition marche sur des œufs. Souhaitons que les attentes soient comblées sinon, en toute vérité, ce gouvernement Ouane 1 n’inspire point confiance pour le Mali qui est presque à terre.
Boubacar DABO