Depuis une semaine le Centre international de conférences de Bamako abrite les travaux de consultation pour l’élaboration de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale. Légitimités traditionnelles, institutions de la République, autorités indépendantes, secteur privé, syndicats, responsables politiques, universitaires, organisations de la presse… vont à tour à tour échanger avec les membres de la commission en vue de parfaire le document.
Avant le début de ces différentes consultation, le président de la commission chargé de l’élaboration de ladite charte l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a tenu à rappeler le rôle de chacune des organisations respectives de notre société pour la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale.
Pour ce faire, il a soutenu que c’est la troisième fois en un an, de février 2024 à février 2025, que la commission qu’il préside rencontre les forces vives. La première fois, c’était lors du Dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale, puis lors du processus d’élaboration de l’avant-projet de Charte nationale pour la paix et la réconciliation et maintenant sur le projet de Charte national pour la paix et la réconciliation.
L’ancien Premier ministre de poursuivre que par décret pris en conseil des ministres en 2024, le président de la Transition a institué une commission de rédaction du projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale et s’en est suivi la désignation des membres pour élaborer le projet de texte de la Charte devant servir de document de référence pour toute initiative, action et activité qui concourent à la sécurité à la paix, à la réconciliation nationale à la cohésion sociale et au vivre ensemble
En ce qui concerne le processus d’élaboration de l’avant-projet, il a déclaré qu’ils ont tenté d’être le plus inclusif, participatif possible avec les forces vives.
“Vous avez enrichi par des contributions positives et des observations pertinentes, à la suite du processus d’élaboration de l’avant-projet de Charte nationale pour la paix et la réconciliation, nous avons adressé un rapport au chef de l’Etat comprenant le texte de l’avant-projet et la synthèse des recommandations des forces vives et des personnes ressources aussi bien que les instituons de la République, c’est à la suite de cela que le président nous a chargé de rédiger le projet de Charte”, a expliqué le président Ousmane Issoufi Maïga. Il a ajouté que ces rencontres successives n’ont qu’un seul but : recueillir de nouvelles propositions, suggestions et observation pour l’intégrer dans la Charte.
“Je suis convaincu que vos contributions seront significatives, pertinentes, patriotiques à hauteur de vos places et rôles dans la nation”, a espéré l’ancien Premier ministre.
Ainsi, ces différentes consultations ont commencé par les légitimités traditionnelles, les partis et associations à caractères politiques, le secteur privé, les autorités indépendantes. Et ce vendredi 21 février les membres du Conseil national de la transition et le Haut conseil des collectivités seront reçus par la commission Ousmane Issoufi Maïga.
Notons que les différentes couches qui se sont succédé au niveau du CICB, tous ont non seulement salué cette initiative inclusive de la commission mais aussi la probité de son président l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga. Déjà du côté des partis politiques, les responsables des formations politiques ont exprimé leurs inquiétudes par rapport à l’arrêt du financement des partis politiques, l’incarcération de certains de leurs camarades politiques, des leaders d’opinions, le retour des exilés politiques.
“Sans la libération de ces camardes politiques, des leaders d’opinion et le retour des exilés politiques, on n’aura jamais une vraie réconciliation, une paix durable nous auront plutôt une réconciliation de façade”, a averti le président du parti ANCD-Mali, Alassane Dembélé dit Alasko. Autre préoccupation exprimée lors des travaux, c’est la bonne distribution de la justice.
“J’ai été enlevé par les groupes armées à Tombouctou. Ma période de captivité m’a permis de me rendre à l’évidence que beaucoup ont rejoint les groupes armés par soif de justice, donc dans le document final, il faudra tenir compte de cet aspect”, a proposé le président de la délégation régional de Tombouctou El hadj Firhoun.
Les débats se poursuivront jusqu’au mardi 25 février.
Kassoum THERA
La soif de justice ne doit pas et ne peut pas a elle seule justifier le fait de prendre des armes contre sa Nation. La Republique du Mali dans sa devise et sa constitution est egalitaire et meritocrate et accorde la liberte et la justice a tous ses citoyens.