La nouvelle équipe gouvernementale est manifestement entrée dans le Guinness des attelages énigmatiques au Mali. Après la démission de l’ancienne équipe suivie de la réduction illico presto du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga, les regards se sont naturellement tournés vers la Primature où la formule SBM II attirait toutes les curiosités. Tous étaient en effet dans l’expectative pour connaître la configuration et la consistance de l’équipe ayant en charge la conduite des législatives ainsi que des premières orientations d’IBK II. Mais le pénible accouchement a traîné en longueur près de 150 heures d’horloge depuis le déclenchement du processus, donnant l’impression de nécessiter une intervention au forceps. De quoi donner libre cours aux interrogations, interprétations et fantasmes alimentés par un retard pour le moins inédit.
Qu’est ce qui a bloqué la machine à proposition du PM Soumeylou Boubeye ou constitué éventuellement un point d’achoppement entre lui et son employeur, chef de l’Etat ?
Avec le black-out ayant entouré un processus qui est passé par-dessus la tête des états-majors des partis politiques, rien n’a filtré au-delà des supputations. Il se rapporte ainsi que la taille du gouvernement avait constitué un obstacle difficile à surmonter par les deux hommes tant le PM avait à cœur de la ramener à des proportions plus raisonnables, soit 25 ministres. Une tendance difficile à faire avaler au chef de l’Etat pour la réélection duquel tant de ministres ont mouillé le maillot. IBK se serait-il employé à défendre leur cause contre l’option plus rationnelle de Soumeylou Boubeye Maiga de préférer l’efficacité à l’effectif pléthorique moins facile à contrôler ?
Ce n’est pas tout. Une autre difficulté de l’accouchement serait également liée à la surenchère des mouvements armés. Apparemment sollicités pour intégrer l’attelage, ils auraient accepté, selon nos sources, mais en échange de portefeuilles de souveraineté comme la Défense ou encore les finances. Last but not the least, le blocage a pu résider par ailleurs dans la pression des nombreux candidats malheureux de la présidentielle pour qu’une place leur soit faite dans le nouvel attelage. Si c’est le cas, ils n’auront pas eu gain de cause, mais pour le reste le gouvernement respire réellement des difficultés de naissance liées aux raisons évoquées par nos sources, à en juger par sa taille maintenue apparemment avec beaucoup de labeur et sa composition sans les mouvements armés.
Au finish, la laborieuse formation du gouvernement d’une équipe de 32 membres dont des nouvelles têtes, des sortants, des permutés et des immuables, des suppressions et rattachements de portefeuilles, entre autres artifices.
Les sortants sont au nombre de douze. Il s’agit de deux ministres du Pasj (Abdel Karim Konaté dit Empé et Cheick Sidiya di Kalifa Sissoko), trois du Rpm (Dr Baber Gano, Malick Alhousseini et Abdramane Sylla), le président de l’UDD Tiéman H Coulibaly auxquels s’ajoutent essentiellement des ministres en provenance de la société civile ou sans coloration comme Maouloud Ben Kattra, Oumou Touré de la CAFO, Hamidou Younoussa Maiga, Mme Kadidia Sangaré Coulibaly, Mahamed Ali Ag Ibrahim et Mohamed EL Moctar. On compte deux moins parmi les rentrants au nombre desquels figurent, l’ancien ministre Sambou Wagué, le Directeur de cabinet du Premier ministre, Lassine Bouaré, le député sortant Yaya Sangaré. Ils occupent respectivement les portefeuilles de l’Energie et de l’Eau, de la Cohésion social de la Paix et de la Réconciliation Nationale, puis le département des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine. A d’autres nouveaux rentrants sont confiés des départements assez stratégiques comme l’Habitat et l’Urbanisme (Mohamed Moustapha Sidibé), les Affaires Étrangères échues pour la première fois à une femme (Mme Kamissa Camara). Une femme revienne également l’unique nouveau portefeuille créé, à savoir le ministère de la Réforme de l’Administration et de la Transparence de la vie publique (Mme Safia Bolly).
A l’opposé le remaniement aura aussi consacré la suppression de départements. C’est le cas des départements de la réforme de l’Etat, des Droits de l’homme et des affaires foncières qui disparaît en emportant la Ministre Kadidia Sangaré de la construction citoyenne rattachée à l’Emploi en même temps que Amadou Koïta, du ministère de la promotion des investissements, puis du ministère du développement local dont l’occupant permute au Commerce. Dans la vague des permutations se trouve également Tiéna COULIBALY qui hérite de la justice en provenance de la Défense revenue à l’ancien ministre du Pétrole Tiemoko Sangaré, tandis que Moulaye Ahmed Boubacar quitte les transports pour le Développement industriel, au profit de Zoumana Mary Coulibaly dont l’ancien portefeuille disparaît.
A noter que les poids lourds comme Dr Boubou CISSÉ, le Général de Brigade Salif Traoré, Dr Nango Dembélé Mme Keita Aïda M’Bo, M. Hamadoun Konaté ou encore Harouna Modibo Touré retournent à leurs anciens postes et entrent ainsi dans la catégorie des immuables. Et avec 10 femmes, Soumeylou Boubeye a respecté la loi portant la promotion du genre.
Amidou Keita
Ce n’est pas la première fois qu’une Femme prenne la tête des affaires étrangères au Mali KEITA!
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Alors qu’un sans abris était décédé dans la rue près d’un hopital “ni vu ni connu pendant les vacances”
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