Découpage territorial ou partition programmée du Mali : Complot contre la République !

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Le ministre du commerce Mohamed Ag Erlaf interpellé

Le nouveau projet de découpage territorial provoque actuellement de vives contestations partout au Mali. Ce scandaleux projet, qui jette les bases de la partition du pays prévoit notamment de doubler le nombre de régions administratives de dix à Vingt régions… Mais, pour de nombreux Maliens, le nouveau découpage projeté s’inscrit en droite ligne d’un vaste complot contre le Mali, et dont l’exécution est confiée à de hauts responsables du pays. Alors, des voix s’élèvent à l’intérieur et à l’extérieur du pays, pour sauver la République et mettre en échec le complot orchestré.

A peine annoncé, le projet de  nouveau découpage administratif connait une vive polémique. Ainsi, plusieurs organisations et associations rejettent ou  jugent  insuffisante la proposition faite par l’équipe technique du ministère de l’Administration territorial et de la Primature.

Ce nouveau découpage administratif prévoit la création de dix autres régions : Bougouni, Dioïla, Nioro, Koutiala, Kita, Nara, Bandiagara, San, Douentza, Gourma. Les vingt Régions et le District sont érigés en collectivités territoriales de région et de District. Les régions portent les noms de leurs chefs-lieux, les cercles composants les régions sont érigés en collectivités territoriales de cercles et portent chacune le nom de son chef-lieu.

Quant à Bamako, la capitale, il est prévu qu’elle soit divisée en dix communes urbaines. Le district de Bamako ayant toujours joui d’un statut particulier. Mais, le  découpage divise déjà les populations concernées. D’ores et déjà, cette ébauche de réforme fait grincer des dents. Des ressortissants des localités du Sud  évoquent un découpage « favorisant les populations nomades et défavorisant les sédentaires ». Et les habitants du Nord dénoncent également le document. Aussi, plusieurs associations, à travers des communiqués, rejettent le dit projet.  Elles  accusent le ministre  de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, davoir fait dans ces localités un découpage sur mesure, favorisant le séparatisme et d’autres s’interrogent sur les critères de désignation. C’est le cas de la population de Goudam. En effet, la population de Goundam s’étonne que malgré son histoire et sa géographique, leur ville ne soit pas érigée en région. Conséquence : « Tous les ressortissants de Goundam  étaient  invités à une AG, le samedi dernier, pour soutenir la création de la région de Goundam ».

De son coté, IR Ganda, l’Association des communautés Songhaïs en mouvement, rejette à l’état le projet. « Après avoir pris connaissance du projet de loi dont les insuffisances sont notoires, avec le caractère discriminatoire du contenu du texte qui ne prend pas en compte les réalités sociales et économiques des sociétés dont elle est soucieuse de la défense de ses intérêts Irganda se désolidarise en état actuel de sa présentation. Elle demande une relecture du texte en vue de la prise en charge  de l’ensemble des préoccupations des populations et invite les autorités à prendre en compte un nouveau découpage territorial plus juste et équitable ». Autre association à exprimer son refus du projet, l’association Songhaï Ganda Borey qui regroupe les associations et regroupements de communautés sédentaire et nomades de l’intérieur et de l’extérieur du Mali. Elle accuse, dans un communique, les initiateurs du projet de semer « la discorde, le désarroi et surtout les germes d’une implosion sociétale dont les conséquences seront préjudiciables pour une réconciliation sincère pour une paix sociale durable et pour le vivre ensemble ».

 Rejet des mouvements armés

Du côté des mouvements armés, même son de cloche dans le refus du projet de découpage, alors que le gouvernement justifie, en grande partie, ce découpage par l’application de l‘Accord de paix. Pour le congrès pour la justice de l’Azawad (CJA), « le découpage administratif était un des points essentiels de l’Accord qui impose au préalable des consultations avec les populations et tous les mouvements politico-militaires ». Idem pour le Front populaire de l’Azawad (FPA) qui  fait part de sa surprise dans le fait que le projet n’est basé sur aucune logique.

Pour la tribu Imididaghane de Tombouctou, « la réforme doit être participative, inclusive, juste et objective ». Quant  au Conseil supérieur des touaregs de la tribu des Imrad, il marque son opposition au texte. Réagissant à la polémique, le cadre de concertation de Kel Ansar considère le projet de loi de découpage territoriale  comme une source de conflit en raison du non-respect d’un principe fondamental, la consultation des populations sur toute forme organisation les concernant. En conséquence, il considère le projet comme « attentatoire aux libertés fondamentales des populations concernées ».

Quant  au Conseil supérieur des Imghads et alliés, il  appelle à de plus large concertation de toutes les composantes de la population et des mouvements impliqués dans le processus d’Alger. Le CSIA rejette  toute  création de collectivités territoriales non issue d’un consensus  totalement inclusif  conformément aux dispositions de l’accord d’Alger.

 Un projet inéquitable 

Pour le Collectif des régions non opérationnelles (CRNOP), le projet de loi ne prend pas en compte les spécificités des localités concernées. “La proposition faite par l’équipe technique du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ne prend pas en compte, dans plusieurs localité, les réalités politiques, économiques, socioculturelles et sécuritaires. Elle est en déphasage avec l’esprit de la loi 2012-017 qui est de rapprocher l’administration aux administrés”, indique les responsables du Collectif. En outre, le CRNOP souhaite que ses propositions faites sur le découpage administratif des nouvelles régions, doivent servir de document de référence à l’équipe technique dans l’élaboration dudit projet de loi. « On ne comprend pas comment la région de Koutiala, qui est la plus peuplée de toutes les nouvelles régions créées, ne compte que trois cercles », s’interroge le président du Collectif.

Les contestataires du projet avancent  aussi des arguments  sur l’opérationnalisation de ces nouvelles régions qui poseront de multiples problèmes. D’abord, la création administrative des circonscriptions administratives (cercles, communes et arrondissements) n’est pas suffisante pour prendre en change les enjeux électoraux. Ensuite, le potentiel humain est également un facteur déterminant dans la fonctionnalité de ces collectivités. Dans leurs récriminations, les contestataires du projet  dénoncent, par ailleurs, le manque d’ouverture et d’inclusivité du processus d’élaboration de cette loi et pointent son caractère non équitable.  En effet,  en cas d’application du nouveau découpage, la région de Koutiala, avec 1,5 millions d’habitants aura 3 cercles donc 3 députés alors que la région de  Kidal avec ses 200 000 habitants aura 8 cercles donc 8 députés. Ce qui fait  dire à certains que c’est un découpage territorial sur mesure. Alassane Touré, par exemple, élu municipal de la commune II de Bamako. Dans une tribune intitulée « Chronique d’une désintégration annoncée et programmée », il est en colère : « Comment peut-on attribuer à trois régions désertiques du nord du Mali, 18 cercles ? Alors qu’elles ne valent pas 5% de la population. Au même moment, au Sud par exemple dans le lot découpage, 3 régions réunies qui comptent 20% de la population du Mali n’ont que 14 cercles », écrit l’élu.  Et plus loin, le facteur financier est également un enjeu de taille pour rendre opérationnelles ces collectivités. S’agissant du facteur financier, il concerne la représentation des services déconcentrés de l’Etat auprès de ces collectivités. Il s’agit à ce niveau des équipements (bureaux et véhicules de service), mais également la prise en charge des agents dans ces localités (prise en charge en termes de salaire). On voit donc  que  ce nouveau projet de redécoupage territorial   fait  face à beaucoup d’obstacles juridiques et politiques à sa matérialisation et exacerbe les antagonismes et surtout le projet  fait face à un véritable rejet  général dans sa forme actuelle.

Mémé Sanogo

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Cette politique de regionalisation n’est autre chose qu’une politique de destabilisation de l’Etat Malien et de morcellement de son territoire selon les groupes ethniques ,claniques ,etc.L’Ethiopie qui a failli etre morcellee avec son concept de federalisme ethnique,s’est brusquement resaisie.La prosperite se trouve dans l’unite .C’est le desir de mieux vivre ensemble qui nous ensemble au-dela des familles,des clans, des tribus.Dans les pays developpes,le processus du developpement a fait disparaitre ces concepts depasses.Il faut les deopasser pour creer la prosperite,creer des societes anonymes ou l’individu n’apparait plus.Il est remplace par ses parts d’actions.Le genie humain nait a partir des croissements de races,de civilisations et de cultures.Physiologiquement,une race qui refuse le mélange s’etiole.Le greffage donne des fruits et legumes superieurs.En Afrique ,au Mali,nous devons suivre la voie de nos ancetres qui ont encourage le brassage par tout les moyens:le “sanagouya”,le rapprochement des familles .L’acte final de Lagos a ete concu sur la base des regions ayant plus de 150 millions de consommateurs a court terme pour permettre le demarrage des complexes siderurgiques ,chimiques et petrochimiques.Chaque pays-member est appele a gerer son espace economique optimalement pour nourrir ses populations et exporter ses surplus chez ses voisins.Ce n’est pas de l’introversion ni de l’extraversion mais bien de l’integration regionale visant la gestation des Etats federes.Dans nos decisions politiques majeures,voici les lanternes qui doivent nous eclairer.L’heure du clanisme est depassee au Mali depuis plus de 12 siècles.

  2. ce projet est vraiment à l’image de ibk: laid, sans vision, danger de mort programmé le pays…

    Pendant ce temps, silence de sidibé, siccé, marasme et consort sur le sujet…

  3. Erratum ;
    ” … Le nouveau projet de découpage territorial provoque actuellement de vives contestations partout au Mali. Ce scandaleux projet, qui jette les bases de la partition du pays prévoit notamment de doubler le nombre de régions administratives de dix à Vingt régions…” … /// …
    :
    Moi, je ne suis pas sûr d’avoir tout bien compris. Et je m’intéresse à ce qui se passe dans mon pays d’origine. Dans les années 1991, l’état d’esprit des jeunes militants des partis politiques qui prenaient le pouvoir donnait beaucoup d’espoir quant à la lutte contre les inégalités sociales et pour la Démocratie vraie… Aujourd’hui je me demande si l’exercice du Pouvoir pendant deux décennies n’a pas altéré cet état d’esprit des Leaders des Mouvements démocratiques… ???
    Aujourd’hui, l’inquiétude, à mon avis, n’est pas au niveau du nombre des Régions…
    Des Régions…, on pourrait en ériger vingt, ou même de vingt cinq à trente…, le territoire est vaste. Les distances entre les principales villes du pays sont étirées… Les routes ne sont pas praticables partout toute saison. Nous n’avons pas de réseau de chemin de Fer qui relie tous les Chef-lieu de Régions du MALI… Non…, l’inquiétude est au niveau du recul de la Démocratie au MALI. Nous ne devrions pas nous fier uniquement aux apparences d’une Démocratie superficielle… Est ce que nous sommes en train d’assister au retour des anciennes Chefferies ou anciens Cantons sous l’occupation coloniale, en remplaçant les arrondissements administratifs par des Communes portant leurs noms historiques de Chefferies ou de Cantons… ??? Quant on sait que ces anciennes Chefferies ou Cantons étaient dirigés par des Familles ou par des Clans familiaux, où la succession à la tête de ces anciennes Chefferies ou Canton obéissait à un ordre de succession familial bien établi… C’est à dire qu’on ne vote pas, on ne tient pas compte de l’avis de la population, elle n’est même pas consultée… Ces Familles aristocratiques qui considèrent le territoire qu’elles usurpent, comme appartenant à leurs familles et non pas à l’ensemble de la population…
    Encore aujourd’hui, les Politiciens issus de ces Familles qui dirigeaient ces anciennes Chefferies ou Cantons, pendant les élections communales rurales n’acceptent pas ou à contre cœur que leurs Communes puissent être dirigées par leurs collègues ou camarades politiques qui ne sont pas issus de ces Familles aristocratiques.

  4. ” … Le nouveau projet de découpage territorial provoque actuellement de vives contestations partout au Mali. Ce scandaleux projet, qui jette les bases de la partition du pays prévoit notamment de doubler le nombre de régions administratives de dix à Vingt régions…” … /// …
    :
    Moi, je ne suis pas sûr d’avoir tout bien compris. Et je m’intéresse à ce qui se passe dans mon pays d’origine. Dans les années 1991, l’état d’esprit des jeunes militants des partis oplitiques qui prenaient le pouvoir donnait beaucoup d’espoir quant à la lutte contre les inégalités sociales et pour la Démocratie vraie… Aujourd’hui je me demande si l’exercice du Pouvoir pendant deux décénies n’a pas altéré cet état d’esprit des Leaders des Mouvements démocratiques… ???
    Aujourd’hui, l’inquiétude, à mon avis, n’est pas au niveau du nombre des Régions…
    Des Régions…, on pourrait en ériger vingt, ou même de vingt cinq à trente…, le territoire est vaste. Les distances entre les principales villes du pays sont étirées… Les routes ne sont pas praticables partout toute saison. Nous n’avons pas de réseau de chemin de Fer qui relie tous les Chef-lieus de Régions du MALI… Non…, l’inquiétude est au niveau du récul de la Démocratie au MALI. Nous ne devrions pas nous fier uniquement aux apparences d’une Démocratie superficielle… Est ce que nous sommes en train d’assister au retour des anciennes Chefferies ou anciens Cantons sous l’occupation coloniale, en remplaçant les arrondissements administratifs par des Communes portant leurs noms historiques de Chefferies ou de Cantons… ??? Quant on sait que ces anciennes Cheffries ou Cantons étaient dirigés par des Familles ou par des Clans familiaux, où la succession à la tête de ces anciennes Chefferies ou Canton obéissait à un ordre de ordre de succession familial bien établi… C’est à dire qu’on ne vote pas, on ne tient pas compte de l’avis de la population, elle n’est même pas consultée… Ces Familles aristocratiques qui considèrent le territoire qu’elles usurpent, comme appartenant à leurs familles et non pas à l’ensemble de la population…
    Encore aujourd’hui, les Politiciens issus de ces anciennes Chefferies ou Cantons, pendant les élections communales rurales n’acceptent pas ou à contre coeur que leurs Communes puissent être dirigées par leurs collègues ou camarades politiques qui ne sont pas issus de ces Familles aristocratiques.

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