A presque 30 ans de pratique, la démocratie malienne, arrachée de hautes luttes, peinent à se frayer un chemin. Corruption, gabegie, népotisme, clientélisme, gestions familiale et clanique sont devenus les principales caractéristiques d’une gouvernance qui ne se soucie plus du jeu des institutions laissées à la merci de leur responsable devant un peuple médusé qui a finalement décidé de prendre son destin en main.
La constitution malienne promulguée le 25 février 1992 reconnait 7 institutions de la république en charge de gérer le pays. Il s’agit : Du Président de la république, du Gouvernement, de l’Assemblée nationale, de la Cour Suprême, de la Cour Constitutionnelle, de la Haute Cour de Justice, du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et enfin du Conseil Economique, Social et Culturel (CESC). De nos jours, toutes ces institutions broient du noir. Commençons par le Président de la république qui est la 1ére institution. L’actuel président IBK tente de résister à l’insurrection de la grande majorité des maliens suite à une succession violations gravissimes de nos textes. Ces derniers regroupés au sein du Mouvement du 5 juin réclament à travers des démonstrations de forces sa démission. Une 1ére dans les annales du Mali démocratique.Fortement secoué, le président de la république cherche des solutions pour calmer les ardeurs des manifestants. La 2e institution dans notre pays est le gouvernement. C’est aberrant de dire aujourd’hui que notre cher pays n’a pas de gouvernement depuis 19 jours. Une situation qui trouve son explication dans la difficulté du président et de son premier ministre Dr Boubou Cissé reconduit aussitôt après avoir démissionner, à mettre en place une nouvelle équipe gouvernementale. Les récents développements contribueront à accentuer cela avec la nouvelle promesse présidentielle de former un gouvernement d’union nationale. Si cela rentre en application, le décret de reconduction du PM Cissé sera abrogé et la place sera faite à un Premier ministre de consensus, pétri d’expériences et qui a un carnet d’adresses bien fourni. En attendant, les maliens continuent de souffrir de la non gouvernance.La 3e institution est l’assemblée nationale. Après le 3e tour des législatives caractérisé par un honteux arrêt qui à presque fait nommer les députés battus dans les urnes dans les localités suivantes : Communes I, V, VI, Kati, Bougouni et Sikasso, la représentation nationale est souillée par ces ” députés nommés “. Plus grave, un des concernés (Moussa Timbiné) par ailleurs président de la jeunesse RPM a été parachuté au perchoir contre la volonté des membres du Bureau Politique National du parti au pouvoir qui avait presque plébiscité Mahamadou Diarassouba de Dioila. La sentence ne s’est pas fait attendre. Les maliens à travers le M5- RFP réclament la dissolution pure et simple de l’hémicycle. Une doléance qui est en voie d’être acceptée et appliquée dans le cadre de la sortie de crise. Quant à la Cour suprême, 4e institution de la république, elle souffre du manque de légitimité de son président (NouhoumTapily) admis à faire valoir ses droits à la retraite depuis un temps. Le magistrat de 66 ans continue tranquillement à présider cette institution hautement stratégique avec la complicité des hautes autorités, sous le regard médusé de la population. Concernant la 5e institution (Cour Constitutionnelle), elle bat le record de toutes les contestations populaires. Organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l’activité des pouvoirs publics, la Cour Constitutionnelle version ManassaDanioko qui a atteint le seuil des contestations, a été même le détonateur des mouvements populaires qui demandent sa démission et celle du président de la république à cause du tristement célèbre arrêt qu’elle a rendu à l’issue des législatives 2020. Conséquence, 3 ”Sages” de la Cour, ont écouté leur conscience en rendant le tablier. Pour ce qui est de la 6e institution (Haute Cour de Justice), elle est dans la même lancée que sa mère nourricière (Assemblée Nationale). L’illégitimité est la caractéristique de ces 2 institutions. Il est bon de rappeler que c’est l’Assemblée Nationale qui choisit en son sein des députés qui formeront la Haute Cour de Justice. C’est dire donc que cette institution qui a malheureusement élit à sa tête l’ancien président de l’A.N Issaka Sidibé (qualifié par bon nombre d’observateurs comme le plus piètre des présidents de la représentation nationale) sera dissoute dans la lancée de la dissolution de l’Assemblée Nationale. Conçu pour étudier et donner un avis motivé sur toute politique de développement local et régional, le HCCT, Haut Conseil des Collectivités Territoriales (7e institution de la république du Mali) se taille une place de choix dans le honteux classement des institutions républicaines illégitimes dans la sous-région ouest africaine à cause de l’expiration de son mandat depuis des années. Même situation au sein de la 8e et dernière Institution de la république, il s’agit du CESC (Conseil Economique, Social et Culturel). Cette institution présidée par le Vieux Boulkassoum Tourédu RPM est la plus amorphe.
Avec tous les bons vœux que la crise politico-sécuritaire que traverse notre pays, trouve une issue heureuse, toutes les institutions de la république méritent d’avoir de nouvelles têtes afin d’insuffler un sang neuf.
Oumar Baba TRAORE
BOULKASSOUM HAIDARA
PAS BOULKASSOUM TOURE
B€NÐIŦR0LL?
Comments are closed.