Election du nouveau président : Déjà des mange-mil voltigent

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Election présidentielle au Mali, le 28 juillet 2013, ici à Tombouctou. REUTERS
Election présidentielle au Mali, le 28 juillet 2013, ici à Tombouctou.
REUTERS

En attendant le choix par les urnes du nouveau président de la République, des opportunistes de la nation s’agitent avec de ridicules déclarations.

 

Ils étaient là aux côtés de l’ex-dignitaire déchu en train de chanter ses louanges en Peulh, en Sonrhaï, en Bambara, en Tamasheq, en Minianka… Craignant de connaître le sort de leur ex-mentor, ils se sont fondus dans des associations farfelues de soutien au putsch et ont brûlé beaucoup de carburant entre Bamako et Kati pour se trouver une protection. Pendant la transition, ils ont milité dans toutes les associations en attendant de connaitre la direction du vent. Pendant la campagne présidentielle, ils ont soutenu (en catimini) tous les candidats, du moins tous les favoris. Et avec les premières tendances, ils retrouvent la voix pas pour conseiller le futur homme fort du pays mais pour chanter le Janjo pour lui. Ils, ce sont ces hommes et ou femmes d’affaires, ces commerçants, ces patrons syndicaux, d’associations faitières… Ils sont pour la plus part des personnes de moralité douteuse, souvent en fin de mandat ou en perte de vitesse dans leur secteur d’activité respective. Ils veulent renaître de leurs cendres comme le phénix en violation de la morale politique, professionnelle et culturelle.

Celui qui a annoncé le ton est un homme politique, un éternel loser à la présidentielle depuis l’avènement de la démocratie au Mali. Il s’agit d’un descendant d’El Haj Oumar Tall, ancien leader du collectif des partis politiques d’opposition (Coppo), tête d’affiche de l’ADP qui ont contribué à porter ATT au pouvoir. Dans un communiqué rendu public par voie médiatique le président, Me Mountaga Tall et son Cnid-FYT, félicitent le candidat favori, Ibrahim Boubacar Keïta pour « son score » à la présidentielle du 28 juillet dernier.

Un acte qui n’a pas épargné l’éternel perdant à des critiques acerbes qui, à travers lui jettent l’opprobre sur la chose politique.

Me Tall n’est pas le seul mange-mil de tous les printemps.

Dans les milieux des affaires, beaucoup de magnats de notre économie qui ne regardaient que par la fenêtre les caravaniers des partis politiques passer, mordent l’appât. Les plus malins ont commencé à faire acheminer des soutiens en espèce ou en nature dans les QG des favoris en lice. Les opportunistes ont attendu les derniers meetings pour jauger la tendance avant de s’afficher. Le comble est que ces vautours ne se sont affichés qu’après la déclaration “décriée du mardi 30 juillet” d’une portion des résultats par le ministre de l’Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly qui disait que “si les chiffres restent tels qu’ils sont, IBK passera dès le premier tour”.

Il ne fallait pas que cette “indication du numéro 2 de l’ex-junte” pour que nos prédateurs choisissent leurs camps. Outre leurs défilés à Sébénicoro (résidence d’Ibrahim Boubacar Kéita) ils font des déclarations dans la presse ou par des émissaires agréables dans l’ouïe du futur homme fort. Pourtant il y a quelques semaines, certains d’entre eux (les opportunistes) travaillaient soit pour Modibo Sidibé soit pour Soumaïla Sidibé ou même pour Dramane Dembélé. Des associations ou syndicats ont scindé leur groupe entre les différents candidats : un placement politique.

Ces derniers comme d’autres ne savent pas qu’ils sont généralement répertoriés pour leurs pratiques similaires et qui ont abouti à l’effondrement du régime d’ATT.

Drissa Tiéné

 

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