D’une Transition forte et légitime dépend le retour à la marche normale de la démocratie au Mali, qui ne saurait être sans un retour à l’intégrité territoriale du pays qui est non négociable.
Sans la force du droit, la libération des territoires occupés par toute sorte de terroristes et de groupuscules étrangers risque de perdurer. Il y a donc lieu que cette Transition soit d’une légitimité sans faille et exempte de tout calcul politicien. Aujourd’hui, seule la Constitution de 1992 est garante de toute action.
C’est du respect de cet ordre constitutionnel que dérive la démission du Président de la République Amadou Toumani Tourė. Et c’est grâce à cela également que Dioncounda Traoré se voit Président sans avoir été élu.
Or, nous observons depuis que les mutins ont reconnu la Constitution comme seul viatique, que le Président de l’Assemblée nationale a enfin accepté de revenir au Mali et que le Président ATT a remis sa démission, une agitation stérile de la part d’une classe politique en mal de direction.
D’aucuns spéculent sur la limite faite à l’intérim de Dioncounda Traoré en raison du délai de 40 jours prescrit par l’article 36 de la Constitution relatif à l’organisation des élections. Ainsi, plutôt que de continuer à utiliser la Constitution grâce à laquelle nous avons trouvé une sortie de crise rapide, voilà déjà que des analystes triviaux tentent de nous entrainer vers des nouvelles aventures.
Ils pensent que la loi fondamentale de notre pays n’a pas prévu ce genre de situation, simplement parce qu’ils n’ont pas pris le temps de lire l’article 72 de la Constitution de 1992, duquel découle tout l’arsenal juridique permettant une Transition constitutionnelle. Hors cet article, toute manipulation sera illégitime.
De l’article 36 à l’article 72, il n’y a pas de place au hasard pour la Transition de Dioncounda Traoré.
Cet article 72 permet, une fois le gouvernement formé, de présenter devant l’Assemblée nationale une loi définissant la durée et le cadre de la Transition. Transiger sur cela placerait le Gouvernement de Transition dans une illégalité que les démocrates ne sauraient cautionner.
Le Gouvernement en gestation n’a pas un blanc seing du peuple et doit en conséquence, s’appuyant sur les textes fondamentaux, énoncer clairement la durée de la Transition dans un délai acceptable pour la tenue d’élections sur toute l’étendue du territoire avec un cahier de charges précis concernant la mission de ce gouvernement qui ne saurait opérer la mise en place d’un fichier biométrique évitant toute fraude future, la restauration de l’intégrité du Mali qui est la priorité absolue et la réorganisation de l’armée qui est en déliquescence.
Étant entendu que nul ne saurait prétendre faire partie de ce gouvernement d’union nationale et briguer la présidence de la République du Mali aux élections consécutives à la Transition. Cela est non négociable. En cela, les membres du Gouvernement doivent suivre l’exemple de Dioncounda Traoré qui a déjà donné sa parole sur cela devant le peuple malien et le monde entier.
Il est tout aussi évident que le peuple n’acceptera pas que d’aucuns veuillent utiliser un portefeuille dans ce gouvernement de Transition à des fins personnelles ou pour renforcer leur parti.
Le Président de l’Assemblée nationale doit se souvenir qu’il n’est pas élu Président de la République, mais assure seulement l’intérim. Que sa durée, au delà de 40 jours, n’est que le fruit de conventions et que ce n’est pas un sacrifice mais un privilège que de servir son pays à un si haut niveau.
De même, les membres du futur gouvernement ont intérêt à s’élever au delà des considérations partisanes pour se consacrer au bien de tous.
Étant également entendu que notre génération en soutenant sans condition ce processus aura pour mission de repenser l’Etat et transformer le Mali.
Madani Amadou Tall, président de l’ADM
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Tu nous pompe l’air.
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