Formation du nouveau Gouvernement : Continuité pour mérite et renvoi de certains proches de l’ex-PM

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Ils sont cinq amis très proches de l’ex-Premier ministre Cheick Modibo Diarra à être débarqués pour former  cette nouvelle équipe gouvernementale de 31 membres, sous la houlette du Premier ministre Diango Cissoko. Cinq personnalités sans coloration politique font leur entrée parmi lesquelles trois sont issues des communautés du Nord du pays occupé. A ceux-là, s’ajoutent les ministres reconduits parmi lesquels certains sont reconnus pour leur mérite et la poigne avec laquelle ils conduisent leur département.

Mr Diango Sissoko, PM

A l’analyse, le nouveau gouvernement comprend la plupart des obédiences sociopolitiques du pays. Ce qu’admettent volontiers les principaux acteurs de la scène nationale. La conjoncture n’a pas permis au chef du gouvernement d’élargir l’équipe comme certains potentiels ministrables l’ont souhaité.

Il semble que Diango Cissoko ait opté pour l’efficacité au détriment du pilotage à vue dans la mesure où l’ex-PM avait rassemblé au sein de son Gouvernement plusieurs de ses amis. Cheick Modibo Diarra s’était empressé de faire appel à ses copains d’enfance pour constituer majoritairement l’équipe. Dans ces conditions, on sait que l’efficacité n’est pas au rendez-vous mais plutôt la complaisance, la négligence. Ainsi, le toilettage a consisté à remodeler l’équipe en la délestant de certains amis de l’ex-navigateur interplanétaire. C’est Soumana Makadji, Dr Mamadou Sidibé qui ont échappé à ce lessivage en gardant respectivement les portefeuilles de la Santé et de l’Action humanitaire. Les autres, Adama Ouane, Alfa Bocar Naffo,  Dr Harouna Kanté (même si celui-ci est aussi réputé très proche du chef de l’ex-junte) Mmes Traoré Rokiatou Guikiné, Diallo Fadima Touré ont été poliment remerciés.

De façon générale, les ministres reconduits font partie de ceux qui ont le plus rayonné par leurs actions dans l’ancienne équipe du Dr Cheick Modibo Diarra. Il s’agit du ministre de l’Economie, des finances et du budget, Tiena Coulibaly, qui a déjà enclenché la dynamique de la reprise de la coopération avec les partenaires au développement. Réputé être un des meilleurs ministres de l’Economie que le Mali ait connu, M Coulibaly a déjà mis au point la loi de finances 2013, que les députés attendent pour l’examiner lors de la session extraordinaire qui s’ouvre cette semaine.

Les autres ministres reconduits sont celui de la Défense et des anciens combattants, Général  Yamoussa Camara, des Affaires étrangères et  de la coopération internationale, Tiéman Hubert Coulibaly, qualifié de nouvelle coqueluche de la diplomatie malienne, le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, Colonel Moussa Sinko Coulibaly.

Au titre des ministres reconduits pour leurs prouesses à la tête de leur département, on cite également le ministre du Commerce et de l’industrie, Abdel Karim Konaté dit Empé, qui a su mettre de l’ordre dans le secteur privé malien, malgré les adversités. L’homme a courageusement apporté un vent de restructuration à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, sans oublier les efforts qu’il ne cesse de déployer pour dynamiser le développement industriel du pays. Idem pour le ministre des Mines, Dr Amadou Baba Sy, qui ne cesse d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur des industries extractives en général et du secteur minier en particulier.

Toujours dans ce lot, on classe le  nouvel occupant du ministère de l’Education de l’alphabétisation de la promotion des langues nationales qui échoit désormais à Bocar Moussa Diarra, précédemment titulaire du portefeuille de la Promotion des Langues nationales et de l’instruction civique.

Mamadou Namory Traoré garde le portefeuille du Travail, de la fonction publique  et  des relations avec les institutions, malgré tous les soubresauts qui ont émaillé le dossier chaud des 263 fonctionnaires radiés. Pendant ce temps, Me Demba Traoré, précédemment ministre délégué chargé de la décentralisation, prend le contrôle du département des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine. Le Général Tiéfing Konaté garde son portefeuille de la sécurité intérieure et de la protection civile, mais est sensiblement rétrogradé à un rang protocolaire à ceux certainement des déconvenues ayant marqué le domaine de la sécurité des personnes (agressions et tentatives d’agression à Bamako). Idem pour le jeune ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Malick Coulibaly ; celui de l’Equipement et des transports (portefeuille reformulé sans les “infrastructures routières”), Lieutenant- Colonel Abdoulaye Koumaré. David Sagara, précédemment à l’Environnement et à l’Assainissement, devient ministre du Logement, des affaires foncières et de l’urbanisme à la place de Mme Diallo Fadima Touré, une dame réputée très proche de l’ancien Premier ministre. Le jeune Bréhima Tolo conserve son portefeuille de la Poste et des nouvelles technologies.

Les autres ministres qui rempilent sont : Makan Tounkara, qui permute à la tête du département de l’Energie et de l’eau en remplacement d’un autre ami  de Cheick Modibo Diarra, Alfa Bocar Naffo ; le ministre de l’Environnement et de l’assainissement, Ousmane Ag Rhissa, précédemment à l’Artisanat et au Tourisme ; le ministre de la Jeunesse et des sports, Hamèye Founè Mahalmadane; celui de l’Action humanitaire, de la solidarité et des personnes âgées, Dr Mamadou Sidibé ; son homologue des Affaires religieuses et du culte, Dr Yacouba Traoré ; le nouveau ministre de la Culture, Bruno Maïga précédemment à la Communication. Sans oublier le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des finances et du budget, chargé du budget, Marimpa Samoura.

Les nouvelles têtes du Gouvernement Diango Cissoko sont Baba Berthé, l’ancien Secrétaire général de la présidence de la République, désormais ministre de l’Agriculture, Manga Dembélé, ancien Directeur de la télévision nationale et précédemment conseiller en communication à l’Ambassade du Mali en France, qui devient le ministre de la Communication et porte-parole du Gouvernement. A eux s’ajoutent Pr Messa Ould Mohamed Lahbib à l’Enseignement supérieur, Yaya Ag Mohamed Aly (artisanat et tourisme), Mme Diané Mariam Koné (élevage et pêche), Abdouramane Oumar Touré (délégué à l’administration territoriale, la décentralisation et l’aménagement du terroir, chargé de la décentralisation)

Seulement trois femmes sont dans la nouvelle équipe gouvernementale. Il s’agit des deux reconduites, la ministre de la famille, de la promotion de la femme et de l’enfant, Mme Alwata Ichata Sahi, sa collègue de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mme Dr Diallo Dédia Mahamane Kattra et la nouvelle ministre de l’Elevage et de la pêche, Mme Diané Mariam Koné, de la société civile.

Comme on a pu le noter les principaux pôles sociopolitiques conservent leurs positions au sein de l’attelage gouvernemental. Le FDR, le front du refus du coup d’Etat garde ses quatre ministres (Tiéman Coulibaly, Abdel Karim Konaté, Me Demba Traoré et Makan Tounkara) ; la COPAM  conserve un portefeuille, avec Bréhima Tolo ; la CSM s’en sort avec deux, Dr Amadou Baba Sy et David Sagara.

Bruno D SEGBEDJI

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2 COMMENTAIRES

  1. il faut que le premier ministre enleve les militaires dans sont gouvernement. nous ne voulons pas de militaire dans les affaires politique du mali. il faut aussi donner beaucoup de postes aux femmes, les femmes au mali sont aussi beaucoup travailleuses que certains hommes. je crois quil fallais aux moins 12 femmes a des postes de ministre car elles sont tres rigoureuses et tres determinantes que certains hommes.

  2. Certains ministres sont là depuis seulement le 20 aout 2012.Peut-on juger les actions d’un ministre en deux mois et demi? Certainement pas? Seuls ceux qui les ont nommés savent pourquoi ils l’ont fait. Ne vous embourbez pas dans des suppositions M.le journaliste.

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