Election du secrétaire général de l’OIF : Dioncounda Traoré candidat unique de l’Afrique ?

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Dioncounda Traore
L’ex-président Dioncounda Traoré

L’ancien président de la transition malienne, Pr Dioncounda Traoré, est sur le starting-block pour la course à la succession d’Abdou Diouf à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Son dossier de candidature a été officiellement adressé au siège de l’organisation, le 31 juillet à Paris, par le gouvernement malien. Plusieurs éléments augurent qu’il a toutes les chances d’être celui que les pays francophones du continent noir choisiront comme candidat unique face à la Canadienne Michaele Jean.

L’on sait déjà avec certitude que l’Afrique francophone présentera une seule et unique candidature face à celle de l’ancienne gouverneure générale  du Canada, en novembre prochain. En effet, les chefs d’Etats africains des pays membres de l’OIF savent, stratégiquement, que s’ils  partent au  prochain sommet de Dakar avec un candidat de consensus, présentant les atouts nécessaires, le continent noir est sûr de garder le poste de secrétaire général. Ils  ne veulent en aucun cas prendre le risque de perdre en dispersant leurs voix entre les quatre candidats en lice : Pierre Buyoya du Burundi, Henri Lopes du Congo-Brazzaville, Jean-Claude de l’Estrac de l’Ile Maurice, et notre compatriote Pr Dioncounda Traoré. Il est aussi clair que cette prochaine élection pour remplacer Abdou Diouf sera, comme les fois précédentes, celle de l’Afrique.

Comparé au candidat malien, aucun de ces trois candidats ne fait l’unanimité. D’abord le Burundais Pierre Buyoya, actuellement haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), du fait de son passé de putschiste, est d’emblée disqualifié. Assagi récemment par les postes diplomatiques qui lui sont confiés et par l’usure du temps, Buyoya est l’un des rares dirigeants à avoir fait deux coups d’Etat. Sans oublier que l’accusation de plusieurs assassinats, dont celui d’un représentant de l’OMS au Burundi, lui collent à la peau. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’il n’a pas pu obtenir le poste de représentant de l’UA en Centrafrique qu’il convoitait, en décembre 2013. Quant au Congolais Henri Lopes, ambassadeur de son pays en France depuis 1998, il vient de tomber de la cage dorée dans laquelle le président Denis Sassou Nguesso l’avait mis. Pour cause, ce diplomate, le plus connecté du Congo, qui a été  Premier ministre  de 1973 à 1975, est farouchement opposé au projet du président Sassou qui vise à réviser la Constitution du Congo pour rester au pouvoir.  Il a beau avoir un riche carnet d’adresses dans les pays francophones, le président congolais ne fera évidemment pas son lobbying. L’actuel secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), Jean-Claude de l’Estrac le Mauricien, malgré qu’il soit le premier à déposer sa candidature, est considéré comme l’outsider de cette course. Non seulement du fait de la quasi invisibilité de son pays, tant sur le plan diplomatique que géographique. En plus, que ce soit par ses  propres expériences et celles de l’Ile Maurice, Jean-Claude de l’Estrac n’a pas grand-chose à apprendre à la communauté francophone.

Le Mali est loin de se lancer dans une aventure qui ne portera pas fruit. D’où la ferme «… décision du gouvernement malien de présenter officiellement la candidature de Dioncounda Traoré » et des notes verbales adressées en ce sens aux pays membres de l’OIF, signées par  le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. D’ores et déjà, les pays francophones membres de la Cedeao soutiennent la candidature déposée par le Mali. Pr Dioncounda Traoré pourrait donc être le candidat de consensus de l’Afrique. Et il a les atouts qu’il faut. En plus d’avoir gagné une grande notoriété, sur le plan international, au cours des deux dernières années à travers la crise malienne, Pr Dioncounda Traoré incarne aux yeux de beaucoup d’observateurs la sagesse et le pardon dont l’Afrique a besoin pour avancer. Faut-il le rappeler, le Mali en est arrivé là, en partie grâce au fait que ce fin politicien a su mettre derrière lui les plus viles offenses qui lui ont été faites pour ramener son pays sur les rails de la démocratie. Qui mieux que lui pourrait affronter Michaele Jean du Canada ? Ce pays d’Amérique du Nord,  dont la candidature n’égaye ni la France, ni la Belgique, du fait de l’eternel emprise que l’Angleterre garde sur lui.

Rokia DIABATE

 

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