Coup d’Etat : La junte adopte son acte fondamental

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La junte au pouvoir, qui avait suspendu la constitution après son coup d’état du 22 mars, a annoncé hier soir avoir adopté un nouvel “acte fondamental”, par lequel elle s’engage à ce que ses membres ne se présentent pas aux prochaines présidentielle et législatives.
le comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’ état (cnrdre, junte) “a adopté l’acte fondamental” composé de quelque 70 articles qui, durant la période de transition, “sera exécuté comme constitution de l’état”, indique le texte lu par un militaire sur la télevision publique. le préambule stipule que le peuple malien “affirme solennellement sa détermination de perpétuer un état de droit et de démocratie pluraliste dans lequel les droits fondamentaux de l’homme (…) sont garantis”.
la junte a renversé le 22 mars le président amadou toumani touré à quelques semaines de la présidentielle du 29 avril, s’attirant une réprobation internationale unanime et la condamnation de la quasi-totalité de la classe politique malienne.
la junte s’exclut des législatives
“toute personne ayant été membre” du cnrdre “et du gouvernement ne peut être candidate aux élections” législatives et présidentielle que le nouveau pouvoir prévoit d’organiser, indique cette constitution, qui ne précise pas la date de ces scrutins. pendant la transition, d’une durée indéterminée, la junte et son chef, le capitaine amadou sanogo, auront la haute main sur les affaires de l’etat, même si la formation d’un gouvernement est prévue.
le cnrdre est “l’organe suprême de la transition”, composé de “26 membres issus des forces armées et de sécurité” et de “15 membres issus des forces vives de la nation”, précise le document, sans plus de détail. le chef de la junte “assume les fonctions de chef de l’etat” et nomme le gouvernement.
le front formé contre la junte, regroupant de nombreux partis et associations, a annoncé mardi vouloir “engager sans délai le dialogue” avec les putschistes pour “faire échec au coup d’etat” et obtenir le retour des militaires dans les casernes.
l’annonce de cette constitution montre que le nouveau pouvoir n’entend pas céder la place malgré les appels en ce sens lancés à l’intérieur et à l’extérieur.
un sommet extraordinaire des chefs d’etat ouest-africains a décidé mardi de l’envoi dans les 48 heures d’une délégation de plusieurs présidents pour “permettre un retour rapide à l’ordre constitutionnel” au mali.

Ben Dao

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