Fin de la Présidence de la République par intérim : Voici le pouvoir, Capitaine !

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Du 22 mars 2012 à nos jours, malgré le “retour” à l’ordre Constitutionnel normal qui ne lui conférait aucune légitimité d’exercer le pouvoir, le capitaine Sanogo ne s’est pas effacé de la scène politique. Au contraire, il aura pleinement joué le rôle de chef d’Etat, chef suprême des armées.

Le capitaine Sanogo (ici, le 30 mars, près de Bamako) photo : AP

Avec le départ du Président de la République par intérim, il ne lui restera donc plus que de légitimer “son” pouvoir.

A peine quelques semaines après la prise du pouvoir par le capitaine Sanogo et ses hommes, en mars dernier, la Communauté internationale s’était mobilisée contre son coup d’Etat.

Ainsi, après la Banque Mondiale, l’Union Européenne, les Etats Unis, et d’autres pays, c’est la CEDEAO qui avait décidé de sanctionner économiquement le Mali.

Des lors, l’inquiétude s’était généralisée dans notre pays, car Tous, nous savions que, sans l’aide internationale et des pays (cités plus haut), le Mali connaîtrait des difficultés insurmontables.

D’ailleurs, quelques jours seulement après le 22 mars 2012, les prix des denrées de premières nécessité avaient connu une hausse vertigineuse.

Mais, le capitaine Sanogo et ses camarades, galvanisés par quelques hommes politiques (comme le Dr Oumar Mariko, ne jouissant d’ailleurs d’aucune crédibilité au Mali) et de badeaux étaient restés indifférents face aux menaces de la Communauté internationale.

Déterminée, la CEDEAO ira jusqu’au bout, procédant à une fermeture de ses frontières avec le Mali, l’accès aux ports des pays côtiers de son espace et en décrétant un gel du compte du Mali à la BECEAO.

Quelques jours après, le capitaine Sanogo et sa junte capitulaient.

“Retour” à une vie constitutionnelle normale

Très vite, les institutions de la République avaient repris vie et le président de l’Assemblée nationale a été investi président de la République par intérim.

Mais, personne au Mali ne se faisait l’illusion de voir le capitaine Sanogo et ses hommes regagner leur caserne.

D’ailleurs, le CNRDRE et son président seront plus actifs que jamais.

Un grand bâtiment est rénové pour servir de quartier général, (une sorte de palais présidentiel), le président CNRDRE procèdera à des arrestations de personnalités accusées de corruption (ou d’être auteurs de complots). Aussi, le capitaine Sanogo est omniprésent dans les médias d’Etat, (et même privés) reçoit et convoque dans “son palais”, même le premier ministre ou le président de la République par intérim.

En somme, du 22 mars 2012 à nos jours, celui qui aura été le président de la République, n’est autre que le capitaine Sanogo.

Et, trop pressé de “légaliser” “son pouvoir”, le chef d’Etat, pardon, le capitaine Sanogo, sûr de sa puissance, en est même venu à déclarer publiquement que le président de la République par intérim, n’assurera plus ses fonctions, “ni même une heure de plus”, après le 22 mai.

“Convention Nationale”

Le capitaine Sanogo, comme pour rappeler à certains hommes politiques ou Syndicalistes (“ressuscités” après les événements du 22 mars dernier) a l’habitude de dire : “Nous n’avons agi avec la collaboration de personne, en dehors des membres du CNRDRE.”

Alors, pourquoi, voudrait-il faire recours aujourd’hui, à une convention nationale ?

Afin de légitimer un pouvoir qu’il a, en réalité entre les mains depuis le 22 mars 2012 et qu’il a conquis avec seulement ses hommes et la force du feu ?

A notre analyse, la réponse est toute simple.

Le capitaine Sanogo est véritablement un assoiffé de pouvoir. Et aussi, un grand stratège.

L’homme a en effet compris, que, pour accéder de nos jours au pouvoir par la force et y séjourner, (ne serait-ce que pendant un certain temps), il faudrait absolument jouer sur les cordes du nationalisme.

Un concept qui, d’ailleurs, dans le cas Malien, ne peut être payant.

Parce que, de nos jours au Mali, l’Armée Nationale a autre chose à faire que de chercher à vivre dans des palais ou à jouer au damier.

Les 2/3 de territoire national sont occupés par des terroristes, des violeurs voleurs et brigands.

Ceux-ci y ont détruit tous les symboles de l’Etat, de notre culture, de notre dignité, de notre honneur.

Dans cette situation, est-il vraiment compréhensible et admissible que ceux qui doivent défendre notre patrie, s’occupent de questions d’exercice du pouvoir, plutôt que de défendre nos vaillantes populations, le Mali ?

L’argument de manque de matériel de combat ne saurait justifier l’affront (à jamais enregistré dans l’histoire du Mali) que des petits apatrides, des délinquants et bandits de grands chemins, originaires souvent des quatre coins du monde ont lancé au Mali.

Samory Touré, Babemba, Tiéba, Firhoun et tant d’autres avaient affronté le puissant et surarmé colonisateur pour défendre l’honneur et la dignité du Mali. Ils s’étaient battus jusqu’au bout, ou préféré la mort à la honte.

Revenant au contexte actuel du Mali, la situation est gravissime parce que, vraisemblablement, il y en a qui, pour le pouvoir sont prêts à tout.

A ceux-ci, le message du président de la République par intérim, le Pr. Dioncounda Traoré est une véritable leçon de patriotisme : “le Mali et seulement le Mali”.

Et pour le Mali, afin qu’aucune vie de plus ne soit fauchée, afin que lui, le Pr Traoré ne soit (si c’était le cas) un problème, il a promis de partir. Et, il le fera. S’il le faut.

Et, vraisemblablement, c’est le cas.

Voici donc le pouvoir, Capitaine.

Bon appétit !

Boubacar SANKARE

 

Commentaires via Facebook :

15 COMMENTAIRES

  1. le capitaine sanogo doit laisse le pouvoir au citoyenn malien,pour quoi les militeurs ne vont pas au nord,il n ont pas cullote.

  2. PATRIOTISME MALIEN ! il est plus facile d’être descendant de “GRAND Homme”(Soundjata, Samory, Askia…..) mais bien plus difficile de devenir un “GRAND”.
    Patriotes! votre terrain de combat c’est au Nord.
    Apatrides! votre combat c’est dans les boulvards de Bamako.
    Insconcients! Contribuer à pourrir la Situattion dans les rues et sur les Radios.
    Maliens Vous êtes Tombés bien plus Bas, vous qui refusiez les forces de la CEDEAO, vous qui Refusiez l’AIDE de la communauté en les Qualifiant d’etrangers, vous pretendiez être un gran peuple capable de regler ses propres affaires Mais ETALER aux Yeux du monde votre IMMATURITE.
    BATTEZ les pavés, Marchez-Marchez,Criez-Criez,Personnes ne vous entendra Bien Pire dans peu, tres peu vous verrez en reveillant.

  3. Je crois que la solution est de mettre le mali sous tutelle et de ne plus avoir confiance a ces politiciens et militaires. C’est le seul moyen d’eviter un desastre humanitaire.

  4. A CAUSE DE CE QUI SAIT PASSER HIER DJOKOUNDA COMMENCE A ETRE TRES POPULAIRE ET L’AUTRE DE SEBENIKORO EST ENTRAIN DE PRENDRE A CES DEPENDS J AIMAIS TRES FORT CE DERNIER MOI A MESURE QUE JE N ARRIVE PAS LE COMPRENDRE DANS SES DEMARCHES DEMOCRATIQUES JE COMMENCE A M EN MEFIER CAR IL TOURNE TROP EN OUBLIANT QUE LE BON SENS EST LA CHOSE LA MIEUX PARTAGEE JE NE SUIS PAS SEUL BEAUCOUP COMMENCE A SE MIEUX DE LUI CAR IL SEMBLE QU’IL A TROP AIME LE POUVOIR

  5. Donner le pouvoir à Sanogo et nous verrons ce qu’il pourra réaliser. Il se croit capable. Mais s’il se croit aussi capable, pourquoi a-t-il fuit au nord face aux rebelles? Qu’on lui donne le palais de Koulouba et nous verrons la suite.

  6. le capitaine n”a plus besoin d’un fauteuil temporaire. il est suffisament intelligent pour lorgner un fauteuil légitime ,car devenu un idole ; déjoué un complot international et arrivé a mettre les comploteurs eux même a déraciné ceux qu’ils ont planté.

    • Un idole? celui qui par son coup d’Etat a laissé le nord aux voyous? Un idole le soldat qui cherche l’argent et le luxe alors que son pays est en guerre? Non il est un arriviste qui ne pense qu’à sa poche

  7. Quelle honte pour mon pays, le CNRDRE et ses complices (Hamadoun Amion Guindo, Oumar Mariko et Younouss Hamèye Dicko) sont sans dignités, prêts à vendre leurs âmes au Diable pour leur intérêt personnel, des assoiffés du pouvoir qui ne l’auront jamais, des apatrides. » Dji don, So don, Yéré don gnogon té «

  8. Il faut tourbner la page du CNDRE et aller vers la transition avec “full force” pour que le citoyen puisse mettre sur place les hommes et femmes qu’ils souhaitent voir dans la poaition de leadership.

  9. Il n’est pas venu de lui-même mais il a déçu tout comme le régime déchu. Or, la constitution prévoit-elle un intérim d’un an? Où prévoit-elle un intérim de 20 ans? Si un an ou 20 ans, qui doit décider? Est-ce les maliens ou est-ce la CEDEAO? Évitez d’être hypocrites maliens, surtout ceux qui se pensent intellectuels! En plus, si vous parlez de la constitution, savez-vous qu’elle a été violé par la CEDEAO en ce qui concerne plusieurs points tels, entre autres, que l’amnistie accordée aux membres de la Junte, la décision sur le statut des membres de la Junte etc.? Enfin, quel rôle prévoit-elle la constitution malienne pour la CEDEAO, notamment en ce qui concerne le délai d’un an de transition? Cette Constitution a-t-elle été voté par combien de ressortissants des États membres de CEDEAO? Voilà tant de questions auxquelles je veux recevoir des réponses adéquates! Oui à la sortie de crise, oui à la Paix, mais non à la Paix à n’importe quel prix! Si Ouattara aspirait tant à la paix, pourquoi a-t-il osé causé la mort de plus de 3 000 personnes? S’il respectait tant la constitution de la Côte d’Ivoire, pourquoi après les élections il n’a pas accepté la décision de la Cour Constitutionnelle de la Côte d’Ivoire? Vous savez, s’il faut la paix à tous les prix, pourquoi Ouattara a-t-il accepté que les ivoiriens se battent mains nus? Pourquoi a-t-il fait la guerre pour accéder au pouvoir s’il aimait tant la paix et s’il respectait les institutions?

    • seulement intégrité avant élection.pas une porte a l’islam radical.la ci a fait 8 ans pour avoir élection géneral ,donc d’autre ont droit a géneral et non partiel.tout partiel légitimerai une seccéssion .donc double diplomatie ou barbarie pour suspendre définitivement le complot international:

      • Au lieu que la CEDEAO manipulées par une partie de la Communauté internationale fasse des enquêtes à Bamako sur les manquements sécuritaires à Bamako, sortez massivement pour dénoncer l’injustice et le complot fomenté par la CEDEAO contre le Mali. Dioncounda est violé, volé et tabassé, et a échappé bel face à un Lynchage auquel il aurait pu succomber si ce n’est un peu de chance! La CEDEAO décide d’ouvrir une enquête! Chers intellectuels et chers com-patriotes épris de justice, nos mamans et nos soeurs sont violées, volées, tabassées, et certaines d’entre elles meurent, mais la CEDEAO n’a jamais ouvert d’enquêtes au Nord. Du point de vue humain et même divin, Dioncounda vaut-il mieux qu’un seul citoyen du Mali? Nous sommes tous égaux devant la loi, et même devant Dieu. Ou c’est parce qu’il est une Institution qu’on veut nous imposer qu’il faut mieux que os mamans et nos soeurs sont violées, volées, tabassées, sans enquêtes ou autres mesures venant de la part de la CEDEAO?

  10. me cher compatriote vs na vx pas bpc de mémoire le capitaine sanogo a bien anticipes les evelement et il a vu venir les chose et ct pour ca que il a demande une convation o présidente dioncouda et o PMC les premier personne a rejette ct proposition ct belle et bien la classe politique malien vu la constitution malienne la cedao ne pas impose dioncouda comme président et touts le monde sais que il étais avec att et ce que il sont vendu le mali donc ne mette pas la foute sur le capitaine sanogo et ct bien dommage pr le président internement et on na écarte sanogo maintenant donc ct la classe politique ki foutre leur merde a bamako

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