Déclaration de politique générale du Premier ministre Mara : L’opposition oblige le PM à s’expliquer sur l’avion présidentiel

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La quadrature du cercle
Moussa Mara premier ministre Malien

Présenté le mardi dernier à l’Assemblée nationale,  la Déclaration de politique générale du Premier ministre Moussa Mara a été adoptée le vendredi 2 mai 2014, à la majorité de 121 voix pour, 22 contre et 0 abstention. Cela à l’issu d’une journée marathon au sein de l’hémicycle. Les débats dirigés par Issaka Sidibé, Président de l’Assemblée nationale, ont été quelques fois houleux. A noter que l’opposition a voté contre le document. des questions d’intérêt national ont été évoqués, comme la paix et la réconciliation  nationale, l’énergie, la sécurité, la diplomatie, l’économie, la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes, l’agriculture, l’élevage, le sport, le transport, la justice, la culture, le tourisme, l’environnement,  etc.

C’est sur un document de 69 pages que les députés se sont prononcés. Il y’a eu des suggestions et des questions adressées au chef du gouvernement Moussa Mara. Les cinq groupes parlementaires au sein de l’hémicycle ont eu l’occasion de s’exprimer. Après le passage des députés du groupe parlementaire Rpm, dont la majorité a jeté des fleurs au Premier ministre, Mme Haïdara Aïchata Cissé (Chato) de l’Apm, s’est interrogée sur le fait que jusqu’à présent l’armée malienne ne patrouille pas à Kidal.

L’opposition n’a pas mâché ses mots. Selon l’honorable Alkeïdi Touré, la Dpg est insuffisamment structuré car il y’a des redondances. Avant d’ajouter qu’il est difficile de traduire la Dpg en plan d’action. Pour l’honorable Dédéou Traoré, le gouvernement n’a pas de vision pour la gestion de la crise du nord du Mali. Quand à l’honorable Mamadou Hawa Gassama, la montant qui a servi à acheter l’avion présidentiel pouvait être injectée dans l’armée. Pour l’honorable Mody N’Diaye, la déclaration devait faire l’objet d’un examen minutieux, sans complaisance et le plus objectif possible. Mais, elle est muette sur la nouvelle réforme en cours concernant les finances publiques. Avant d’ajouter que la déclaration ne prend pas toute l’ampleur de la gravité de la situation actuelle. « Un pays ne peut se développer avec des bas salaires », a-t-il dit. Le 3ème vice-président a souligné que le climat des affaires n’est pas bon. L’Honorable Bakary Fomba a demandé l’état de décaissement effectué lors de la table ronde de Bruxelles. A quand la fin des délestages ? S’interroge l’honorable Adama Kané. Pour l’honorable Oumar Mariko, il y’a maintenant une complicité entre le corrupteur et le corrompu. Yaya Sangaré a invité le premier ministre à rassembler le haut conseil islamique du Mali.

En réponse aux questions des députés, le premier ministre Moussa Mara a précisé que le gouvernement a une feuille de route pour la crise du nord, mais que la gestion prend du temps. Avant de signaler que tous les déserteurs de l’armée sont ou seront radiés.  Sur l’achat de l’avion présidentiel, Moussa Mara dira que lLe Mali n’a aucun élément justifiant qu’il est le propriétaire de l’ancien Boeing. L’avion en question ne répond pas aux exigences techniques. Raison pour laquelle le Mali a acheté l’avion à 20 milliard de FCFA, qui n’appartient pas à IBK, mais aux 15 millions de maliens.

Il a signalé que ceux qui ont agressé le président Dioncounda et ceux qui ont violé le domicile du Président Alpha Oumar Konaré répondront de leurs actes devant le tribunal.

Sur Kidal il soutient :« Nous avons plusieurs actions à Kidal surtout la formation des jeunes, la construction des salles de spectacle. Dans les jours à venir, nous allons partir à Kidal », a conclu Mara.

Après les débats, la déclaration a été votée par 121 députés, 22 contre et 0 abstention.

Aguibou Sogodogo

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1 commentaire

  1. Moussa Mara ignore-t-il les principes des finances publiques ou se moque-t-il des maliens?

    Interpellé lors des débats sur sa déclaration de politique générale du gouvernement à l’assemblée nationale sur l’achat d’un nouvel avion présidentiel par le régime IBK, le premier ministre Moussa s’est prêté à un numéro d’équilibriste digne du cirque du Pékin.

    En effet, Moussa Mara justifie l’achat d’un avion par IBK par la “défaillance technique”, l’absence de “document juridique” et l’absence de “trace de paiement” de l’avion présidentiel acquis du temps d’ATT et qui fonctionnait très bien même sous la transition politique conduite par Dioncounda Traoré.

    En clair, il dit qu’il n’ y a pas de titre de propriété avéré de l’état malien sur l’avion qui permettait de faire voyager ATT puis Dioncounda.

    Il prétend qu’il est défaillant sans montrer aux maliens le rapport d’expertise qui magnifie cette défaillance.

    Et il vient informer les députés qui votent la loi des finances et la loi des règlements qu’un bien public n’a pas été payé par les finances publiques.

    Et conséquence il, ou plutôt son patron IBK s’en va donc payer un autre avion pour dit-il 20 milliards de francs FCFA.

    Donc si on suit scrupuleusement la logique Mara:

    1. Je n’ai pas de titre de propriété sur ma maison, normal ce n’est pas pour moi.
    La maison nécessite des travaux.
    Et hop le lendemain je vais m’acheter une nouvelle maison.

    2. Je n’ai pas de voiture, la voiture du voisin ou les Sotramas me permettent d’atteindre le centre ville.
    Il y a des problèmes techniques avec la voiture du voisin et avec les Sotramas.
    Et hop le lendemain j’achète une nouvelle voiture.

    3. Je n’ai pas de motocyclette pour aller à l’école.
    Je me déplace à pied ou je me fais transporter par quelqu’un d’autre mais problème sa moto à une défaillance technique et hop demain je m’achète une nouvelle moto.

    Non mon cher Mara, la vie serait trop facile si ta logique pouvait indéfiniment se répéter pour les 15 millions de maliens.

    En matière de patrimoine il y a ce que l’on a et ce qu’on doit aux autres.

    Et pour avoir quelque chose il faut soit l’acheter, louer ou l’avoir par succession, mutation ou donation quelconque.

    Pour acheter il faut avoir les MOYENS de débourser le prix de la chose achetée soit immédiatement (paiement comptant) soit de manière différée (paiement à crédit).

    Les MOYENS pour un gouvernement ou un président de la république n’est pas seulement de disposer des fonds déposés dans le trésor public.

    Non Moussa Mara, la vie serait trop facile pour ceux qu’on appelle en finances publiques les “ordonnateurs” et les “comptables publics” s’ils avaient la latitude de disposer comme ils veulent des fonds publics.

    Chaque dépenses de l’État doit au préalable être autorisée par l’assemblée nationale dans une loi appelée “loi des finances”.

    Cette assemblée qui autorise les dépenses publiques, c’est elle aussi qui contrôle et valide l’exécution du budget d’État à travers notamment “la loi des règlements”.

    Alors acheter à 20 milliards un avion présidentiel sans aucune autorisation budgétaire du pouvoir législatif du pays est une faute plus grave que de circuler dans un avion “sans document juridique” si réellement il n’y a pas de document juridique dans l’avion qui transportait ATT et Dioncounda.
    Ce qui reste à vérifier.

    Donc Moussa Mara doit nous expliquer sur quelle base juridique lui et son patron ont acquis un nouvel avion à 20 milliards au lieu de se préoccuper de l’absence de “documents juridiques” de l’avion acquis par ATT.

    Car pour endetter un pays pour acquérir un bien il faut qu’il soit budgétiser et autorisé par une loi des finances.

    Ce qui est loin d’être le cas avec l’avion d’IBK que Moussa Mara veut subtilement associé à 15 millions de maliens qui peinent à nourrir leurs propres enfants atteints de malnutrition et de maladies endémiques de toutes sortes.

    L’unicité de caisse et l’annualité du budget d’État ne permettent pas certaines errances en matière de dépenses publiques et il faudrait que l’expert-comptable apprenne à le connaître.

    Wa salam

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