Face aux réelles difficultés de tenir la présidentielle à la date prévue, le Gouvernement doit choisir : Le report ou le chaos le 28 juillet prochain

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Après les réserves du président de la CENI, Mamadou Diamoutani, sur le respect de la date du 28 juillet 2013 pour le 1er tour de la  présidentielle, l’inquiétude commence à gagner les autorités de la transition. En effet, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré et son Premier ministre, Diango Cissoko, sont désormais sûrs de ne pas pouvoir tenir leurs paroles et engagements vis-à-vis de la communauté internationale et du peuple malien.

 

Colonel  Moussa Sinko Coulibaly, l'un des artisans de l'organisation de cette élection 2013
Colonel Moussa Sinko Coulibaly, l’un des artisans de l’organisation de cette élection 2013

Selon certaines sources, les autorités de la transition ont dépêché, hier dimanche, une mission improvisée auprès du président en exercice de la CEDEAO, le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Pour, certainement, plaider le report du 1er tour de la présidentielle. Et cela dans la mesure où les listes électorales ne sont pas encore disponibles ; alors que ce sont-là des documents de base pour voter. Quand on sait aussi que tous les détenteurs de la carte NINA ne vont pas voter. Et pour cause…Les représentants de l’Etat nommés au nord Mali refusant également de s’y rendre pour des raisons évidentes de sécurité.

 

 

La distribution des cartes NINA a, certes, commencé le vendredi 22 juin, avec plus ou moins d’engouement des populations. En effet, celles-ci sont loin de se bousculer au portillon et cela en dépit de la campagne d’information menée par le département en charge des élections pour le retrait desdites cartes.  Au rythme où ces retraits se font, il est difficilement envisageable que cette opération puisse être couronnée de succès dans le délai imparti. A Bamako, en plusieurs endroits de distribution des cartes NINA, ce sont, parfois, des adolescents sans expérience aucune qui ont été recrutés pour ce travail. A notre passage, par exemple, au centre de distribution de l’Ecole Plateau en commune IV, le vendredi dernier aux environs de 15 heures, c’est un personnel réduit à sa plus simple expression, dont certains ont avoué n’avoir pas déjeuné, qui s’activait, tant bien que mal, pour satisfaire les premiers venus.

 

Si le ministre de l’Administration territoriale y avait effectué un tour, il serait  perturbé dans ses convictions de vouloir coûte que coûte tenir la prochaine élection présidentielle à la date convenue avec la communauté internationale. A cette impréparation technique, s’ajoute l’absence du principal document sans lequel on ne peut tenir les élections : il s’agit, en effet, de la liste électorale qui est le document de base, autant indispensable, sinon plus, que la carte NINA. Dans la mesure où l’on peut avoir une carte NINA mais ne pas être autorisé à voter à la suite d’une condamnation, par exemple. C’est dire que tous les détenteurs de carte NINA ne sont que des électeurs potentiels avant la transmission par les tribunaux des registres de condamnation ; et par les maires des listes des radiations. Au jour d’aujourd’hui, ce travail n’est pas fait selon les maires que nous avons interrogés. Alors que ce sont ces données, la liste des condamnés sans droits d’éligibilité ou d’être électeurs et celle des radiés pour cause de décès notamment, qui sont acheminées à la Délégation générale aux élections (DGE) en vue de la constitution des listes électorales pour l’ensemble du pays.

 

Aucun registre au nord et l’Etat toujours absent

Qui au nord du Mali, où il n’existe plus aucun registre suite à l’occupation des terroristes, va se charger de ce travail en l’absence de tout représentant de l’Etat et de tout document servant de base à cette opération de radiation.  Il y a une autre difficulté qui est fréquemment évoquée, à savoir la saison des pluies où les paysans vont aux champs et les éleveurs en transhumance parfois hors du pays. Mais la difficulté majeure dans tout ce qu’on peut évoquer comme handicap, c’est le fait que les listes électorales ne pourront pas être arrêtées et affichées le jour J devant les bureaux de vote. Ni à Bamako, ni à l’intérieur du pays, un mois est largement insuffisant pour mener, comme cela se doit, cette opération capitale.

 

Comme on le voit, la transition est en voie d’échouer lamentablement à organiser la mission principale pour laquelle elle a été mise sur pied, à savoir la tenue d’élections libres et transparentes dans le délai requis. L’autre mission, celle qui consistait à libérer le pays du joug des terroristes ayant été menée par la France. Au vu de tout cela, la messe semble désormais dite : le gouvernement doit repousser de  quelques deux à trois mois l’échéance du 1er tour de la présidentielle prévue le 28 juillet prochain. A défaut, ce sera la grande pagaille voire le chaos, ce jour-là. Un éventuel report des élections étant synonyme d’échec des dirigeants de la transition, ceux-ci devraient en tirer toutes les conséquences. L’échec étant déjà là, le départ du Premier ministre et la nomination d’une nouvelle équipe gouvernementale, plus soucieuse des missions de la transition et des priorités de la nation, doit être maintenant la priorité du président de la République par intérim. Les Maliens attendent que des têtes tombent pour sauver la transition…et le pays.

Mamadou FOFANA

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6 COMMENTAIRES

  1. Monsieur Fofana, es-tu un jounaliste halluciné ou un politicien en panne de vitesse ? Et pour qui travailles tu ? Il y aura l’élection présidentielle, le 28 juillet 2013 pour mettre fin à la transition et mettre le Mali sur la voie du développement. Je pense que tes calculs seront faussés car tu fais partie des personnes qui souhaitent le chaos pour pouvoir occuper un poste au niveau d’un département ministériel. Je pense que tout malien patriote sait que tes calculs sont éhontés. Si tu es journaliste, je te conseille d’être plus engagé. 👿 👿 👿

  2. que ,vous le voulez ou non ,laisser nous faire notre élection du 28 juillet 2013 , 😥 👿 💡 car ,trop c’est trop,le monde entier à les yeux rive sur notre mali,et quel honte,de ne pas tenir vos engagement,pauvre de nous ❓ ➡ 💡

  3. Bonjour,
    Certains pensent faire la chasse aux sorciers/sorcières.

    Ce n’est sûrement pas le moment de faire tomber des têtes en cette période de transition, mais d’assoir une BONNE ORGANISATION pour réussir l’élection présidentielle de juillet 2013, c’est encore possible.

    NOUS NE DEVONS PAS BLOQUER LE PROCESSUS GLOBAL EN INTRODUISANT DES DOUTES.

    Voici ma proposition:
    Après quelques jours pour la mise à jour du fichier électoral et en associant le privé et les opérateurs économiques, on pourrait rapidement distribuer les cartes NINA.

    La contribution, l’implication de tous (Maliens et partenaires) ET une bonne organisation constituent la solution pour venir à bout des doutes.

    Les Maliens et les partenaires ont intérêt à se prendre les mains dans les mains pour éliminer ces doutes et assoir une bonne organisation pour réaliser une élections crédible et transparente à la date prévue de juillet 2013.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC/GOUVERNANCE
    [email protected]

    • La reponse Anasser est que: est ce que nos autorites ont une reelle volonte a faire ces elections en juillet avec nos propres associes et partenaires

      • Bonjour,
        Mon frère 1FILSDUMALIBA, pour l’amour du Mali, la volonté et l’engagement de tous doivent être au rendez-vous.

        Bien cordialement
        Dr ANASSER AG RHISSA
        EXPERT TIC/GOUVERNANCE
        E-mail: [email protected]

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