Après le départ de Soumeylou Boubeye Maiga de la primature, beaucoup de maliens ont manifesté leur scepticisme, mais la nouvelle équipe gouvernementale pilotée par le Dr Boubou Cisse n’a pas tardé à rassurer. Il a fallu deux semaines et après moult tractations pour que ce nouveau gouvernement qui est l’incarnation d’une bonne partie de la classe politique puisse voir le jour. Il a été mis en place avec une feuille de route précise. On peut d’ores et déjà dire que ce gouvernement de mission « commando », vient de marquer des points sur le front social en parvenant à trouver un terrain d’entente avec les différents syndicats d’enseignants pour sauver ce qui reste de l’année scolaire.
Avant même la formation du gouvernement, le jeune premier Ministre Boubou Cisse a marqué des points en se déplaçant personnellement pour aller constater de visu ce qui s’est réellement passé à Guire après une attaque surprise du camp de la localité par les terroristes. Après avoir redonné courage et confiance aux forces gouvernementales éprouvées par cette attaque, il a rendu visite aux autorités locales. Avec les autorités politiques et administratives, il a surtout été question d’infrastructures car l’une des causes du terrorisme est le manque de services sociaux de base et le chômage des jeunes. Ensuite le nouveau premier Ministre s’est rendu au chevet des blessés. Après la formation de la nouvelle équipe gouvernementale le Docteur Cisse a mis les points sur les « i » en notifiant aux Ministres la lourde tache qui les attend. A sa suite, le premier responsable du pays, le président El Hadj Ibrahim Boubacar Keita a tapé du poing sur la table en faisant un diagnostic sans complaisance de la situation générale du pays. Il a fait savoir aux Ministres que la délicate mission qui les attend est la satisfaction des aspirations des citoyens déjà éprouvés par la crise sécuritaire qui du nord a gagné le centre du pays. Les Ministres en charge du dialogue social et de la fonction publique, de l’éducation nationale, de la communication, chargé des relations avec les institutions et porte parole du gouvernement respectivement Oumar Hamadoun Dicko, Témoré Tiluenta, Yaya Sangare ont mis en branle leur instinct de pédagogues pour renouer le fil du dialogue avec tous les acteurs de l’éducation pour aboutir au dénouement de la crise qui a duré 5 mois. Pour éviter tout risque le secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’éducation en charge de la promotion et de l’intégration de l’enseignement bilingue Moussa Boubacar Bah a été associé aux pourparlers. Il faut aussi ajouter la ténacité du président de la commission de conciliation, le doyen Issiaka Traore qui n’a ménagé aucun effort pour amener les différents acteurs a embouché dans la même trompette. Sur les 10 points de revendications huit ont fait l’objet d’accord. Sur un point il ya eu un accord partiel. Pour la dernière revendication les éducateurs ont mis la balle à terre. Au finish l’Etat accepte d’octroyer une prime de résidence de 20 000 fcfa aux enseignants repartie sur 2 ans2020 et 2021. Pour ce sacrifice du gouvernement le porte parole des syndicats des enseignements secondaire, fondamental, de l’éducation préscolaire et spécial publics Adama Fomba n’a pas caché sa joie pour ce dénouement heureux. Sur un autre front le gouvernement a fait preuve de diligence. Il s’agit de la longue grève des cheminots qui a même entrainé mort d’hommes. Des cheminots en désespoir de cause ont entamé une grève de la faim qui a fini par les terrasser et on dénombre quelques victimes. Pour décanter la crise le tout nouveau Ministre des transports le Dr Abdoul Ly est parti sur le terrain pour constater de visu ce qui se passe. En témoin oculaire et auriculaire, il a pris la mesure de la situation. Pour rassurer les cheminots, il a posé un acte concret en versant une partie des salaires des travailleurs. Ceux qui connaissent Abdoul Ly disent de lui qu’il est le fils de son père Sory Ly. Sous le régime de Modibo Keita, il était connu pour sa rigueur et son sens du patriotisme. Un autre bon point de la nouvelle équipe gouvernementale, suite aux inondations du 16 mai 2019, les Ministres en charge de la santé, des affaires sociales, de l’action humanitaire de la lutte contre la pauvreté, de la sécurité et de la protection civiles respectivement Michel Hamala Sidibe, Hamadoun Konate et le général de division Salif Traore n’ont pas fermé l’œil, ils ont visité tous les quartiers qui ont été victimes de la montée des eaux. Ils ont rencontré les victimes. Le premier Ministre Boubou Cisse a débloqué 275 millions de fcfa pour soulager la souffrance des populations touchées par les intempéries. Pour montrer que l’administration malienne a changé de visage le président de la république a fait le déplacement du quartier de Niamakoro Dougoukoro pour prendre langue avec les sinistrés afin de pouvoir identifier les causes qui ont entrainé ce cataclysme. Sur place, il a fustigé le comportement des bourgmestres qui livrent les permis d’occuper dans le désordre total. Il a pointé du doigt l’attitude de ces élus qui ne prennent pas les mesures idoines pour préserver leurs administrés de ces catastrophes naturelles. Des mesures qui passent par le curage des caniveaux, le dégagement des collecteurs. Sachant bien que les bourgmestres risquent de faire la sourde oreille, le Ministre de l’environnement Ousmane Amion Guindo a débloqué plus de 200 millions de fcfa pour le nettoyage, des artères publiques, le curage et l’entretien des caniveaux, des collecteurs. Cette mesure prise par le gouvernement vise à prévenir surtout les maladies d’origine hydrique comme le choleras. Comme au Mali le mérite est toujours récompensé, le président IBK a décoré personnellement le jeune Amadou Diarra qui a pu sauver plus de 9 adolescents. Ces inondations sont la preuve que les autorités et les populations doivent se mettre ensemble pour éviter d’autres drames. On peut dire que le gouvernement de mission débute bien. Pour qu’il puisse réussir sa délicate mission de réconciliation pour apaiser les cœurs et les esprits la nation doit rester souder.
Oumou Cisse