Forum des leaders musulmans : Le Gouvernement boude la rencontre

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A la cérémonie d’ouverture dudit forum, samedi dernier, au Centre international de conférence de Bamako, aucun membre du Gouvernement, ni même le moindre représentant de celui-ci, n’a fait le déplacement.  A la Commission d’organisation, on affirme pourtant ne pas savoir les raisons de cette absence remarquée des hautes autorités.

 

Une vue du présidium

Les rideaux sont tombés, hier, à l’ex Palais des Congrès de Bamako, sur le premier Forum national des leaders religieux musulmans. Organisé par le Groupement des leaders spirituels du Mali (Glsm), ce forum  avait pour thème : «Ensemble pour un Islam authentique dans un pays apaisé et unifié». Ont pris part à la cérémonie d’ouverture des travaux, le samedi 24 novembre 2012, outre des milliers de fidèles (leaders ou non), venus des quatre coins du Mali, le président de l’Assemblée nationale, Pr Younoussi Touré, des chefs de partis, ainsi que les notabilités de Bamako. On y notait aussi et surtout la présence très remarquée du capitaine Amadou Haya Sanogo, Président du Comité militaire de suivi de la reforme des forces de défense et de sécurité. Mais, ce qui fut le hic lors de cette cérémonie d’ouverture et qui n’a certainement pas échappé à l’attention de nombre des observateurs avisés, c’est l’absence totale du Gouvernement. En effet, ni le président de la République par intérim, pourtant annoncé dans le programme, ni le Premier ministre, encore moins le ministre de tutelle ou un  représentant quelconque, n’a fait le déplacement. Du coté de la Commission d’organisation, on affirme ne rien savoir des raisons de l’absence des autorités, en l’occurrence le chef de l’Etat. D’aucuns expliquent cette situation par la présence du capitaine Amadou Haya Sanogo.

C’est donc dans ce  contexte de goût d’inachevé que M. Adama Kané, membre du Groupement des leaders spirituels du Mali, a prononcé ces mots introductifs. Ainsi, il a d’abord rendu grâce à Dieu de nous avoir permis de voir ce jour et d’échanger sur des questions aussi importantes que d’actualité, relatives non seulement à la vie de la nation, mais aussi à celle de l’Islam. Parlant du Glsm, M. Kané dira qu’il  est né de la volonté d’hommes et de femmes fortement dédiés à la cause de la religion musulmane et entend sauvegarder les fondements d’un islam authentique. Créé il y a seulement un an, le Glsm peut, à en croire Adama Kané, se féliciter d’un parcours élogieux. En effet, il s’est illustré dans la protection de l’image de la religion musulmane à travers des meetings d’information et des prises de position par rapport aux actes de profanation perpétrés par les islamistes dans le Nord de notre pays. Selon lui, l’une des causes de la crise que traverse notre pays est l’émergence d’une nouvelle idéologie islamiste par ceux qui veulent utiliser la religion comme bouclier pour arriver à leurs sales fins. Situation qu’il a condamnée avant d’appeler les musulmans à s’impliquer d’avantage pour protéger leur pays et l’image de leur religion.

Le président du Haut conseil islamique a, lui, exprimé toute sa  fierté et sa joie de prendre part à ce forum. Selon Mahmoud Dicko, ces assises sont d’autant importantes que les conclusions qui y sortiront doivent servir de feuille de route aux concertations nationales, prévues les 10, 11 et 12 décembre prochain. L’Imam Dicko a ensuite véhiculé le message de la cohésion et invité les musulmans à se donner la main pour le retour définitif de la paix au Mali. Pour Chérif Ousmane Madani Haïdara, tant que les dirigeants sont à l’écoute des gouvernés, notamment les leaders religieux, le Mali tiendra debout. Il  s’est ainsi réjoui de la bonne collaboration qui existe entre le Haut conseil islamique et le capitaine  Sanogo et sa suite. Toutefois, le guide spirituel du mouvement Ançar Dine a invité les autorités de la transition à faire quelque chose pour soulager les Maliens, car ils souffrent dans leur chair et dans leur âme. «Ils vous regardent et vous êtes leur seul espoir», a-t-il martelé.

Quant au capitaine Sanogo, il s’est réjoui de cette marque de considération placée en eux à travers leur invitation à cette rencontre. Il a ensuite salué le Hci à travers Mahmoud Dicko et Ousmane M. Haïdara,  pour son implication dans la recherche de solution à la crise depuis les évènements du 22 mars dernier. Après avoir regretté la situation qui est arrivée à notre pays, notamment l’occupation de nos régions du Nord, le Chef de l’ex-junte a promis, au nom de l’armée malienne, de ne pas bouffer l’argent du contribuable pour rien.

Dans un style plus bref, le président de l’Assemblée nationale a invité la communauté musulmane à prier pour le retour de la paix au Mali avant de souhaiter que de ces assises, sortent des conclusions pertinentes qui puissent aider notre pays à aller vers une sortie de crise.

BS

 

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