Configuration du paysage politique : Que reste-t-il de l’Adema-Pasj ?

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CE Adema

Quatre vice-présidents, des sous sections et des sections entières, de simples militants ont tout simplement claqué la porte de l’Adema-Pasj, l’ancien premier parti de l’échiquier national, entre juin 2013 et décembre 2014. Sékou Diakité, Soumeylou Boubèye Maïga, Ibrahima N’Diaye et Oumarou Ag Ibrahim sont les plus connus des personnalités et cadres du parti d’Alpha Oumar Konaré, ayant décidé d’abandonner le navire Adema dans les eaux troubles. Chacune de ces personnalités a choisi sa voie pour atterrir dans un autre parti politique ou créer sa propre formation. Les raisons évoquées pour quitter l’Adema ne laissent place à aucun doute. Le parti de l’ancien président de la transition, Dioncounda Traoré, semble parti pour une longue traversée du désert. Le comité exécutif a été pratiquement décapité avec le départ de plusieurs barons et le boycott de ses différentes réunions. Ses décisions n’ont désormais aucune légitimité, ni sur les membres du comité exécutif, encore moins sur ses militants. La preuve a été donnée par le candidat du parti à la présidentielle de juillet 2013, Dramane Dembélé, qui vient d’être bombardé, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, en récompense de sa « trahison » et de son mépris pour son propre parti. Il avait contre toute attente trahi les engagements du comité exécutif de l’Adema qui avait décidé de soutenir le parti du Front pour la Démocratie et la République (FDR), arrivé au second tour de la présidentielle. Dramane Dembélé avait, de toute évidence, choisi de précipiter son parti au fond du gouffre pour protéger ses intérêts personnels. Mais la descente aux enfers a commencé au lendemain de son choix comme candidat de l’Adema-Pasj à la présidentielle de juillet 2013.

L’ancien 2èm vice-président de l’Adema, Sékou Diakité, a été l’un des premiers cadres du parti à avoir jeté l’éponge suite au choix « douteux » de Dramane Dembélé. Sans se poser des questions, il décida les jours suivants de regagner la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), un jeune parti. C’est apparemment signe de désespoir pour un ancien baron de l’Adema-Pasj.

Aussi Soumeylou Boubèye Maïga emboita le pas à Sékou Diakité. Lui également était très déçu du choix de la commission de bons offices. Mais contrairement à M. Diakité, il créa son propre parti, l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (Asma-CFP). Et décide de soutenir le candidat du RPM contre celui de l’Adema. Ces deux barons avaient choisi de ne pas cautionner ce que certains ont qualifié de « mascarade ». « Le choix d’un candidat inexpérimenté », qui ne répondait pas aux critères de choix du comité de bons offices, présidé par un autre futur transfuge de l’Adema, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim. Le militantisme de celui-ci n’a pas aussi survécu au « mauvais choix » de la fameuse commission. En novembre dernier, il a démissionné du parti avec « armes et bagages ». Toute la section ou presque de Goundam l’a suivi dans sa nouvelle aventure au sein du Rassemblement pour le Mali (RPM). Oumarou dit avoir quitté l’Adema pour les raisons suivantes : « On a fait un choix qui n’a pas plu aux uns et aux autres, surtout aux ténors du parti. Là, il n’y avait que les vice-présidents. Celui que la commission a choisi, Dramane Dembélé, je vous jure que je ne le connaissais pas avant qu’il ne soit candidat aux primaires. Je ne l’ai jamais rencontré auparavant. Son choix a fait l’objet de plusieurs sortes de supputations et d’interprétations… Dans nos réunions, le problème ne cesse de revenir sur la table, on me traite de fossoyeur du parti. Ils disent que je fais partie de ceux qui ont enterré le parti, de ceux qui recherchaient des postes ou ceci ou cela. On a beau calmé cette situation, elle perdure. A trois reprises, j’ai été violenté verbalement, j’ai été insulté tant au niveau du CE… », a affirmé l’ancien vice-président des Abeilles, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim. A y voir de près, Dramane Dembélé n’est sans doute pas étranger aux maux qui gangrènent aujourd’hui l’Adema-Pasj.

Avant Oumarou, un autre vice-président de l’Adema, Ibrahim N’Diaye, a rendu le tablier pour des raisons différentes. Pour l’ancien 1er vice-président, l’Adema avait plutôt sa place à l’opposition plutôt qu’à la majorité présidentielle. Iba avait évoqué deux raisons fondamentales qui expliquent son départ : « La première raison fait suite à l’engagement pris avec les partis politiques du FDR pour signer une plateforme pour dire que celui d’entre nous qui viendrait au second tour de la présidentielle serait le candidat pour lequel, nous allons voter et demander à voter. Mais cela n’a pas été le cas. J’ai préféré en ce moment resté fidèle à la signature, c’est-à-dire à l’engagement que mon parti a pris et qui n’a pas été respecté. Et, cela m’a valu donc le départ de la direction de mon parti. La seconde est qu’après cette décision, j’espérais que mon parti continuerait et ferais des efforts suffisants afin de rester dans la ligne du parti. Mais, malheureusement, à l’analyse des faits cette alliance a pris le dessus sur toute autre considération qui vaut à l’Adema aujourd’hui le soutien sans faille à une politique que je trouve indéfendable et même de la majorité. En cela je me réfère au communiqué du RPM qui a émis des réserves par rapport à tout ce qui est en train de se faire en matière de détournement et de corruption. Je n’ai pas entendu mon parti se prononcer là-dessus. Et, comme cela continue, j’ai préféré le plus simplement possible quitter le parti Adema-Pasj avec beaucoup de peines. »

Quatre vice-présidents, quatre chefs de file qui ont choisi de franchir le Rubicon. Ils ne l’ont visiblement pas franchi seuls. Ils sont partis avec des centaines voire des milliers de militants qui faisaient la fierté de l’Adema. Aujourd’hui, beaucoup s’interrogent sur l’avenir de cet ancien grand parti. Celui qui a dirigé ce pays pendant dix ans, participé à la gestion des affaires publiques avec le Président ATT et qui a été présidé par Abdrahamane Baba Touré, Alpha Oumar Konaré et autre Dioncounda Traoré. Que reste-t-il aujourd’hui de ce parti après les démissions en cascades des militants et les départs répétitifs des gros bonnets ? Pas grand-chose, si l’on s’en tient à la personnalité, à l’inexpérience et à l’engagement militant des hommes qui sont restés dans le navire Adema. Le congrès annoncé pour mars prochain, les communales et régionales d’Avril 2015 édifieront l’opinion sur le poids politique de ce parti visiblement en perte de repères et de militants. Jusqu’où cette descente aux enfers ?

Idrissa Maïga

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7 COMMENTAIRES

  1. …’Celui que la commission a choisi, Dramane Dembélé, je vous jure que je ne le connaissais pas avant qu’il ne soit candidat aux primaires. Je ne l’ai jamais rencontré auparavant…’ … /// …
    Qui faut-il être, pour être le Candidat idéal de l’A D E M A…?

    Le Candidat de l’Alliance pour la démocratie au Mali, Parti Africain pour la solidarité et la justice (Adema-Pasj) , a, au second tour de la Présidentielle, choisi de soutenir le Candidat dont il se sent le plus idéologiquement proche. Je doute fort qu’il l’ait fait par autre intérêt que ça. En revanche à l’ A D E M A, Certains Cadres ont depuis toujours ce reflexe de suivre le Candidat à la présidentielle, dont ils sont sûr de la victoire , au détriment de leur propre Candidat… Peu importe que ce futur Candidat favori soit ou non de l’ A D E M A…
    Alors, qui change de camp par intérêt personnel…?
    A l’ A D E M A, il n’y a pas que des gens de gauche… IL Y a aussi ce que, Feu Président Modibo Keïta appelait ( des Féodaux qui ne veulent pas changer )…
    Cet article est tout bonnement l’eouvre d’un ‘ Porte flingue ‘ de je ne sait qui…?

  2. En résumé: IBK, ne laisser pas les aigris du mali tuer, sucer, ronger le pays. Faites tout pour barrer la route aux aventurés de foutre ce pays dans le gouffre. Les anciens de l’ADEMA et autres parties ne pourront plus rien faire pour le mali car ils ont tous pillé et maintenant ils veulent prendre le reste du pain . Par rapport au nord,prener l’effectif malien et pulvérise les brebis égarées. Le malien a besoin d’être cadencé et glorifié pour agir. IBK , courage et courage.
    😈

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