Deux Ministres Maliens visitent les Entrepôts Maliens à Abidjan : Plus de 107 000 tonnes de riz et de sucre au port destinés au Mali

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La semaine dernière, deux ministres du Gouvernement Cheick Modibo Diarra ont pris part à la table ronde des bailleurs de fonds de la deuxième phase du programme économique   régional de l’UEMOA. Ces assises ont eu lieu sur les berges de la Lagune Ebrié en début de la semaine dernière devant les Ministres des pays membres de l’organisation et plusieurs bailleurs de fonds. Au final, c’est la bagatelle de 2035 milliards sur 4,400 milliards attendus qui ont été récoltés par l’UEMOA. Avant de regagner le Mali, les deux membres du gouvernement ont rencontré le Ministre Ivoirien des Transports après avoir effectué une visite à l’immeuble du Mali qui abrite la Chancellerie et les Entrepôts Maliens de Côte d’Ivoire (EMACI).

Après la première phase du programme économique régional de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain, qui a permis à notre sous région de s’équiper par d’importantes infrastructures de développement, c’était au tour de la Côte d’Ivoire d’abriter la deuxième phase de ce programme la semaine dernière. Cette table ronde concernant la deuxième phase du programme qui a regroupé le gotha africain et mondial  du monde économique devrait, selon Monsieur Tiéna Coulibaly Ministre Malien des Finances et du Budget, par ailleurs Président de la Conférence des Ministres de l’UEMOA, «  permettre à la sous région de se doter d’infrastructures d’envergure sous régionales, notamment des routes  et d’interconnexions électriques à l’image de celle qui existe déjà entre la Cote d’Ivoire et le Mali. Il y a une centaine de projets à réaliser dans notre espace et nous attendions 4,400 milliards, mais nous avons pu engranger 2035 milliards », affirme-t-il.

Pour le Président de la Conférence des Ministres, « cette rencontre est loin d’être un échec pour la sous région car d’autres bailleurs qui n’ont pu être à Abidjan parce qu’informés à la dernière minute ont promis alourdir la bourse de l’organisation, lui permettant de réaliser la grande partie des 100 projets intégrateurs de l’UEMOA et booster la croissance dans notre espace sous régional », a poursuivi le Ministre Malien des Finances et du Budget. L’atteinte au point d’achèvement du PPTE pour la Côte d’Ivoire à hauteur de 4000 milliards et l’effacement de la dette de ce pays qui est la locomotive de la sous région, auprès du Club de Paris aidera non seulement la Côte d’Ivoire de refaire son retard, mais aussi et surtout permettra à ce pays de tirer vers le haut l’économie de notre sous région.

L’ouverture des travaux de la table ronde s’est faite sous la présidence du Président Ivoirien, Alassane Ouattara, qui avait à ses cotés plusieurs membres de son gouvernement. Notre pays était représenté par deux ministres du Gouvernement Cheick Modibo Diarra : le Ministre Tiéna Coulibaly des Finances et du Budget et Mamadou Coulibaly, Ministre de l’Equipement, des Transport de l’Urbanisme et du Logement.

Visite du Ministre des Transports aux EMACI

Avant de regagner le pays, les Ministres Mamadou Coulibaly et Tiéna Coulibaly ont tenu à visiter la Maison du Mali, bel édifice architectural,  patrimoine immobilier de notre pays qui abrite l’Ambassade du Mali et le Consulat Général du Mali à Abidjan. L’immeuble qui vient récemment d’être réhabilité à hauteur d’ 1,400 millions sur le budget de l’Etat Malien a reçu la visite du ministre de tutelle qui était venu se rendre compte de l’état du bâtiment nouvellement rénové.

L’immeuble rebaptisé « Maison du Mali » a subi plusieurs dégâts pendant la crise post-électorale de Côte d’ivoire, suite à sa prise d’assaut par plus de 4000 maliens persécutés dans les différents quartiers d’Abidjan et qui y ont trouvé refuge, 55 jours durant. Construit essentiellement en verre, la Maison du Mali  a vu plusieurs volets vitrés voler en éclat sous l’impact des balles tirées par les belligérants de la crise post électorale, occasionnant ainsi, selon l’Administrateur Gestionnaire, des dégâts estimés à plus de 15 millions de nos francs.

Plus de 107 000 tonnes de riz et de sucre au port pour le Mali

Les Entrepôts Maliens de Côte d’Ivoire (EMACI) et la Représentation Douanière du Mali au Port d’Abidjan sont deux structures vitales pour l’économie malienne, car elles servent de « porte océane » pour notre pays en Côte d’Ivoire. Pour palper du doigt les problèmes réels de ces deux entités, le ministre malien de l’Equipment et des Transports, en compagnie de son homologue des Finances et du Budget, a eu une séance de travail, le jeudi 05 Juillet 2012, avec les responsables  des deux structures.

Aux EMACI, le Ministre Mamadou Coulibaly a voulu s’informer des réalités de cette structure, s’enquérir des problèmes rencontrés dans l’entreposage, le transbordement et l’acheminement des produits en partance et en provenance du Mali. Monsieur Guindo Moumini, Directeur Adjoint des EMACI qui a reçu la délégation ministérielle a présenté la structure dans son intégralité et défini la mission qui lui est assignée par le protocole d’accord de coopération en matière de transit maritime signé entre le gouvernement du Mali et celui de la Côte d’Ivoire depuis le 13 Janvier 1979. Ces missions sont, ente autres, la gestion des installations portuaires dont dispose le Mali au Port Autonome d’Abidjan, la coordination entre les activités de transport et de transit des marchandises en provenance et à destination du Mali, etc. Selon Monsieur Guindo, les EMACI fonctionnent avec 24 agents dont 14 fonctionnaires (2 à l’antenne de Zégoua) et 10 contractuels dont 7 à l’antenne de Zégoua. Dans son intervention, le Directeur Adjoint des EMACI a égrené les problèmes auxquels sont confrontés ses services et a demandé au Ministre de tutelle de leur venir en aide pour les juguler. Pour lui, les problèmes ont pour noms : manque d’espace pour l’entreposage des produits, (notre pays, ayant perdu le célèbre Magasin 14, ne dispose plus que d’un seul Magasin, les autres en voie de construction), contraintes liées à l’accès dans la zone sous Douane du Port Autonome d’Abidjan, problème d’aires de stationnement des camions  et séjour des conducteurs, etc.

Les besoins en surface d’entreposage pour les balles de coton sont estimés à 47.000 m2 par campagne pour une capacité de 34.000 tonnes.         Notre pays ne dispose que d’un magasin de 6.000 m2 pour une capacité de 3000 tonnes. S’agissant de l’évolution du taux du trafic international des marchandises, à en croire le Directeur Adjoint, le corridor ivoirien a drainé 73% du trafic malien en occupant ainsi la première place dans le cadre des échanges extérieurs du Mali. En 2003 ce corridor a enregistré sa plus grosse chute avec 277.571 tonnes de marchandises contre 1.044.631 tonnes, lié à la première crise socio – politique  en Côte d’Ivoire. Cette série noire a continué en 2010 avec une baisse du trafic de 24%, après avoir connu une remontée en 2009 à hauteur de 1.258.980 tonnes. Les perspectives sont bonnes en 2012, avec une évolution de 235% au cours des cinq premiers mois  de l’année en cours (467.497 tonnes contre 139371 en mai 2011), selon M. Guindo.

Prenant ensuite la parole, le Ministre Mamadou Coulibaly s’est voulu rassurant, en affirmant qu’il était là pour écouter et voir les réalités des EMACI et de la Douane avant sa rencontre avec son homologue de Côte d’Ivoire le vendredi 06 Juillet 2012. Une visite guidée dans les locaux des Douanes Maliennes et dans les entrepôts aussi bien au sein des EMACI et à l’intérieur du port a mis fin à cette visite marathon d’une journée entière.

A la presse locale le Ministre s’est dit très satisfait de sa visite parce qu’elle lui a permis de constater qu’il y a plus de 107.000 tonnes de riz, de sucre destinés à la population malienne et qu’il va falloir évacuer très rapidement pour les besoins du mois de carême qui approche. Il a également salué la présence dans sa délégation outre son homologue des Finances et du Budget, de Son Excellence Monsieur Seydou Traoré, Ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire, du Directeur des transports du Mali, du Président du Conseil National des Chargeurs et du Conseil National des Transporteurs.

                         De Gildas, Correspondant du Républicain à Abidjan

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