Gouvernement : Les urgences qui attendent Boubou Cissé !

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Instauration de  la sécurité sur l’ensemble  du territoire national, apaisement du climat politique, décrispation de la tension sociale, relance économique… Ce sont là, entre autres, les grands défis (urgences ?) qui attendent  le nouveau premier ministre, Boubou Cissé, nommé le 22 avril dernier. Pourra-t-il relever ces défis ? La question est sur toutes les lèvres.

La crise scolaire, l’insécurité, la grogne sociale, la relance du dialogue politique, les défis qui attendent le nouveau Premier ministre sont nombreux. A ceux-ci il faut ajouter les réformes institutionnelles, mais aussi les échéances électorales auxquelles le pays doit faire face cette année.

 Instauration de la sécurité 

Parmi les nombreux défis qui attendent le nouveau chef du gouvernement, la sécurité  demeure la priorité des priorités. En effet, la stratégie de sécurisation mise en place par son prédécesseur a montré ses limites. Le « Plan de sécurisation intégrée des régions du Centre (PSIRC) », s’est révélé une coquille vide. En cause, notamment, un déficit chronique d’infrastructures militaires permettant d’accueillir les hommes déployés sur le terrain.

Et tandis que le Plan de sécurisation stratégique se révélait inadapté aux réalités du terrain, la situation sécuritaire n’a cessé de se détériorer au cours du mandat de Soumeylou Boubèye Maïga. Les attaques contre des camps de l’armée malienne se sont multipliées, de même que les affrontements intercommunautaires.

Le point culminant de ces violences qui ont causé au moins 600 morts depuis janvier, selon les chiffres de l’ONU, a été atteint le 23 mars, lorsque des hommes armés, ont attaqué le village peul d’Ogossagou, massacrant indifféremment hommes, femmes et enfants. Au moins 160 personnes ont été tuées lors de cette attaque qui a choqué bien au-delà du Mali. A cela s’ajoute les attaques quasi quotidiennes des  basses de l’armée (Dioura, Guiré…).

 Décrispation de la situation politique

Sur le front politique, aucun état de grâce n’est par ailleurs à attendre. Le RPM a mal digéré de se voir une nouvelle fois oublié au moment du choix d’un nouveau premier ministre. Quant à l’opposition, elle ne voit dans ce changement qu’« un coup de com » du pouvoir. « La présidence tente de le faire croire, mais nous n’avons été ni informé ni consulté », dénonce Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition, avant de relater sa dernière entrevue avec IBK : « J’ai rencontré le président samedi à sa demande et il ne m’a pas un seul instant parlé du premier ministre. Il m’a demandé de lui envoyer une liste de noms pour entrer au gouvernement. Cet à quoi je lui ai répondu qu’il fallait au préalable un accord politique. Il a promis de me rappeler, mais ne l’a jamais fait », raconte celui qui était arrivé en seconde position lors de la dernière présidentielle et qui, faute d’alternative, se dit prêt à « donner le bénéfice du doute » au nouveau premier ministre.

Boubou Cissé devra aussi relancer le dialogue politique qui demeure jusqu’en  présent  dans l’impasse. Alors que pour  sortir de la crise, de nombreux acteurs politiques réclament un dialogue politique. Le président IBK a également relancé le projet de modification de la Constitution.

Reste qu’avant même la formation d’un nouveau gouvernement, Boubou Cissé subit ses premières contestations. Certains s’interrogent sur les capacités de cet économiste de 45 ans au profil de technocrate, passé par la Banque mondiale après ses études universitaires en France, à gérer les questions sécuritaires.

Boubou face au front social

Le  nouveau PM devra faire face à plusieurs mouvements de contestations dans plusieurs secteurs. La grève des enseignants est sans aucun doute  le mouvement social qui  a le plus d’impact sur l’opinion. En effet,  cette grève n’en finit pas, faisant peser le spectre d’une année blanche, En outre le nouveau premier ministre prend fonction  dans un contexte de bronca syndicale généralisée. Coupures d’électricité répétitives, grève des directeurs financiers, des employés du ministère des Affaires étrangères, des cheminots…

Ce climat de grogne généralisé rend la situation intenable pour  tout gouvernement. Le nouveau chef du gouvernement doit mesurer l’ampleur à la mesure des défis  afin  de relancer  un pays  en arrêt.

L’on se demande si Boubou ne servira pas lui aussi de fusible pour IKB qui aura battu le record dans la sous-région en termes de nombre de Premiers ministres (6) en six ans de règne. N’est-il pas temps qu’il interroge sa gouvernance politique, sociale et économique ? En tout cas, on est en droit de penser que le problème est plus lié à la gouvernance d’IBK qu’à la qualité des hommes qu’il nomme à la primature. Cela dit, Boubou sera-t-il le dernier Premier ministre d’IBK ?

Mémé Sanogo

 

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2 COMMENTAIRES

  1. “En tout cas, on est en droit de penser que le problème est plus lié à la gouvernance d’IBK qu’à la qualité des hommes qu’il nomme à la primature”

    Je me tue à le dire et à le répéter !

    Il faut vraiment être complètement aveugle (ou VOULOIR être aveugle !) pour ne pas voir (ou ne pas VOULOIR voir) cette simple évidence!

    Qui qu’il soit, un PM n’est jamais rien de plus qu’un PM… Il est au service et aux ordres d’un…….PRESIDENT !

    Quand un navire dérive parce que SON CAPITAINE est un bon à rien, changer de quartier-maître NE CHANGE RIEN DU TOUT !!!
    Le navire continue de dériver sous les ordres…….du capitaine bon à rien.

    Et à force de dériver, un navire finit TOUJOURS par couler.

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