Douentza : Le nouveau chef des «fous de Dieu» lance une vaste campagne de recrutement de jeunes djihadistes

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Occupée depuis trois mois par des islamistes armés, la ville de Douentza est aujourd’hui placée sous la direction du chef du MUJAO dénommé Abou Naini, rapporte notre source de la localité. A la différence des autres chefs, ce mouvement est en train de former de jeunes recrues  sous l’égide de ce chef.

La ville de Douentza  est à son troisième mois d’occupation et à son troisième chef du MUJAO. Abou Haka a suivi Abou Dardare. Actuellement, c’est Abou Naini qui est le nouveau chef des envahisseurs de la ville. Abou Haka et  Abou Dardare s’étaient donné comme «mission» de fouetter  les buveurs et fumeurs, de détruire le hangar du Guina Dogon situé au centre de la ville, et surtout d’instaurer  des mesures draconiennes contre les jeunes. Toujours selon notre source, à la différence de ses prédécesseurs, Abou Naini a choisi de recruter de jeunes contingents pour le MUJAO afin d’augmenter son effectif pour une éventuelle guerre. «Pour ce faire, ce nouveau commandant a transformé le lycée de Douentza en centre d’entraînement de ses recrues. Plusieurs jeunes se sont ainsi faits recruter…C’est un gros contingent portant la tenue des djihadistes», a fait savoir notre source.

En plus du recrutement, D’autres populations de la ville parlent  d’autres sévices infligés par Abou Naini à Douentza, tels que  la charia propre au MUJAO. «Les jeunes filles et les femmes sont obligées de s’habiller décemment et de porter le foulard et le voile pour aller en ville…La cigarette et l’utilisation de cartes mémoire téléphoniques sont  également interdites à Douentza», révèlent certains habitants de la ville. Par ailleurs, En outre, en maître de la localité, Abou Naini est en train de procéder à la protection de l’environnement. «Abou Naini a lancé un appel aux éleveurs et exploitants de bois pour qu’ils arrêtent de couper abusivement les arbres…Il a été formel : toute personne surprise en train de couper du bois répondra de ses actes et le regrettera. Cette phrase a été comprise car avec le MUJAO, il n’ ya pas d’intervention, et aucune personne ne peut infléchir sa position», informe un habitant de Douentza.

Concernant le contrôle  au niveau du poste d’entrée et de sortie de la ville, on apprend que les fouilles continuent toujours, souvent avec des questions tendant à se renseigner davantage sur le voyageur.  Mais ces investigations sont actuellement est au ralenti car selon notre source, « le 19 du mois dernier, des éléments du MUJAO  avaient brusquement envahi l’école de la ville située près du marché sous prétexte que des militaires déguisés en enseignants y donnent des cours. Depuis lors, il n’y a que quelques enseignants courageux qui ont recommencé les cours en ce mois de décembre sous l’autorisation des occupants», signale notre source. D’autre part, notre source explique que le MUJAO est en train de créer un climat de «bombe à retardement» dans la ville entre les paysans et les éleveurs. «Le commandant a fait savoir aux agriculteurs que les animaux ne sont pas intelligents. Raison pour laquelle ils pénètrent dans les champs», précise notre source avant d’ajouter que cette situation serait source d’affrontements entre les éleveurs après la libération de la ville de Douentza.

Oumar Diakité

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