Sous la pression de la CEDEAO, qui menace de recourir aux sanctions, la junte militaire cède. Elle a accepté que le président de la République par intérim soit le président de la transition, à l’issue de ses 40 jours d’intérim, qui prendront fin demain, 22 mai. Et ce, pour une période de 12 mois.
Reste à élaborer la feuille de route qui précisera, dans les jours à venir, le rôle de chacune des institutions dans cette transition. Mais aussi, celui des putschistes du 22 mars qui menaçaient, il y a peu, qu’il n’y aura pas une heure de plus sur les 40 jours d’intérim du Pr Dioncounda Traoré.
C’est le capitaine Sanogo lui –même, chef de la junte militaire, qui l’a annoncé, samedi soir, à la télévision nationale. Encadré par Djibril Bassolé, ministre des Affaires Etrangères du Burkina Faso et Adama Bictogo, ministre ivoirien de l’Intégration Africaine, il a indiqué que « le CNRDRE est d’accord avec les décisions prises par les chefs d’Etat de la CEDEAO ».
Cette décision de la junte militaire a été saluée par les ministres des Affaires Etrangères de la CEDEAO, réunis samedi à Abidjan, pour le conseil de médiation et de sécurité de l’organisation sous –régionale.
En dépit de l’investiture du président de la République par intérim, la nomination d’un Premier ministre de « pleins pouvoirs » et la mise en place d’un gouvernement, la réalité du pouvoir est détenue par la junte militaire. Qui procède, en dehors de toute procédure, à des interpellations de leaders politiques, d’officiers des forces armées et de sécurité et de journalistes etc…
D’où l’agacement des chefs d’Etat de la CEDEAO. Mais aussi, de la communauté internationale. « L’échec des dernières discussions plonge le processus de transition dans une impasse », déclarait Daniel Kablan Duncan, ministre ivoirien des Affaires Etrangères. Avant d’ajouter : « La junte militaire, qui n’est pas une entité légale et constitutionnelle, cherche à dévoyer le processus politique ».
Aussi, l’issue des ministres des Affaires Etrangères de la CEDEAO, samedi à Abidjan, ils ont menacé de rétablir les sanctions contre le Mali. Du moins, si la junte militaire s’évertue à perturber le processus politique. Mais aussi, l’envoi à Bamako d’une délégation composée, entre autres, du représentant du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, de l’Union Africaine et du président de la Commission de la CEDEAO. Objectif : montrer à la junte militaire, toute la détermination de la communauté internationale.
A l’issue des négociations, le chef de la junte militaire et les médiateurs de la CEDEAO ont convenu de laisser Dioncounda Traoré présider la transition à la fin de son intérim de 40 jours.
Reste, maintenant, à élaborer la feuille de route, précisant le rôle de chacune des institutions dans cette transition. Sans oublier celui de la junte militaire, chargée de reconquérir les régions du nord aux mains des rebelles du MNLA et de leurs alliés : Ançar dine, Aqmi…
Pour mettre toutes les chances de leur côté, les médiateurs de la CEDEAO annoncent qu’ils resteront, à Bamako, le temps qu’ils faudra.
Afin de permettre au processus de transition de repartir du bon pied.
Oumar Babi