Après la «balade» que les forces vives ont effectuée à Ouaga le week end dernier, la Convergence pour sauver le Mali (CSM) a organisé une rencontre pour faire la restitution de cet évènement. C’était le lundi 16 avril 2012 au Centre international de conférence de Bamako.
Sur invitation du médiateur de la crise, du samedi au lundi, les forces vives du Mali se sont rencontrées à Ouagadougou. Tout le peuple s’attendait à une prise de décision pour la sortie de crise définitive. Mais, la montagne aurait accouché d’une souris car, selon le médiateur, l’objectif principal de cette rencontre était d’écouter toutes les parties prenantes. Du coup, aux yeux du peuple malien, ce déplacement sur le Burkina fut une simple balade. Qu’à cela ne tienne, Moussa Mara, Mountaga Tall, Ousmane Ben Fana Traoré et plusieurs cadres de la CSM ont fait la restitution de leur «balade», avec comme invité de marque, «IBK 2012».
Selon les responsables de la Convergence pour sauver le Mali, la rencontre du Burkina Faso a été fructueuse car elle a permis d’instaurer un cadre de dialogue entre les différentes parties. Elle a aussi abouti à une déclaration solennelle qui a été approuvée par tous.
A en croire Moussa Mara, cette rencontre de proposition de feuille de route de sortie de crise a permis au Médiateur d’avoir le cœur net sur la position des uns et des autres. Dans son allocution, il dira qu’il a été marqué par la disponibilité du président Blaise Compaoré. « Il est resté avec nous de 10h à 20 heures » argumente-t-il. Malgré la durée de la concertation, affirme-t-il, les lignes n’ont pas beaucoup bougé. Car, l’unanimité a été faite sur l’urgence de la gestion rapide de la crise au nord. Les autres points ont été renvoyés à une session ultérieure.
Pour sa part, Dr. Mamadou Bagayogo dit avoir été déçu par le comportement de certains cadres qui ne songeaient qu’aux petits postes de responsabilité. Cependant, il s’est réjoui de l’engagement du médiateur à aider le Mali pour sortir de cette ornière. « Ce monsieur veut nous permettre d’échapper au complot concocté par la communauté internationale » renchérit M. Bagayogo.
Quant à Mountaga Tall, il a levé l’équivoque sur l’éventuelle prorogation du mandat du président intérimaire et la durée de la transition. «Il a été clairement défini à Ouaga que l’intérim de la présidence de la République n’excédera pas d’un iota les 40 jours, comme l’indique la constitution malienne » a –t-il précisé. Il ajoutera que l’un des points chauds de la rencontre fut la prolongation du mandat des députés. Apparemment, poursuit Tall, tout le monde était contre l’idée de prolonger le mandat des députés. Seul un groupe et les représentants de l’Assemblée ont émis un avis favorable à cette idée. Vu la complexité de cette question, elle a été volontairement occultée de l’ordre du jour.
Oumar KONATE
