Dioncounda Traoré, président du Mali : Un destin hors du commun !

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Le pouvoir, c’est Dieu qui le donne et le retire à qui et quand il veut. Ce qui vient de se passer dans notre pays entre le 22 mars 2012  jusqu’à ce jour, en est une parfaite illustration. Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale du Mali (A.N), parti au Burkina Faso pour une mission officielle de quelques jours, retourne au bercail avec le statut du président de la République. En l’espace de deux semaines, tout a basculé pour le propulser à la tête du pays. 

 

Le président de l'Assemblée nationale malienne, Dioncounda Traoré, à son arrivée à l'aéroport de Bamako, le 7 avril 2012

Bien que le président de l’A.N soit indiqué constitutionnellement à assurer l’intérim de la fonction du président de la République après la vacance définitive du pouvoir devant être constatée par la Cour constitutionnelle, personne ne prévoyait ce scénario avant la fin du mandat du président ATT. Celui-ci ne cessait de rappeler qu’il partirait le 8 juin 2012, quoi qu’il advienne. Donc, la question de l’intérim avant le 8 juin était d’office écartée dans les conditions normales. Si Dioncounda Traoré (Candidat de l’Adéma au scrutin présidentiel) veut être président de la République, il devrait attendre l’élection présidentielle du 29 avril 2012. Et s’il est élu président, il serait investi le 8 juin 2012. 

 

Mais entre temps, il y a eu lieu le coup d’Etat du 22 mars 2012 par des putschistes regroupés au sein du Comité National de Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE). Ce coup d’Etat a ainsi mis en veilleuse le processus électoral. Du coup, la voie de la présidence de la République pour Dioncounda Traoré s’est encore éloignée.

 

Mieux, les putschistes ont suspendu la Constitution du 25 février 1992, dont l’application de son article 36 confie l’intérim de la présidence de la République au président de l’Assemblée Nationale (Dioncounda Traoré). La junte est même allée très loin en dissolvant toutes les Institutions de la République, notamment l’Assemblée Nationale. Les présidents des Institutions sont arrêtés. Mais, le président de l’Assemblée Nationale n’était pas au Mali. Ce jour-là, il était inimaginable que la junte allait confier  la gestion du pays au président de l’Assemblée Nationale.

 

Personne ne peut changer la volonté de Dieu

 

C’est au Burkina Faso que Dioncounda Traoré a suivi le changement qui s’opérait dans son pays. Il a eu une rencontre officielle avec le chef de l’Etat du Burkina Blaise Compaoré le mercredi 21 mars 2012, jour de la mutinerie. Le jeudi 22 mars, il devrait rencontrer le président Alassane Ouattara. Le retour de Dioncounda Traoré au pays était prévu pour le vendredi, 23 mars 2012.

 

Entre temps, le 26 mars 2012 le CNRDRE a adopté l’Acte fondamental qui fait office de la nouvelle Constitution. Cet Acte ne fait pas cas de l’Assemblée Nationale.

 

Mais depuis ce coup d’Etat, toute la Communauté internationale et surtout la CEDEAO ont exercé sur le CNRDRE une pression insoutenable. Le regroupement sous-régional a demandé le rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel. Finalement, le CNRDRE cède en restaurant la Constitution et les Institutions de la République et signe un Accord cadre de retour à l’ordre constitutionnel le vendredi, 6 avril 2012.

 

Ainsi, après la démission du président ATT le dimanche, 8 avril 2012, la fonction du président de la République sera désormais assurée par Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée Nationale. L’homme ne fait que suivre son destin.

 

A rappeler que l’homme qui s’apprête à diriger le pays aujourd’hui, avait été déclaré mort en août 2006. Un grand parti politique de la place avait d’ailleurs rédigé un avis de décès pour présenter ses condoléances à l’Adéma. A l’époque tout le Mali a prié pour que cet avis de décès puisse prolonge la vie de Dioncounda Traoré. Mais, le voilà aujourd’hui au pinacle !

 

Ahmadou MAÏGA   

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Dioncounda Traoré, président du Mali :

Un destin hors du commun !

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