Elections générales pour Juillet : Le charmeur de serpents Moussa Sinko embouche sa flute magique

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Le colonel-ministre en charge des élections et de l’administration territoriale susurre de belles paroles envoutantes sur les élections à venir. Il veut nous convaincre qu’elles auront lieu sans faute en juillet.

Moussa Sinko Coulibaly
Moussa Sinko Coulibaly

L’an dernier à la même période, les Maliens se posaient des questions par rapport au remplacement du régime ATT. Ce dernier clamait sur tous les toits qu’il allait partir le 8 juin ; sans toute fois convaincre personne. La seule certitude était le doute. Le coup du 22 mars est venu alors, aux yeux de beaucoup, comme un moindre mal par rapport à ce qui nous attendrait. Mais ce coup d’Etat, qui pouvait contrarier le ‘’touareg land project’’ était inacceptable pour les puissants parmi les puissants dans ce monde. Donc, sous l’impulsion du métis de la Maison blanche, une guerre sans merci a été déclarée contre les putschistes au nom (une vraie couverture !) du retour à l’ « ordre constitutionnel ».

C’est ainsi que Dioncounda Traoré, ex candidat à la présidentielle, est retenu président par intérim. Et ce, pour 40 jours et deux missions qu’il savait très bien impossibles à remplir. Il obtiendra, avant l’expiration de ce délai, de la Cedeao (en catimini, unilatéralement et avec le viol flagrant d’un texte rédigé et imposé par elle-même, l’Accord cadre) une rallonge d’une année. Le prochain 26 avril donc, il devait partir. Mais le PPP (président par putsch) ne veut pas partir et il détient le pouvoir absolu et absolutiste. La feuille de route, introduite par à l’Assemblée nationale en l’exclusion de tout le Mali, vient de lui accorder un mandat supplémentaire qui va jusqu’au 31 juillet 2013. A quand le prochain coup et quelle sera sa nature ? Mystère ! Va-il enfin partir ? La question est ouverte.

Au même point qu’en février 2012

Donc, les Maliens ne savent pas sur quel pied danser par rapport aux  prochaines élections. Ils savent qu’ils désirent des élections propres qui mettent le pays sur de bons rails. Mais ce rêve est-il réalisable ? Le PPP veut il vraiment partir ? Peut-on lui faire confiance ? L’on se rappelle que 27 avril 2012 (lendemain de la nomination du PPP par la Cédéao comme président de la Transition  pour une année) c’est le professeur Ali Nouhoum Diallo qui a déclaré au Ce Adéma, réuni pour l’heureux évènement, que Dioncounda était président non pas pour une année mais pour deux et voire cinq an. Or, cet homme n’est pas n’importe qui et il ne parle pas n’importe comment. Alors, y’ t-il un projet en marche pour prolonger à petits pas son séjour? Sans oublier que le 30 mai 2012, le PPP s’est fait délivrer, par la Cour constitutionnelle, un document qui le maintient à son poste tant qu’il n’y a pas d’élection.

Donc, à l’instar d’ATT, on n’a pas l’impression que le PPP veut quitter le pouvoir et on ne voit pas les élections venir avec certitude. Il faut le reconnaitre et le dire, les Maliens sont dans le doute.

Ça va « goloba » en mai 

C’est comme pour tenter de dissiper ses nuages de doute et d’inquiétudes que le ministre en charge des élections et du redéploiement de l’administration a embouché sa plus belle flute pour envouter le peuple et les bailleurs. C’est le jeudi 14, dans la salle de conférence du gouvernorat, que le colonel MSC a lancé son opération de charme pour susurrer les bonnes paroles qui se veulent rassurantes : le retour de l’administration au Nord a déjà commencé et il ira à son terme à temps, le Ravec sera achevé (75 équipes supplémentaires sont envoyées en Cote d’Ivoire pour compléter le travail), on va voter avec des cartes biométriques (oubliez le Fichier Electoral Consensuel-FEC !), etc. Le ministre affirme que le tam-tam électoral va chauffer  en mai prochain avec la mise en place d’un collège électoral. Sur et certain,  le premier tour aura lieu le 7 juillet et le second tour deux semaines plus tard.

En face d’une salle bourrée de serpent à plume, le charmeur de reptiles a caressé les têtes dans le sens du poil avec des propos lénifiants qui endorment sans doute tellement elles paraissent convaincantes. Tout lisse de la tête au pied, le colonel Coulibaly a envouté avec son visage pas du tout farouche, ses manières pas du tout autoritaires et ses propos ravissants.

Mais avec le temps et dissipations des vapeurs charmeuses, la réalité refait surface : une partie de l’argent est prévue par le budget, mais l’autre partie ? L’administration pourra-t-elle vraiment se redéployer dans le nord à temps ? Et les déplacés (internes et externes) ? Dans le cadre la lutte pour l’intégration nationale, on passe à la guerre asymétrique avec ses attentats et ses embuscades…la France veut partir et laisser la place à la Misma, les casques bleus viendront faire tampon…tant autres questions qui tourmentent les cerveaux. Mais le plus préoccupant de tout est de savoir si le PPP veut vraiment partir ou s’il va trouver d’autres issues pour repousser les échéances.

Amadou Tall

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6 COMMENTAIRES

  1. Mais accordez-lui au moins le bénéfice du doute, au moins nous parlons des élections et le principe est acquis. Sous d’autres cieux on serait entrain de vouloir attendre deux ans voire trois; avec ce que nous vivons avec ce coup d’état absurde, je pense qu’il faut encourager ces apprentis sorciers à organiser les élections.

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