Le Dialogue national inclusif va-t-il combler les attentes des différentes couches nationales ? Malgré les déclarations du chef de l’Etat, les acteurs politiques ne sont pas encore favorables à la tenue du DNI. Les groupes armés signataires ont également posé des conditions.
Le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, tient beaucoup à l’organisation du dialogue national inclusif (DNI). «Je voudrais convier toutes et tous au lancement officiel du Dialogue National Inclusif le 14 Décembre, au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ», a-t-il déclaré lors d’une adresse à la nation, dimanche dernier.
Plus loin, IBK tente de rassurer tout le monde : «Je réitère mon appel au Chef de file de l’opposition, aux partis politiques et associations à regagner ce grand moment, qui n’appartient pas à Ibrahim Boubacar Keita, lequel passera, mais au peuple du Mali et à son avenir».
La réaction de l’URD ne se fait pas attendre et par la voix de son secrétaire à la communication, Me Demba Traoré, le parti est revenu à la charge et estime que le président IBK occulte les vraies préoccupations.
«Dans une telle adresse à la nation, IBK devait avoir le courage d’informer la nation sur les raisons de notre participation et la réponse qu’il a donnée à nos préoccupations. Nous avons demandé et toujours rappelé que nous sommes résolument engagés pour la tenue d’un dialogue sincère, dynamique, sans tabou, interactif, au cours duquel toutes les parties prenantes feront preuve d’honnêteté, de sérieux, en mettant le Mali au-dessus de tout, y compris, des prérogatives présidentielles qui n’ont jamais pu faire avancer le processus de paix et de stabilisation de notre pays», indique Me Demba Traoré.
En dehors du chef de file de l’opposition, le président Kéita souhaite voir les groupes armés participer au dialogue national inclusif. «J’en appelle également à mes frères de la CMA, de la Plateforme et de tous les autres mouvements qui participent au processus de paix, pour qu’ils viennent à ce carrefour d’échanges que je pressens féconds et refondateurs», peut-on lire dans l’adresse à la nation du chef de l’Etat.Est-ce suffisant pour convaincre la CMA ?
Mardi, dans un communiqué conjoint, la CMA et la plateforme disaient «prendre acte du discours du président de la République à l’occasion de son adresse à la nation le samedi 30 Novembre 2019 où il invite les deux parties à reprendre leur participation aux travaux du dialogue national inclusif».
Toutefois, si la CMA et la plateforme «n’émettent pas d’objection à un éventuel retour au Dialogue National Inclusif», elles renouvellent au Président de la République et au Triumvirat que toute discussion relative à la relecture de l’accord doit se faire conformément aux dispositions de l’article 65 qui stipule que :«Les dispositions du présent accord et de ses annexes ne peuvent être modifiées qu’avec le consentement express de toutes les parties signataires du présent accord et après avis du comité de suivi».
Le dialogue national inclusif pourra-t-il drainer du monde ? Les avis sont partagés et ils sont nombreux les acteurs politiques qui estiment que le DNI est voué à l’échec. En dehors du chef de file de l’opposition, des anciens Premiers ministres (ZoumanaSacko, Modibo Sidibé, Cheick Modibo Diarra), des anciens ministres (ChoguelMaiga, Mohamed Aly Bathily, MountagaTall, Koniba Sidibé) n’ont pas confirmé leur participation au dialogue.
MoumouniSacko