Le chef de l’Etat a présidé le mardi 26 septembre 2017, à la salle des banquets de la Présidence, la quatorzième journée du « Bon élève ». Cette journée a été une occasion pour IBK, non seulement de donner des prix aux brillants élèves de tous les ordres d’enseignement de l’année académique 2016-2017, mais aussi et surtout de les distinguer par cette remise solennelle du Prix de feu le professeur Mamadou Lamine Traoré, l’initiateur de cette journée. La cérémonie a permis de récompenser cette année 92 élèves et étudiants provenant de toutes les régions du Mali. Quoi de plus beau pour un Président de la République que de célébrer l’excellence des filles et des fils qui se sont distingués par leur labeur. Mais mettre en exergue l’excellence n’aura de sens que quand elle sert de critère pour la nomination à des postes de responsabilité dans un pays. Au Mali, malheureusement, tel n’est pas le cas et pourtant la culture de l’excellence a toujours été le refrain qu’IBK a entonné à toutes les occasions et cela depuis qu’il était Premier ministre sous Alpha Oumar Konaré. Lorsqu’il fut élu président en 2013, nombreux étaient les observateurs qui ont cru à la fin de la culture de la médiocrité et au début véritable du culte de l’excellence. Surtout qu’il aimait déclamer urbi et orbi que nul ne serait convié au banquet de l’universel s’il ne l’avait mérité, tout en nous offrant le spectacle contraire. Les gouvernements successifs d’IBK n’ont pas donné la preuve que la recherche de l’excellence était un critère de choix dans son casting. Comme si cela ne suffisait pas, à la surprise générale, après les élections législatives, l’Assemblée Nationale a été envahie par bon nombres d’élus qui n’ont ni le niveau intellectuel requis pour un véritable travail parlementaire, ni toutes les qualités exigées pour un représentant de la nation. Et pourtant la légitimité qui était celle d’IBK en 2013, devait lui permettre d’établir des critères de choix pour la constitution des listes de son parti et même des partis alliés pour que n’importe qui ne soit pas à n’importe quelle place. Autant dire qu’entre son discours prônant l’excellence et sa volonté d’aller vers ça, le fossé est abyssal. Pour rappel, à la tête de l’Assemblée, IBK a laissé s’installer à la place qu’il faut, l’homme qu’il ne fallait pas. En effet, Issiaka Sidibé n’avait d’autre atout pour occuper ce fauteuil que la qualité de ses relations avec la famille présidentielle notamment Karim Keita, son beau-fils. Ce dernier a été porté à la tête de l’importante commission de la défense, sans expérience aucune ni dans le parlement ni dans le domaine de la défense et de la sécurité, choix curieux et aux antipodes de la quête de l’excellence surtout dans un pays au bord du gouffre. Son père, IBK, a dit qu’il a été élu contre son gré. Mais, connaissant Mandé Mansa, on peut difficilement contrarier ses choix lorsqu’il s’agit de choses lui tenant à cœur.
Qu’on admire IBK ou pas, l’honnêteté intellectuelle, l’honnêteté tout court exige de reconnaitre qu’il est subjugué par l’excellence. Cependant, dans le choix des hommes, on se demande quel autre critère peut-il faire valoir pour s’accommoder de la compagnie de personnes, tout juste, moyens voire peu qualifiées pour le job. Des exemples foisonnent au point qu’on ne peut pas parler de simples erreurs de casting.
Youssouf Sissoko