Il n’y a ni vainqueur, ni vaincu. Le seul gagnant, à l’issue de ce processus électoral, c’est le Mali.
Nul n’aurait parié un copeck que notre pays sortirait, en quelques mois, de la double crise dans laquelle il était plongé : sécuritaire et institutionnelle.
Après l’occupation des 2/3 de son territoire, le 12 janvier 2012, par le MNLA soutenu par les groupes jihadistes et le coup d’Etat du 22 mars, qui a mis fin au régime d’ATT, le Mali a touché le fond. Ou presque.
S’en suit des arrestations arbitraires et une application systématique de la charia dans les trois régions du nord. Avec son lot d’amputations de mains, de pieds et ses séances de flagellation publique, dont les femmes étaient victimes. Soit pour n’être pas voilées, soit pour des faits d’adultère peu avérés…
S’y ajoutent la destruction des mausolées multiséculaires et le pillage de la prestigieuses bibliothèque ‘‘Ahmed Baba’’ de Tombouctou.
Il a fallu attendre le 11 janvier 2013, date de l’intervention militaire française, consécutive à l’occupation de la ville de Konna (centre) par les groupes terroristes et l’implication effective des organisations sous –régionales, africaines et la communauté internationale pour que le Mali revienne à une vie constitutionnelle normale.
Après la signature de l’accord –cadre, entre la CEDEAO et la junte militaire, un président de la République par intérim a été investi. Et un gouvernement de transition, mis en place.
Ses missions : reconquérir l’intégrité du territoire national et organiser une élection présidentielle libre et transparente.
Organisé, dimanche 11 août, le second tour, qui s’est soldé par la victoire d’IBK, n’est que le couronnement de ce long processus.
Pour les observateurs nationaux, sous –régionaux et internationaux, le Mali vient de réaliser la transition la plus courte en Afrique. Mais aussi, organiser l’une des élections présidentielles les mieux organisées, les plus transparentes et les plus crédibles du continent.
Mieux qu’IBK et Soumaila Cissé, c’est le Mali qui a gagné.
Oumar Babi