- Dès l’origine et à l’instigation de l’ancienne puissance colonisatrice, le Gouvernement malien et la communauté internationale avaient cru devoir faire une distinction sans fondement entre, d’un côté des groupes armés maliens qui seraient fréquentables, et, de l’autre, les groupes armés terroristes qu’il convient de combattre. Or, il s’agit dans les deux cas de groupes armés organiquement liés sous l’égide de la nébuleuse AQMI et qui se sont associés pour conquérir ensemble les régions Nord du Mali et proclamer, le 26 mai 2012, l’Etat Islamique de l’Azawad appliquant une conception particulière de la charia;
- Le Gouvernement malien et la Communauté internationale ont ainsi donné aux groupes armés « maliens »- alors même que l’origine ou la nationalité malienne de bon nombre de leurs membres n’est pas établie- une légitimité injustifiée, un label de représentativité indu et une impunité inqualifiable, foulant ainsi aux pieds la Constitution du 12 janvier 1992, les lois maliennes sur le port des armes et l’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat ainsi que les lois internationales réprimant les crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité;
- Avec l’Opération Serval, l’ex-puissance colonisatrice remit en selle ses poulains du MNLA et leur livra Kidal dont ils avaient été chassés en juin 2012 par leurs alliés d’Ançardine, tout en en interdisant l’accès à l’Armée malienne et empêchant les troupes tchadiennes de procéder au désarmement des séparatistes. De forces de restauration de l’intégrité territoriale du Mali, Serval étala au grand jour sa mission non officiellement proclamée de force d’interposition chargée d’imposer sinon l’indépendance immédiate, du moins l’étape intermédiaire et intérimaire de l’autonomie pour Kidal et, éventuellement, d’autres zones à forte présence d’ »enturbannés » et de « lithanés »;
- Avec l’Accord de Ouagadougou qui subordonne le désarmement des rebelles à la conclusion d’un Accord définitif, le Gouvernement malien et la communauté internationale violaient les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité de l’ONU en ce qu’elles exigent le désarmement sans condition des groupes armés déclarés éligibles;
- Au fil du temps, la Minusma, dont l’une des missions fondatrices et essentielles consiste officiellement à aider l’Etat malien à restaurer son autorité sur l’ensemble du territoire national, s’est mise, au nom d’une soit disant neutralité que n’autorise pas son mandat onusien, dans la posture compromettante de force protectrice et d’accompagnement des séparatistes, notamment à Kidal;
- Sachant que, survivant aux vicissitudes de l’Histoire politique post coloniale, l’esprit du 22 septembre 1960 et du 21 janvier 1961 reste encore vivace dans une tranche très importante de l’opinion publique malienne, le régime issu des élections générales de 2013, appuyé en cela par l’ex-puissance colonisatrice, crut pouvoir envelopper l’autonomie sous le couvert de « régionalisation » dans un pays qui n’a pas pu réussir le pari de l’étape inférieure de la décentralisation. On aura remarqué non seulement la précipitation avec laquelle furent organisés du 21 au 23 octobre 2013, soit moins de sept semaines après l’investiture présidentielle, les Etats Généraux de la Décentralisation, mais aussi une forte présence d’experts de l’ex-puissance colonisatrice emmenés par un ancien de la Coopération. Or, c’est précisément cette manifestation, suivie peu après de soit disant Assises sur le Nord, que les pouvoirs publics maliens invoquent abusivement comme la source de légitimation du schéma institutionnel servant de cheval de Troie pour le système confédéral proposé par la soit disant Médiation internationale;
- Avec l’Accord d’Alger paraphé le 1er mars 2015 par le Gouvernement malien sans consultation préalable du Peuple malien, les séparatistes et leurs alliés et compagnons djihadistes ont obtenu, non seulement une lecture erronée et biasée des causes profondes de l’instabilité récurrente émanant toujours de la seule localité de Kidal, mais aussi une culpabilisation de l’Etat malien- donc une absolution des séparatistes- dans le ‘’retard’’ de développement des régions du Nord sans toutefois le bénéfice d’études sérieuses qui auraient mis en exergue le racisme, les survivances féodales et esclavagistes ainsi que les actes délibérés et systématiques de destruction d’opérations de développement entrepris par les protégés de l’ex-puissance colonisatrice;
- Au surplus, tout en clamant que le « régionalisation » permet à chaque région de prendre en charge son propre développement et que l’Etat ne saurait être un acteur du développement au-delà des ses missions régaliennes, le Gouvernement a pris l’engagement irréaliste et intenable de résorber, sur une période de 10 à 15 ans, le retard de développement des régions Nord, alors même que l’expérience démontre que les financements internationaux promis sont rarement au rendez-vous, surtout en ces périodes de disette budgétaire chez la plupart des partenaires extérieurs et compte tenu des procédures de l’aide publique au développement;
- Qui plus est, tout en proclamant son attachement sur papier à l’intégrité territoriale du Mali mais en omettant toute référence à la Constitution du Mali et au caractère unitaire de l’Etat qu’elle organise, Alger introduit un système confédéral de gestion régionaliste et « ethniciste » des institutions de la République, de l’Administration et de l’Armée, assorti d’un affaiblissement accéléré de l’Etat, d’une violation de la Constitution, y compris du caractère républicain, démocratique, laïc et unitaire de l’Etat, et d’une reconnaissance formelle du fantasmagorique Azawad comme Nation pouvant donc, demain, revendiquer son droit à l’autodétermination et à l’Indépendance en vertu du droit international, y compris la résolution de décembre 1960 de l’Assemblée Générale des Nations Unies;
- En faisant diriger sa délégation aux pourparlers pourtant annoncés comme « inter-maliens», le Gouvernement malien reconnaissait implicitement qu’il participait à des pourparlers, voire des négociations, entre deux Etats différents, l’autre étant représenté par les groupes armés;
- Se fondant sur le plébiscite apparent du vainqueur du scrutin présidentiel de 2013, l’ex-puissance colonisatrice avait cru pouvoir faire avaler au Peuple malien la pilule amère d’une autonomie pour ses protégés séparatistes. Sentant une farouche opposition des Forces Vives Patriotiques du Mali, et échaudés par les contradictions répétitives entre d’une part, les discours populistes du Président malien cherchant à amadouer les couches populaires qui l’ont porté au pouvoir à l’instigation des forces putschistes et obscurantistes, et d’autre part, les documents écrits approuvés et paraphés par les émissaires de ce dernier, les poulains séparatistes de l’ex-puissance colonisatrice exigent désormais une mention explicite et littérale de ce que l’Accord d’Alger leur octroie implicitement de façon à peine déguisée ;
- Le régime malien issu des élections générales de 2013 sur le calendrier desquelles le Président de l’ex-puissance colonisatrice s’était publiquement déclaré ‘’intraitable »- tout un symbole !- en est réduit à s’embourber dans une campagne confusionniste forcenée dite d’explication et de sensibilisation auprès des populations non consultées au préalable, sans jamais entrer dans le détail des dispositions de l’Accord d’Alger et sans se rendre compte des messages contradictoires servant de trame à cette campagne médiatique mal inspirée. En effet, tout en affirmant avoir formulé en vain 12 pages d’observations- donc plus que la longueur du document principal d’Alger- contre le texte de l’Accord d’Alger, les pouvoirs publics maliens clament dans la même bouffée d’oxygène que ledit Accord est bon pour le Mali. Les pouvoirs publics maliens s’abstiennent toutefois de dire pourquoi ils ont renoncé à ‘’12 pages d’observations contre le texte d’un Accord qui, de manière antidémocratique et anticonstitutionnelle, abandonne une portion substantielle de la souveraineté nationale du Mali et le transforme en un Condominium dirigé par deux pays étrangers dont la responsabilité dans la crise récurrente qui secoue le Nord est pourtant de notoriété publique;
- Ayant abdiqué sa responsabilité régalienne de maître d’œuvre et d’ouvrage de la sortie de crise en faveur d’un pays voisin pourtant juge et partie à ladite crise, et ayant reconnu à la Médiation internationale un pouvoir de décision qui ne sied pas à un médiateur, le Gouvernement malien en est réduit à se cacher derrière ladite Médiation internationale dirigée par ce même pays voisin pour essayer de justifier l’injustifiable et à tenter de souiller la place de la Révolution du 26 mars 1991 dans l’Histoire du Mali en rêvant d’une signature de l’Accord à cette même date;
- Empêtrée dans ses propres contradictions, la communauté internationale en est réduite à persévérer dans sa politique de violation de ses propres résolutions, notamment la résolution 2100 du Conseil de Sécurité de l’ONU du 26 avril 2013, et à promettre aux groupes séparatistes et à leurs alliés djihadistes une prise en compte de leurs exigences initiales, conformes celles-là aux clauses du marché de dupes qu’ils ont conclu avec l’ex-puissance colonisatrice au titre de leur illusoire participation à la lutte contre Aqmi et les prises d’otages occidentaux dans le Sahel.
En conséquence, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè demande solennellement au Gouvernement de la République du Mali de tirer profit de l’impasse du processus d’Alger pour reprendre, dans un cadre national de concertation véritable impliquant toutes les Forces Vives Patriotiques de la Nation, l’initiative politique et diplomatique en vue d’une appropriation nationale effective du processus de sortie de crise fondée sur a) le dialogue intra- et intercommunautaire (sous l’égide des ministres chargés de l’Administration Territoriale, de la Sécurité, de la Défense, de la Réconciliation Nationale et des Affaires Humanitaires), b) le désarmement effectif, complet et sans condition de tous les groupes armés et le renforcement des capacités opérationnelles de l’Armée nationale et des services de sécurité, c) les poursuites judiciaires contre tous les auteurs et complices des crimes commis en relation avec la crise du Nord, d) le retour ordonné et la réinsertion harmonieuse des réfugiés et des déplacés internes accompagné de politiques de gestion durable des ressources naturelles, e) la restauration de l’autorité d’un Etat central non prédateur et le redéploiement de l’Administration et des services sociaux de base sur l’ensemble du territoire national, f)des actions crédibles de ré-légitimation de l’Etat (justice sociale, crise de l’école et de l’emploi, accaparement des terres urbaines et rurales, lutte contre la corruption, politique nationale d’aménagement cohérent et complémentaire du territoire tenant compte des spécificités écologiques régionales et de l’adaptation au changement climatique, etc.) aux yeux du Peuple, g) l’affirmation de la souveraineté nationale et internationale du Mali face aux velléités de vassalisation et de néo-colonisation, h) le renforcement du caractère républicain, démocratique, laïc, social et unitaire de la République du Mali i) le retour aux valeurs fondatrices du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991 j) un partenariat gagnant-gagnant avec tous partenaires extérieurs, y compris l’ex-puissance colonisatrice, qui respectent la souveraineté nationale et internationale du Mali, le principe de non-immixtion dans les affaires intérieures et le droit inconditionnel de notre Etat à exploiter ses ressources stratégiques, notamment minières, au bénéfice primordial du progrès économique et social du Peuple malien et, enfin k) un engagement solennel et écrit des pays étrangers, membres ou non de la Médiation, à ne rien entreprendre comme soutien direct ou indirect à la rébellion armée et au djihadisme.
Le Mali est à la croisée des chemins. La CNAS-Faso Hèrè engage l’ensemble des forces républicaines, démocratiques, progressistes et patriotiques, que le camp de la démission nationale cherche à avoir à l’usure, à redoubler de vigilance et de mobilisation face aux velléités de création d’un nouvel Etat au Sahel au prix d’une partition du Mali.
Fait à Bamako, le 20 mars 2015
Pour le Bureau Politique National
Le Secrétaire Général
L’Ingénieur Soumana Tangara
Diagnostic non seulement pertinent mais proposition de solutions au rendez vous. Rien à redire sauf à dire que l’heure est grave et qu”il appartient à l’ensemble de l’opposition et des forces vives de faire front et de mener des campagnes de sensibilisation parallèles sur la portion du territoire national non occupée par les terroristes, afin de faire barrage à la forfaiture,au parjure du serment présidentiel que constitue le projet d’accord d’Alger.
les maliens ouvrer bien les yeux et oreilles et essaiyer de comprendre ce que zoumana sacko rencontre et comprendre que ces la logique de ne pas partager le mali ces la france qui esta la base de tout cela a bon entender salue que dieux benise le mali ibk please regarde l,interet de ton people au profit d,interet personnel organize la conference national (consertation du people pour voir clair ,respect la constitution du mali ,unique ,laic,republicain,sans azawaid)
Le conglomerat ADEMA (rpm+urd+adema) appuyé par la clique militaire du CMLN (udpm+mpr) ne voit le Mali qu’à travers son gagne-pain personnel.
Le Mali est leur vache à lait. Il en tire le lait et dépose les recettes à l’extérieur. La survie de l’entreprise Mali est le cadet de leur souci : leurs comptes en banque sont bien garnis dans les paradis fiscaux des Iles Vierges Britaniques, leurs villas et appartements les attendent à Paris, Londres, Ottawa. Ils veulent la “paix” pour avoir le temps de manger plus et tranquillement.
A la mort de la petite bête, ils prendront leurs avions et nous laisseront dans la mer.de.
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