Crise malienne : La nécessaire et incontournable Convention

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Le Mali traverse une mauvaise passe. C’est le moins que l’on puisse dire. Jamais notre pays n’a connu un tel recul, une telle situation, une telle humiliation. Jamais l’avenir du Mali n’a été aussi incertain, aussi sombre. Quand nous aurions dû être en train aujourd’hui de tendre nos oreilles, de guetter les premières tendances, les premières informations quant à qui seront au second tour de la présidentielle (dont le premier était pour le dimanche 29 avril dernier), nous nous inquiétons du sort de l’État lui-même. Un État en train de s’effriter au moment où on devait parler d’alternance.

Un État délabré, mis à genoux, avec une administration presque inexistante malgré la mise en place du gouvernement. Depuis le coup d’Etat du 22 mars, force est de reconnaître que le pays est arrêté. Malgré tous les efforts déployés ici et là, impossible de remettre le pays au travail, impossible de redonner de l’espoir aux populations qui souffrent chaque jour un peu plus, impossible tout simplement de sortir des perspectives heureuses pour le Mali et les Maliens.

Présentement, la situation est plus que jamais préoccupante et il n’y a aucun moyen de mettre les Maliens ensemble pour parler d’une même voix. Une palabre pourtant nécessaire sans laquelle nous ne pourrions que nous enfoncer un peu plus, à cause de notre orgueil, de nos intérêts personnels mis au-dessus de l’intérêt général. Des discussions d’autant plus nécessaires également quand on connaît la situation du pays : les islamistes embusqués au Nord, le MNLA à l’affût profitant du moindre faux pas pour prendre des points de ses mentors d’occidentaux, AQMI et Boko-Haram transformant le septentrion en terrain fertile pour toutes sortes de trafics et de pratiques. Sans oublier la CEDEAO et ses chefs d’Etat dont on commence à douter de la réelle volonté de régler cette crise dans l’intérêt et le seul intérêt des Maliens et Maliennes.

 

Compte tenu de tout cela, nous estimons que les Maliens doivent plus que jamais s’asseoir et parler. S’asseoir impérativement et discuter de l’avenir de leur pays, discuter des pistes de sorties de crise. Il est aujourd’hui primordial que l’on ait le courage de se dire les vérités en face ; le courage sans arrière-pensée de dire que le gouvernement actuel doit être retouché, le cadre de concertation de la mise en œuvre des organes de transition mis en place ; le courage d’évoquer les garanties qui doivent être données au CNRDRE ; le courage de reconnaître l’existence de cette structure, etc.

En clair, à notre avis, le gouvernement de Cheick Modibo Diarra doit être d’autant plus retouché qu’il a été mis en place en violation flagrante de l’accord-cadre, que des départements sont lourds, que certains de ses membres seront pour toujours contestés et qu’ils auront de la peine à travailler ; qu’il doit être ouvert aux partis politiques. Comme nous le disions, on ne peut et ne saurait parler de retour à l’ordre constitutionnel sans les partis politiques qui sont l’un des socles de la démocratie. Afin donc de repartir sur de bonnes bases, n’ayons pas honte de la remise en cause : retouchons cette équipe et introduisons-y les partis politiques dont on ne peut quand même pas dire qu’ils ne comptent aucun homme compétent et intègre.

Aussi, qu’on le reconnaisse ou pas, certains départements de ce gouvernement sont très lourds et ne pourront pas fonctionner normalement pour une Transition. La solution c’est de créer des ministères délégués ou des secrétariats d’Etat en vue de rendre plus fluide, plus efficace et plus transparent le travail gouvernemental. Finalement d’ailleurs il s’agira juste de réparer une erreur qu’on peut considérer comme involontaire en faisant respecter l’accord-cadre et en faisant également venir des “personnalités consensuelles” dans “un gouvernement de large consensus”. Tout cela, bien entendu doit se décider dans le cadre d’une rencontre que les Maliens doivent accepter de tenir. Une rencontre qui, elle aussi, doit être bien organisée afin de ne pas y perdre un temps inutile. Tout est plus que jamais urgent aujourd’hui dans notre pays.

 

Comme nous le disions tantôt, tout cela doit obéir à des règles : décider dans un cadre solennel, démocratique et officiel, à savoir une Convention ou une conférence nationale. En tout cas, une grande assemblée légale et légitime dans laquelle tous les Maliens se reconnaîtront et seront représentés afin que ses décisions et résolutions soient le moins contestées possible. Ce cadre de concertation devra finalement décider de la durée de la transition, des organes de transition, du sort des responsables de l’intérim. S’il décide que les actuels organes conduisent la transition, ce serait une décision légitime et acceptée de tous.

Qu’on soutienne ou pas le coup d’Etat, qu’on aime ou pas les militaires, il faut avoir le courage de reconnaître qu’il (le coup d’Etat) pourra permettre à ce pays de rebondir et de démarrer sur de meilleures et sûres bases. Il faut pour cela – cependant – que les Maliens acceptent de mettre le pays au-dessus de tout. Ce qui n’est pas évident, à l’heure actuelle, mais pourtant nécessaire. Chacun doit mettre son petit égo de côté, à commencer par le CNRDRE et son leader, le Capitaine Amadou Sanogo. Trouvons les moyens de faire parler le (vrai) peuple, et respectons sa décision.

Makan Koné

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4 COMMENTAIRES

  1. Au Mali , on ne cherche jamais a résoudre un problème mais plutôt a déplacer. Sans convention qui verra la vérité jaillir rien ne marchera. Pire si cette crise es mal gérée, la reluque sera plus meurtrière que la précédente. Ce serait entre nous civils qui allons nous entre tuer.tiens toi, les militaires seraient entre nous comme civils pour nous tuer aussi. Les religieux, la société civile prenez votre courage a deux mains pour crer un cadre de dialogue et de résolutions qui s imposeront a tous. La classe politique est disqualifiée. Jeunes des partis politiques, cessez de suivre bêtement les mots d’ordre de ces vieux politichiens qui ne savent que diviser pour assouvir leur intérêt égoïste. Vingt ans de mensonge,ça ne peut pas continuer. Dieu n’aime pas le mensonge même si les maliens acceptent les menteurs. Pour votre avenir, exiger une convention pour éclairer l’avenir.

  2. tu est completement en dehord de la realitee .il faut majiquement ignorer le coup d’etat et faire revenir att au pouvoir pour parler ainsi .la constitution a ete ecrit et adapter par les maliens qui aujourd’hui ont vu Dt et Att trahir le Mali en utulisant la meme constitution.ouvre tes yeus et regarde 80% des maliens n’ament pas Dt

  3. Sanogo a toujours vu la foule, ces badauds qui battent le pavé pour le soutenir. Le jour où le peuple sortira Sanogo se cherchera.

    Monsieur le journaliste, arrêtons de créer des problèmes la òu il ny a pas. La constitution a tout reglé en ce qui concerne l’intérim. Nous avons un gouvernement. C’est le CENDRE le truc de trop avec son coup d’état de trop et pour rien.

    Sanogo a goûtté aux délices du pouvoir, c’est comme un âne qui goutte au miel, impossible de s’arrêter.

    Concernant l’intérim, les 40 jours ne sont qu’une indication. En fait, l’intérim prend fin avec l’élection d’un nouveau président de la république. C’est ca l’esprit et la lettre de la constitution. Toute autre lecture est littérale et induit forcement en erreur. Même certains juristes dans notre pays et certains journalistes sont perdus dans la constitution et se contentent d’une lecture littérale et superficielle de la constitution de 1992. C’est pourquoi il y’a problème. Si nous étions dans un pays instruit, le problème serait déja resolu.

    En définitive, une conférence ou une convention nationale et quoi d’autre n’a pas lieu d’être. On ne se comprendra pas. On vous voit venir avec ce raccourci pour imposer Sanogo au peuple. Tout pouvoir au Mali doit tirer son éssence de la constitution. Toute entréprise contraire est un coup d’état.
    Sanogo doit comprendre que s’il touche un seul cheveu de l’intérimaire, c’est un nouveau coup d’état.

    Dioncounda ne démissionnera pas et Sanogo va attendre bêtement jusqu’à être capturé par les soldats de la CEDEAO.

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