Dans son discours traditionnel à la Nation, le président de la république Ibrahim Boubacar Kéita, a touché à presque tous les sujets, sauf le plus brûlant qui domine l’actualité : C’est-à-dire les actions engagées par la justice malienne dans le cadre de la lutte contre la corruption. Pourtant, le gourdin de la justice a commencé par frapper tout près de lui. Bakary Togola, président de l’APCAM, l’un des principaux artisans de sa réélection croupi en prison pour des faits de présumés détournement. Ce black out, nous conduit à des interrogations légitimes si l’on connait l’ampleur du « Tsunami » que l’apprête à provoquer la justice malienne. Les mises en garde de certains paysans auprès desquels le président recevait de francs soutiens conduiront sans aucun doute à une fracture entre IBK et le monde rural qui voue un culte aveugle à leur mentor incarcéré : Bakary Togola. Pourtant, la météo judiciaire annonce « un véritable ouragan » dans l’entourage du président suite à l’ouverture de plusieurs enquêtes sur des affaires de détournement. Au nombre de ces dossiers, le plus attendu est celui relatif à l’achat des avions militaires cloués au sol. Au sein de l’opinion, il sera très difficile de convaincre sur l’innocence du ministre de l’économie et des finances Dr Boubou Cissé, aujourd’hui Premier ministre. Il n’est pas inutile de rappeler que la première dénonciation dans cette affaire est officiellement venue de son fils, Karim Kéita dans la presse internationale et confirmée par IBK lui-même. En ouvrant les enquêtes sur fonds de campagne médiatique, le procureur Kassogué s’est mis entre le marteau de la soif de justice du peuple malien, et l’enclume des gros poissons qu’il est obligé de pêcher. En plus de ces dossiers, plusieurs autres affaires pestilentielles de corruption circulent entre les tiroirs du Bureau du Vérificateur Général, et les armoires poussiéreuses des parquets. Pourquoi donc, le président a-t-il zappé ces sujets ? Cherchons les réponses ailleurs, pas dans ce discours que nous vous proposons en intégralité.
Abdoulaye Niangaly