Gestion 2016 du pouvoir d’IBK : Une année marquée par des polémiques interminables !

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Interview (presque) imaginaire : IBK : « Karim Keïta n’a pas d’avion ; mais s’il a les moyens de s’en procurer, pourquoi pas ? »

Après deux années, trois mois et 27 jours difficiles de gestion de pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keita à la tête du pouvoir (4 septembre 2013-31 décembre 2015), les maliens espéraient voir l’année 2016 comme une année de paix de tranquillité et de stabilité afin de sortir le pays de l’ornière à la faveur de la signature de l’accord de paix et de réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Mais hélas ce fut une année très difficile  et mouvementée dans tous les domaines à travers tout le pays. On retiendra surtout de 2016 que ce fut une année marquée par l’insécurité qui a coûté tant de vies humaines et son lot de désolations tant au niveau des populations qu’au niveau des forces armées maliennes.

Avec la nomination d’un troisième premier ministre en la personne de Modibo Keita en début d’année 2015 et surtout la signature de l’accord de paix et de réconciliation nationale le 15 mai 2015 parachevé le 20 juin 2015, la majorité des maliens avaient fondé beaucoup d’espoir pour l’année 2016 sur le retour à la normale pour afin permettre au président de la république, Ibrahim Boubacar Keita de faire face au développement de son pays. Mais hélas ce fut une année plus que jamais difficile et mouvementée sur le plan politique, social, économique, judiciaire et sécuritaire du pays. Sur le plan sécuritaire, malgré la signature de l’accord de paix et de réconciliation nationale censé mettre fin à la crise qui sévit au Nord du Mali, malgré l’arrestation de plusieurs chefs ‘’djihadistes’’ et d’autres chefs de bandes criminelles, malgré l’accord d’entente signé entre le gouvernement et les groupes armés, malgré la mise en œuvre de la programmation militaire,  ils furent tous plutôt source de problème interminable avec son lot de désolation et de morts tant au sein des populations civiles que militaires dans les cinq régions du Mali et dans le centre du pays. Pire même le cœur de la capitale et certaines villes du Sud n’ont pas été épargnées de cette insécurité issue de cette crise. C’est ainsi qu’il ne se passe aucun jour sans que des populations innocentes, des militaires ne soient enlevées ou tuées sans la moindre réaction des autorités. Du coup face à cette impuissance de l’Etat malien de faire prévaloir sa force, on assiste à la création de plusieurs groupes armés basés sur le fondement communautarisme voire ethnique. L’attaque du camp de Nampala restera à jamais gravé dans les mémoires collectives des maliens avec 17 morts officiellement et plusieurs blessés comme ce fut en 2012 avec la tuerie de Aguel Hoc. Dans la capitale des attaques à mains armées, des vols et des crimes souvent à plein jour se sont multipliés en un temps record. Sur le plan social, on retiendra le déguerpissement des voies publiques ou l’opération dite Ami Kane qui a mis en chômage des milliers de personnes sans le moindre accompagnement de l’Etat, les grèves des enseignants du primaire et du secondaire, des magistrats, des médecins. Autre fait  qui a défrayé la chronique c’est l’affaire RAS Bath qui a dégénéré en manifestation devant le tribunal de la commune IV  et s’est soldé par la mort d’une personne et de plusieurs blessés ainsi que des dégâts matériels importants. Rappelons aussi à Gao une manifestation contre la mise en place des autorités intérimaires s’est soldée par la mort de trois manifestants. S’ajoute à cela la crise économique avec la rareté de l’argent où la majorité des maliens ne savent plus à quel saint se vouer.  Sur le plan politique, malgré les rencontres encourageantes entre le président de la république, Ibrahim Boubacar Keita et l’ensemble des partis politiques tant de la majorité, de l’opposition que du centre, la confiance ne s’est jamais rétablie. Si les partis de l’opposition exigent la tenue d’une conférence nationale pour discuter de tous les problèmes du pays, du côté de la majorité, on estime cela n’est pas d’actualité. Conséquence on a assisté à une marche de l’opposition dénonçant la mauvaise gouvernance du régime en place, la cherté de la vie, la corruption ambiante, l’impunité entre autres. Quelques mois plus tard  c’est une motion de censure réclamant la démission du premier ministre Modibo Keita et de son gouvernement qui fut déposé même si cette motion a été rejetée sans surprise. On retiendra pour la première fois de l’histoire démocratique il a fallu attendre cette année pour voir des partis membres de la majorité présidentielle rejoindre l’opposition et jusqu’à former un groupe parlementaire. A noter que des partis politiques de l’opposition ont  aussi rejoint la majorité présidentielle. Ce qui n’est pas une surprise quant on sait qu’il y a à boire et à manger gratuitement. Cette fin d’année a été marquée au sujet de la polémique sur ou pas d’un accord de réadmission entre le gouvernement malien et l’union européenne. Ce qui a obligé trois ministres du gouvernement et même le premier ministre à démentir pour calmer les maliens. Force est de reconnaitre que malgré tous ses remous politiques, les autorités du pays ont abattu des efforts considérables dans les infrastructures notamment l’axe Bamako-Koulikoro, le tronçon qui relie la 3e région du Mali à San Pedro en Côte-d’Ivoire, la centrale hydraulique de Kabala et l’annonce de la pose de la première pierre d’un 2e pont à Kayes. Après deux reports, le gouvernement malien a pu enfin organiser les élections communales le 20 novembre dernier dont le mandat est expiré depuis plus de deux ans. Certes le parti au pouvoir est arrivé en tête sur le plan national mais a perdu des bastions importants qui devraient leur revenir n’eut été les vicissitudes de la gestion du pouvoir. On peut citer Koulikoro (fief supposé du président de l’assemblée nationale du Mali), Kati (l’effet  de l’arrestation d’Amadou Haya Sanogo), la Commune IV (fief du président de la république), Sikasso (fief de deux ministres du gouvernement). Sur le plan judiciaire, l’année 2016 sera doute marquée par l’ouverture tant attendue du procès de Amadou Haya Sanogo et compagnons dans l’affaire de la disparition des 21 Bérets Rouges. Un acte courageux des autorités quant on sait tout ce qui a été dit au sujet de cette affaire. En effet certains observateurs sont allés jusqu’à dire que le régime actuel ne peut pas juger Haya et ses compagnons. Mais la grosse surprise et après trois ans d’accusation, l’Assemblée Nationale après avoir délibéré sur les accusations portées contre ATT, a décidé de ne pas donné suite favorable à la demande de mise en accusation l’ancien président de la république.  Ainsi sur les 117 députés appelés à se prononcer, 104 ont voté pour l’innocence d’ATT, 5 contre, 2 nuls et 6 absentions. Du coup le natif de Mopti est purement et simplement blanchi.  Pourtant quelques mois après l’accession d’IBK à Koulouba, le gouvernement malien a exprimé sa volonté d’engager des poursuites judiciaires contre le héros du 26 mars 1991 pour avoir facilité la pénétration et l’installation d’une force étrangère sur le territoire national, notamment en ne leur opposant aucune résistance, détruit ou détérioré volontairement un outil de défense nationale et participé à une entreprise de démoralisation de l’armée, caractérisée par les nominations de complaisance d’officiers et de soldats incompétents et au patriotisme douteux à des postes de responsabilité au détriment des plus méritants entrainant une frustration qui nuit à la défense nationale. Il est aussi accusé de s’être opposé à la circulation du matériel de guerre, avoir participé à une entreprise de démoralisation de l’armée, malgré la grogne de la troupe et des officiers rapportée et décriée par la presse nationale, et laissé détruire, soustraire et enlevé, en tout ou partie, des objets, matériels, documents ou renseignement qui lui étaient confiés et dont la connaissance pourrait conduire à la découverte d’un secret de la défense nationale. Si cette nouvelle a été bien accueillie par les partisans du natif de Mopti, une partie des populations n’a pas apprecié cela parmi eux les partisans d’Amadou Haya.  Autre grosse surprise de taille c’est l’ancien premier ministre Moussa Mara qui se voit des poursuites judiciaires en son encontre suite au carnage de Kidal en Mai 2015. Espérons que l’année 2017 qui se trouve déjà à nos portes soit une année de bonheur de prospérité pour le pays.

Moussa Bamba

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