Dans le souci d’éclairer la lanterne de ses lecteurs, votre bi hebdo se donne pour mission d’éclairer au fil de ses parutions sur les grandes lignes dudit accord. Ne sera pas repris point par point les articles, mais l’essentiel des éléments que nous jugeons indispensable à la bonne compréhension de l’accord. Nous commençons par l’épineuse question qu’est celle de la défense et de la sécurité.
L’accord d’Alger prévoit que nos forces armées et de sécurité soient inclusives avec une représentation significative de toutes les populations du Mali. Des forces armées qui seront commandées hiérarchiquement par l’Etat Central (la régionalisation étant une donne désormais à prendre en compte.) Des anciens seront réinsérer au sein de l’armée. Mais, cette mesure va concerner que ceux éligibles à l’intégration. Ce processus de choix va être mené avec le soutien de la MINUSMA. Au moment ou des combattants seront cantonnés, va se poursuivre le programme de Désarmement, Démobilisation, et Réinsertion (DDR). Les éléments concernés intégreront soit l’armée ou la vie civile c’est selon. Il faut préciser que ce programme concernera les ex-combattants cantonnés qui n’auront pas bénéficié de l’intégration. Une commission nationale sera mise en place, comprenant les représentants du gouvernement et des mouvements signataires pour veiller sur la mise en œuvre du programme DDR. Cette commission travaillera en étroite collaboration avec la mission des observateurs.
L’accord nous fait savoir, que les forces armées et de sécurité reconstituées seront déployées progressivement à compter de la signature de l’accord sur l’ensemble des régions du Nord. Le Mécanisme Opérationnel de coordination avec l’appui de la Minusma se chargera de sa conduite.
Pour faciliter le retour de la confiance et la sécurisation progressive des régions du nord, il est prévu que ces forces déployées devront comprendre un nombre plus élevé de nordistes, même dans le commandement. En plus de la mise en place d’un conseil national pour la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS), il sera procédé à la création d’une police placée sous l’autorité des collectivités territoriales, dans le cadre de leurs pouvoirs
La Conseil de la RSS qui sera représentatif des communautés, aura pour mission d’entreprendre un réflexion approfondie sur une nouvelle vision nationale de la sécurité et de la défense en tenant compte de tous les facteurs locaux, régionaux, nationaux et internationaux pertinents. Mieux, ce conseil fera des recommandations sur des mécanismes novateurs en ce qui concerne les nominations aux postes dans les grands commandements et services, aux fins de renforcer la cohésion nationale ainsi que la professionnalisation et l’efficacité desdits postes. Pour finir l’accord prévoit la mise en place des comités consultatifs locaux de sécurité (CCLS) regroupant les représentant de l’Etat, des autorités régionales et locales, des communautés et des autorités traditionnelles, sont mis en place et placés sous l’autorité du chef de l’exécutif local.
En annexe, il est prévu la création d’une Commission Technique de Sécurité (CTS) qui prendra les attributions de la Commission Technique Mixte de Sécurité (CTMS) issue de l’accord de Ouaga. Ses missions seront entre autres d’observer le cessez-le-feu entre les parties ; de mettre à jour les arrangements sécuritaires et les vérifier ; soutenir techniquement le processus d’intégration des ex-combattants etc. Il sera institué dans les 60 jours qui suivent la signature de l’accord, la mise en place du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) et des patrouilles mixtes. En vue du cantonnement, les combattants devront dans les 30 jours qui suivent la signature de l’accord soumettre à la CTS une liste définitive et certifiée de leurs combattants et leurs armements.
60 jours c’est ce qu’il faudra après la signature de l’accord pour : la mise en place de la commission chargée de l’intégration des anciens-combattants ; du démarrage du processus de désarmement, de démobilisation, et de réinsertion (DDR) ; du redéploiement des forces armées et de sécurité et pour enfin démarrer la réforme du secteur de la défense et de la sécurité.
Mohamed DAGNOKO