Crise institutionnelle : Menaces sur la transition

3

L’arrivée du P.M avec les pleins pouvoirs n’a pas rassuré tout le monde. Elle est grosse de menace pour Alpha, son fils,  pour  les animateurs du mouvement démocratique et pour Att, ses alliés et ses fantassins. Il y a deux décennies, un Général fut embastillé,  humilié et trainé devant les tribunaux, jugé condamné et gracié après 10 ans de privation de Liberté. Il fut affublé du sobriquet de dictateur.   Par un détour que seule l’histoire a le secret, ses hommes et héritiers  sont  à nouveau au pouvoir.

Les affrontements actuels ne sont que le reflet de cette guerre entre les acteurs du mouvement démocratique que le pouvoir a usé et déconsidéré, et les héritiers de Général Moussa TRAORE revenu en Grâce par  la magie du coup de force. Ce qu’un putsch vous prend, un autre vous le rend.

Le Cnrdre ne fut que le catalyseur de cette confrontation féroce entre ennemis intimes.

Le mouvement démocratique qui prit le pouvoir en 1991,  a géré le pays de manière calamiteuse durant les 20 dernières années. Beaucoup s’enrichirent  de façon éhontée dans un pays où les riches héritiers ne sont pas légion.  . Ce fut la course à l’enrichissement illicite, l’argent étant devenu leurs maitres absolus. Ils pillèrent l’Etat et ses démembrements et font des placements chez les opérateurs économiques, créent des sociétés écrans,  des fondations pour blanchir les énormes sommes captées sur des transactions parfois illicites.      Pour couvrir leurs méfaits, ils achetèrent les services de certains leaders d’opinion dont des commentateurs de radios libres,  pour leur tisser des lauriers.  Ils disposent de leurs organes de presse ou a tout le moins de chroniqueurs qui émargent sur le Budget de la Présidence et de la primature. Ils disposent, de leur réseau de juges qui mettent à leur disposition les réquisitoires des procureurs sur les prévenus que le pouvoir veut emmerder. Ils sont les alliés objectifs du pouvoir.

Ils sont devenus une caste a part entière dont certains membres sont complices des trafiquants de cocaïne.

L’action du Cndere ne trouve aucune Grâce à leurs yeux et ils ont tendance à donner raison à la CEDEAO, contre l’intérêt de leur nation.

Le P.M Cheick Modibo Diarra, a mis en œuvre une politique de communication réactive en langue nationale par laquelle il communique presque en temps réel sur les événements qui ont  semé la panique  dans la population de Bamako.  Les combats a l’arme lourde qui ont opposé deux factions de l’armée nationale ont crée une psychose à Bamako et suscité de vives inquiétudes.

Le P. M a anticipé des troubles majeures en demandant aux élèves et étudiants de rester à la maison jusqu’à nouvel ordre. Il s’est souvenu que sous le général Moussa Traore (GMT), des faits similaires avaient conduit des hommes armés non identifiés à tirer sur  les scolaires. Les tueries ont jeté leurs parents dans la rue. GMT qui avait brandi des menaces d’apocalypse a été tenu pour  responsable. Des officiers félons selon lui,  avaient décidés d’avoir sa peau. Il fut arrêté dans la confusion générale par ATT, qui par ailleurs était le chef de la garde présidentielle. On n’a jamais su qui avait donné l’ordre de tirer sur la foule. GMT fut emporté dans la tourmente.

C’est le scénario que les hommes de l’ombre voulaient rééditer au Mali selon la lecture des événements récents  fait par le PM. .  Le PM a du savoir dans le détail ce qui arriva a son beau père, raconté par GMT en personne. C’est pour conjurer le mauvais sort et éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets  que le PM prit la décision de soustraire les élèves et étudiants à une hécatombe programmée

Les troubles sur le campus avec morts d’homme et l’embrasement du front intérieur ont été concomitants.

La coïncidence fut troublante entre le refus de la junte de se plier aux oukases de la Cedeao relativement à l’envoi de militaires pour protéger les institutions de la transition et l’apparition de troubles fomentés par des mains invisibles. Les soldats de la Cedeao auraient sécurisés cette mouvance présidentielle empêtrée dans ses contradictions. La lutte à mort fut violente et brève.

L’épreuve de force a tourné à l’avantage du Cnrdre. Il reste  à présent à trouver les chemins de la nécessaire et indispensable    réconciliation.

Au demeurant,  la CEDEAO,  était allée au delà de ses prérogatives. On a voulu lui faire jouer le rôle d’une milice internationale. Le même rôle que l’Onuci joua en Cote d’Ivoire.

Elle le reconnu lors du sommet de Dakar et ne mobilisera sa force d’attente que sur financement extérieur et requête des autorités de facto.  Les résolutions prises sont conformes à la souveraineté du Mali. Sa force en attente ne sera déployée qu’à la demande du Président par intérim ou par le PM. Dioncounda de part sa fonction de président par intérim ne peut prendre une telle décision. Il reste le PM adoubé par le Cnrdre. Il ne prendra aucune initiative solitaire dans ce domaine sans l’aval de ses  tuteurs.

A bien réfléchir, la présence de troupes de la CEDEAO n’est pas opportune.

Ces troupes ne sont pas composées de militaires professionnels. Ce sont donc les soldats Mal  formés et qui se sont rendus coupables de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre qui risquent  de se retrouver seuls  contre les populations du Nord. Même pour les soldats maliens, il est difficile de faire la différence entre les populations et les forces combattantes. A l’issue de leur campagne, il ne restera au Nord que  de tonnes de  cadavres et des familles endeuillées.

Nous comprenons l’urgence de mettre la question du Nord au centre des préoccupations du malien moyen. Mais objectivement la Cédeao a plus mis en priorité les questions relatives au retour à une vie constitutionnelle normative  qu’à réunir les conditions d’une reconquête du Nord.

Démoralisée, sous équipée, humiliée, l’armée malienne n’est  pas en mesure de repartir immédiatement au front. Cela se prépare avec minutie et aucun détail ne peut être laissé au hasard.

L’impatience est un sentiment qui se paye cher en temps de guerre. Les rebelles  ont pris des années avant de reprendre l’offensive victorieuse, après avoir été aidés par des accords scélérats qui ont démilitarisés tout le Nord. La zone à reconquérir représente des superficies considérables. Les stratégies et les moyens militaires doivent être à hauteur de souhait pour conquérir chaque ville que la rébellion va essayer de défendre chèrement. Le Mali doit nouer des alliances stratégiques avec les pays du champ, Niger, Algérie, Mauritanie. Les frontières étant poreuses, l’armée malienne ne peut gagner la bataille que dans les grandes villes. Le contrôle de tout l’espace et des bases arrière nécessitant des moyens très importants y compris des moyens aériens.  Ceux qui croient qu’il suffit de tirer quelques coups feu pour régler le problème se trompent lourdement. Si des négociations ramènent la paix, alors on peut espérer que l’unification du pays  est pour pas longtemps. Mais si  on doit faire la guerre pour reconquérir les territoires plus grands que tout le sud actuel du Mali et sécuriser totalement tout l’espace libéré, il faut y mettre les moyens humains, matériels et financiers. L’effort de guerre nécessitera beaucoup de sacrifices par  la nation entière.

Le Président  par intérim était un acteur clé du mouvement démocratique et a collaboré avec le régime d’Att. A ce titre, il est menacé par la transition. Il craint par dessus tout la remontée de certains dossiers à présent gérés par la S.E qui a changé de directeur. L’inquiétude a changé de camp. La prolongation de l’intérim, c’est lui, la sécurisation de la transition par la milice internationale, c’est lui et la limitation de la durée de la transition, c’est toujours lui. Il a agit pour le compte des forces qui se sentent menacées par la nouvelle donne.

Birama FALL

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Birame quel bel defense du regime de Moussa Traore ! Ou etais tu de 68 a 91 quand GMT a detruit ce pays ! ?

  2. Article nul!!!!!!!!!!!!!!!!!!Combien on t’a payé pour écrire des sottises de la sorte

Comments are closed.