Conférence d’entente nationale : Mystère autour de la date de sa tenue

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Le Médiateur de la république, Baba Akhib Haidara, président commission d'organisation

Sur le terrain, la Commission préparatoire multiplie les rencontres pour expliquer le bien-fondé de ladite rencontre et recueillir les propositions des différentes sensibilités de la nation malienne. Mais, des observateurs en sont toujours là à se demander si la Conférence d’entente nationale aura lieu ce mois de mars, tant les organisateurs gardent le silence radio autour de la date de sa tenue.

La Conférence d’entente nationale, tel qu’indiqué par les autorités maliennes, doit se tenir ce mois de mars 2017. Dans cette perspective, la Commission préparatoire de ladite rencontre, sous la houlette de son président, Baba Hakhib Haïdara, non moins Médiateur de la République, multiplie les rencontres avec la classe politique et les forces vives de la nation pour leur expliquer le bien-fondé de la Conférence et recueillir leurs suggestions. Ainsi, des groupes de travail ont été mis en place, des expertises ont été lancées et des consultations régionales ont eu lieu dans le district de Bamako ainsi que dans les différentes régions à l’exception de celle de Kidal. Toutefois, au delà du travail que la Commission  préparatoire mène sur le terrain, des Maliens en sont toujours là à s’interroger si les organisateurs pourront respecter le délai initialement indiqué. En effet, à quelques jours de la fin du mois de mars, l’omerta règne toujours sur la date de la tenue de la Conférence d’entente nationale. Interrogés lors de la journée d’information de la presse, les responsables de la commission médias de la Commission préparatoire ont entretenu le mystère, affirmant que la date de la tenue de la Conférence d’entente ne fera l’objet d’aucun fétichisme.  Conséquence: l’espoir que l’annonce de la tenue de la Conférence d’entente nationale avait fait naître chez nombre des Maliens laisse de plus en plus la place à l’incertitude, surtout quant au respect  du mois de mars.

L’opposition réaffirme sa position

Quant à l’opposition politique, elle a toujours rejeté la Conférence d’entente nationale et souhaité qu’en lieu et place, soit tenue une concertation nationale souveraine. Dans une déclaration rendue publique le 16 février dernier, les partis politiques de l’opposition ont encore une fois émis des réserves quant à la pertinence et à l’opportunité de l’organisation d’une telle rencontre. Selon eux, la conférence ne peut atteindre ses objectifs si des dispositifs essentiels de l’accord ne sont pas effectifs et respectés, à savoir : La sincérité des parties, première garantie de l’aboutissement de l’accord (article 50), et la promotion d’une véritable réconciliation nationale (article 46).

L’opposition estime par ailleurs que la Conférence  d’entente nationale apparaît comme « une manœuvre pour faire entériner de facto l’Azawad comme une réalité socioculturelle ». Pire, elle n’atteindra pas ses objectifs si aucun rapport d’aucun observateur indépendant n’a jamais été rendu public conformément à l’article 63 de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Partant, elle plaide plutôt en faveur de l’organisation d’une concertation nationale souveraine regroupant l’ensemble des forces vives de la nation autour des problèmes institutionnels, de défense, de sécurité, de gouvernance et de développement.

A noter que la Conférence d’entente nationale est une composante de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger qui stipule dans son article 5 : « une Conférence d’entente nationale sera organisée durant la période intérimaire, avec le soutien du comité de suivi et sur la base d’une représentation équitable des parties, en vue de permettre un débat approfondi entre les composantes de la nation malienne sur les causes profondes du conflit. Ce débat aura à prendre en charge, entre autres, la problématique de l’Azawad. Il devra dégager les éléments d’une solution devant permettre au Mali de transcender sa douloureuse épreuve, de valoriser la contribution de ses différentes composantes à l’identité du pays et de promouvoir une véritable réconciliation nationale. Une Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale sera élaborée sur une base consensuelle, en vue de prendre en charge les dimensions mémorielles, identitaires, et historique de la crise malienne et de sceller son unité nationale et son intégrité territoriale».

Bakary SOGODOGO

 

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