Gouvernement de transition : Quand les jeux d’intérêt « tuent » les enjeux

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Nommé le 17 avril suite au putsch militaire, le Premier ministre de la Transition a finalement constitué, ce mercredi 25 avril, son gouvernement qui compte 24 membres. Trois des militaires proches du Capitaine Sanogo ont obtenu des postes-clés.

En effet, sur les 24 membres de ce gouvernement de Transition, on note 3 militaires, des gradés qu’on dit proches de la junte militaire. Il s’agit du Colonel-Major Yamoussa Camara qui obtient le portefeuille de la Défense, du Colonel Moussa Sinko Coulibaly pour l’Administration territoriale (Intérieur) et du Général Tiéfing Konaté, qui fut DG de la Gendarmerie nationale sous le règne d’ATT et qui devient ministre de la Protection civile. Par ailleurs, certains postes ont été confiés à des techniciens qui ne sont pas issus du monde politique.

Il s’agit du Dr. Malick Coulibaly qui, rappelons-le, avait démissionné de son poste de Substitut du Procureur au niveau du Tribunal de Kati, au motif que le droit n’était pas dit dans cette juridiction et qu’il était plutôt dit selon la tête du « client ». Ensuite vient Lamine Sow, nouveau ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Le ministère de l’Economie, des Finances et du Budget revient à Tiéna Coulibaly. Celui de la Fonction publique, de la Gouvernance et des Réformes administratives et politiques revient à Mamadou Namory Traoré, également chargé des Relations avec les institutions. Le Premier ministre déclare qu’il a formé un « gouvernement d’union nationale ». La priorité du nouvel Exécutif malien, c’est de résoudre la crise du Nord où des rebelles touaregs, des mouvements islamistes et divers groupes criminels ont profité du coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 pour mener une offensive foudroyante dans les régions de cette zone. Ainsi, depuis fin Mars, le septentrion du pays est occupé par ces sécessionnistes.

Le gouvernement a « du pain sur la planche »

En tout cas, l’attente a été longue pour connaître les contours de ce gouvernement de transition. Ce qui, au regard des calculs d’intérêts et de ambitions démesurées des uns et des autres, témoigne de toutes les difficultés qu’il y a eu pour composer cette équipe. En coulisses, on murmurait au sujet d’un gouvernement réduit au minimum à 17 ou 20 membres. Cet qui constituait un véritable challenge pour l’homme le plus connu de nos compatriotes à l’échelle internationale (le PM). En fait, les attentes des Maliens sont nombreuses et les préoccupations sont grandes.

Pays pauvre aux ressources extrêmement limitées, le seul atout du Mali était  sa stabilité, construite en deux décennies de démocratie. Malheureusement, depuis le début de cette année, des groupes rebelles et des islamistes, ajoutés au putsch du Capitaine Sanogo, ont hypothéqué ce capital de stabilité tant recherché sur le continent noir. Quoi qu’on dise, les possibilités de manœuvre de l’ex- navigateur interplanétaire étaient minimes concernant la formation de ce gouvernement. D’abord, il y avait la pression des populations qui s’attendaient à ce que tout soit fait de nouveau ; ensuite celle des  rebelles qui tirent nuit et jour, mettant le septentrion malien dans une situation humanitaire catastrophique, sans oublier que les putschistes  sont partis sans partir.

Après l’Accord-cadre signé le 6 avril 2012 entre la CEDEAO et le CNRDRE pour le retour à l’ordre constitutionnel, suivi du conclave des 14 et 15 avril 2012 à Ouagadougou, ce gouvernement de consensus aura du pain sur la planche et les préoccupations seront nombreuses pour cet astrophysicien qui, au-delà de la théorie et de la pratique de la physique des astres, aura besoin de tout son tact « d’homme politique qui marche sur des œufs » pour mener à bien sa mission d’homme providentiel. C’est le cas ici de faire un clin d’œil à la CEDEAO car, comme on le dit, « on n’enterre pas un mort en laissant ses pieds dehors ». C’est dire que pour une sortie de crise, le bloc sous-régional doit intervenir de manière décisive dans ce « brûlot » malien, d’autant plus que les accords signés comportent des zones d’ombre qui permettent à certains Maliens de prétendre jouer des rôles qui ne sont pas les leurs. Dans cette crise, chaque jour de plus est un jour de trop pour les Maliens qui ressemblent actuellement à des « naufragés en pleine mer ».

Comment parer aux « imprévus » ?

Le nouveau gouvernement de transition aura-t-il l’air et l’allure d’une équipe soudée ou plutôt celles…d’un pantin désarticulé ? Au-delà de son « accouchement dans la douleur », c’est surtout l’efficacité de cet attelage gouvernemental qui suscite des interrogations. Après avoir mis tant du temps à « pousser ses premiers vagissements », il faut craindre qu’il reflète de profondes divergences dans l’exécution de ses missions. D’un côté, il y a l’ex-junte et ses alliés, et de l’autre ; les adversaires du putsch regroupés au sein du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république (FDR).

Face à ces deux camps antagonistes, le Président intérimaire et le Premier ministre de la transition doivent donner des consignes fermes pour relever les défis de l’heure. Après la formation de l’équipe gouvernementale, ce n’est pas le boulot qui manque, et l’on ne peut, du reste, que déplorer le temps mis pour « enfanter » ce gouvernement. Aujourd’hui, l’heure n’est plus aux querelles de clochers, mais au rassemblement pour défendre la seule cause qui vaille : celle de la normalisation dans le Nord et de l’organisation d’un scrutin électoral crédible.

Avec ce nouveau gouvernement, « les jeux d’intérêt partisans » semblent prendre le pas sur l’union sacrée autour des défis auxquels les Maliens doivent se mobiliser. Dans ces jeux d’intérêts qui menacent de « tuer » les enjeux relatifs à cette nouvelle formation gouvernementale, on en oublie presque le calvaire des populations du Nord qui peinent jour et nuit sous le joug de l’obscurantisme d’islamistes et de séparatistes. La seule bonne nouvelle venue de cette région sous occupation, c’est la libération, le mardi dernier, de l’otage suisse, Mme Béatrice Stockly.

Jean Pierre James

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Que des poèmes et encore et encore!! Faut foutre dehors tous ces doudous et recommencer une nouvelle pratique de la politique pour les intérêts de la nation. Pour quelle raison on remette tous ces pourris en Chelles quand on sait qu’il ne pensent qu’à s’en richir?

  2. Mes Amis,voyons ensemble d’autres horizons d »introspection, par rapport au monde que nous vivons:

    « Tout ce spectacle hypocrite sert à masquer d’autres enjeux.
    La carte qui suit émane d’un club très officiel puisqu’il est une sorte de commission spécialisée de l’OCDE sur le Sahel et l’Afrique de l’Ouest. Rien de plus respectable pour les pouvoirs capitalistes en place puisque l’OCDE est l’institution qui a succédé à l’OECE chargée dés les débuts de la guerre froide de la répartition des crédits Marshall c’est-à-dire de la mise sous contrôle économique par les Etats-Unis des pays de l’Ouest européen. Depuis l’OCDE s’est installée comme bureau de recherche et de planification de l’ordre capitaliste occidental dominant.
    Qu’ait été créé au sein de l’OCDE un club SAHEL et AFRIQUE DE L’OUEST suffit à démontrer que cette région du monde est considérée par le capitalisme occidental comme une de ses arrière-cours et qu’il a dans cette zone des projets et des appétits qui ne s’embarrassent pas de la souveraineté des Etats de la région.
    Que dit cette carte ?
    1- D’abord sur la population
    Que les touaregs sont majoritaires dans la zone Nord du Mali, ce qui est une évidence démographique de longue date et cette partie du territoire malien actuel est appelée AZAWAD, terme revendiqué par le MNLA.
    Qu’ils ne sont pas majoritaires au Sud de la boucle du Niger. Là aussi simple rappel des faits.
    Mais surtout elle montre que la zone à dominante touareg dépasse très largement le Mali, qu’elle s’étend jusqu’en Libye et qu’elle est donc déstabilisée par la disparition du régime libyen.
    2 -Ensuite sur les ressources convoitées :
    Le niveau actuel des cours de l’or et les inquiétudes des possédants sur la stabilité des monnaies des pays capitalistes riches a déchainé une ruée mondiale vers le métal jaune
    L’accès à de nouvelles sources de pétrole et de gaz est une préoccupante stratégique des Etats-Unis comme de l’Union européenne et ils veulent mettre la main sur les nouveaux gisements avant l’Inde et la Chine. L’Afrique de l’Ouest est donc de ce point de vue le terrain de chasse prioritaire.
    3 – Dernière indication de portée politique et stratégique considérable : « le gaz du bassin de Taoudéni pourrait être exporté via l’Algérie ». Là s’exprime la crainte que l’Algérie et sa société pétrolière nationale la SONATRACH qui a déjà commencé à prendre part aux côtés des sociétés occidentales (Total et ENI en particulier) aux recherches prometteuses en Mauritanie et au Mali devienne le maitre du jeu.
    Pour l’empêcher rien de tel qu’un bon gros désordre « islamique » pour mettre le pouvoir algérien, le seul qui conserve encore un peu d’indépendance du Caire à Rabat, sur la défensive.
    Mais une autre histoire est possible qui n’est évidemment pas celle que veulent écrire les puissances membres de l’OCDE : que sous la houlette de l’Algérie, qui aujourd’hui a seule les capacités militaires et techniques pour le faire, les pays de la région se mettent d’accord pour exploiter ensemble ces nouvelles ressources pétrolières, les utilisent pour leur propre développement et exportent le reste par un port à construire sur l’Atlantique en Mauritanie ou au Sénégal. Un vrai projet Sud-Sud qui constituerait une véritable décolonisation du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. »

    Source : Comaguer

    Le Gouvernement CMD a toute les qualités et tous les défauts pensable.
    J’espére que le Burkina et la CI NE SERONT PAS l’INTERFACE DIPLOMATIQUE POUR LE MALI. LES FRANCAFRICAINS BLAISE et ALASSANE s1il le pensent ainsi eh bien ils seront foutus á jamais, car la suivante étincelle socio-politique au Mali sera bien synchronisé avec celles des autres pays de la sous-région.
    « Celui qui monte plus haut ne peut que tomber plus bas. »
    Morales F

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