Dans le cadre de l’instauration de la paix, de la cohésion sociale, de l’unité et de la réconciliation des cœurs et des esprits, les autorités maliennes envisagent d’organiser une conférence d’entente nationale pour donner l’opportunité aux Maliens de se parler et se comprendre. Cette conférence d’entente nationale aura pour finalité de produire une Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation. En prélude à la tenue de cette grande rencontre nationale, sa commission préparatoire a initié des consultations régionales (niveau des villages jusqu’au niveau des régions) pour recueillir sur le terrain les opinions, les informations et les recommandations utiles des populations du Mali profond. C’est dans le cadre de cette consultation que, le samedi 11 mars 2017, les membres du groupe de travail “Communication et relations publiques” de la Commission préparatoire (Cheick Hamala Diarra, Alfousseini Sidibé et Ramata Diaouré) ont échangé avec les journalistes de la presse écrite et de la presse en ligne pour que ces derniers puissent mieux informer l’opinion publique nationale et internationale sur les enjeux de la conférence d’entente nationale.
Tenue à la résidence Tinbuctu, la journée d’échange a permis d’éclairer la lanterne des hommes des médias sur la Conférence d’entente nationale, ses objectifs (global et spécifiques), son organisation, ses mandats, la composition de la commission préparatoire, la date de sa tenue. Aux dires des conférenciers, la Conférence d’entente nationale est conçue comme un espace de réflexion inclusive et de dialogue inter-maliens avec pour socle le “vivre ensemble”. Il a pour objectif global d’instaurer un débat approfondi et inclusif entre toutes les composantes de la nation malienne sur les causes profondes du conflit. Elle est énoncée par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger en son article 5 qui stipule : “ […], une Conférence d’entente nationale sera organisée durant la période intérimaire, avec le soutien du Comité de suivi et sur la base d’une représentation équitable des parties, en vue de permettre un débat approfondi entre les composantes de la nation malienne sur les causes profondes du conflit. Ce débat aura à prendre en charge, entre autres, la problématique de l’Azawad. Il devra dégager les éléments d’une solution devant permettre au Mali de transcender sa douloureuse épreuve, de valoriser la contribution de ses différentes composantes à l’identité du pays et de promouvoir une véritable réconciliation nationale. Une Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale sera élaborée sur une base consensuelle, en vue de prendre en charge les dimensions mémorielle, identitaire et historique de la crise malienne et de sceller son unité nationale et son intégrité territoriale “.
Les conférenciers ont précisé que la Conférence d’entente nationale doit se dérouler dans un cadre serein, avec une liberté totale d’expression, mais également dans la discipline et dans les limites du cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Pour cela, un document de travail sera élaboré par la Commission préparatoire pour servir de cadre conceptuel et de guide pour les débats.
Les groupes préparatoires de la Conférence d’entente nationale
Composée de 40 membres, la Commission préparatoire de la Conférence est présidée par le Médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara, qui présidera également la Conférence d’entente nationale. La Commission préparatoire comprend trois groupes techniques. Il s’agit du groupe de travail “Analyse et rédaction” chargé de la collecte et de l’élaboration de toute la documentation nécessaire à la préparation et à la tenue de la Conférence d’entente nationale ; du groupe de travail “Communication et relations publiques” chargé d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie et un plan de communication adaptés à l’objet de la conférence et destinés à l’information de l’opinion publique nationale et internationale. Il entretient des relations de travail avec les médias et les communicateurs traditionnels et organise les consultations du président de la Commission préparatoire avec les différents acteurs concernés par le processus d’organisation de la Conférence d’entente nationale. “Organisation et logistique” est le troisième groupe de travail chargé, en relation avec les structures et acteurs concernés, de concevoir et de mettre en œuvre toutes les diligences pratiques en vue de la préparation, de l’organisation et du bon déroulement de la Conférence d’entente nationale qui se tiendra (si les choses se déroulent normalement) ce mois de mars 2017 à Bamako.
Au cours des échanges sur les thématiques de la Conférence d’entente nationale, certaines préoccupations des journalistes ont été dissipées et d’autres ont fait l’objet de recommandations. A la question si la Conférence d’entente nationale était une conférence sur le Nord ou pour le Nord, Alfousseini Sidibé a été très clair: “Elle ne saurait être une conférence sur le Nord ou pour le Nord. La Conférence est inclusive, ouverte à tout le monde et qui va débattre sans tabou pour que les Maliens puissent se parler, se comprendre et se réconcilier”. Pour cela, il a laissé entendre qu’il est possible que les cas Iyad et Amadou Kouffa soient évoqués à la Conférence.
Siaka Doumbia