Depuis plusieurs mois, la situation au Mali suscite des débats passionnés chez nous et dans le monde entier. Après que les militaires nous aient débarrassés d’ATT. Que fera le Premier ministre, pourquoi le président par intérim Dioncounda Traoré a fait ça, comment le capitaine Sanogo a fait ça ? Un tel a dit ceci, libération du nord, Cédéao, des mots et propos qui reviennent sans cesse et à juste titre puisque cette situation au Mali est inédite.
Pourtant, le véritable enjeu ne se trouve pas là. La peur de voir la réalité en face pour certains, la méconnaissance totale du mode de fonctionnement des gens mus par une idéologie pour d’autres, laissent présager de grandes surprises.
Le mouvement islamiste est en jihad, il n’a pas commencé au Mali et ne se terminera pas ici également, de plus ces «fous de dieu» ne répondent pas aux critères culturels de la majorité des Maliens. Quand j’entends dire que «ça va se régler, inch Allah» les bras m’en tombent, et je me dis que la majorité du peuple malien n’est pas préparée à ce qui risque de se passer dans les trois ou quatre prochaines années.
Les islamistes occupent les 75% du territoire, et ont eu largement le temps de s’armer, de trouver des sources de financement, de s’organiser et de réfléchir à une stratégie car leur but est de conquérir le Mali par les urnes et non par les armes qui ne sont probablement qu’un moyen de pression pour eux.
La première étape pourrait être de mettre les futurs dirigeants maliens dans une position intenable, peut être même en organisant des horreurs, ce qui perturberait les populations qui se rendront compte que Kaboul, Bagdad, et Nairobi ne sont pas si loin. Ils ont en fait déjà commencé à mettre la pression et sement la terreur en lapidant à mort un couple, et en amputant la main d un voleur de moto.
Bien sûr, au Mali beaucoup disent encore «mais c’est des bandits armés, ils ne croient pas en Dieu, et ne sont motivés que par l’argent de la drogue et des armes.»
C’est une façon de voir les choses. Ou de se les cacher, c’était sûrement vrai il y a encore un an, mais aujourd’hui depuis la chute de Kadhafi, les choses ont changé.
Le Mnla et ses revendications fantaisistes disparait dans la nature pour laisser la place à d’autres desseins bien plus plausibles et structurés.
La deuxième étape sera la demande formulée par les groupes islamistes. Ils pourraient exiger une modification de la constitution pour permettre à un parti islamiste de se présenter en toute légalité aux futures élections. Ça c’est déjà vu ailleurs, et on voit bien que la stratégie des islamistes est de convaincre mais pas de contraindre.
La troisième étape nous renverrait alors aux réalités maliennes car les centaines de milliers de jeunes gens qui n’ont comme seule perspective que de trouver à manger chaque jour, et que beaucoup croisent quotidiennement sans les regarder, untel avec une machine à coudre sur l’épaule, un autre poussant une charrette de sacs de riz ou vendant des cartes de recharges, et ces jeunes mendiants déambulant dans les rues n’ont comme seul recours que l’espérance de jours meilleurs proposée par la foi et les islamistes (qui, entre nous, savent gérer les deniers publics sans commettre de délits ) d’autant plus qu’ ils ont du bon sens et qu’ils sont bien conscients que 50 ans d’indépendance ne leur ont pas été profitables, et qu’ ils voient tous les jours certains fonctionnaires dans des véhicules de plusieurs dizaines de millions accompagnés de belles riant à gorges déployées. Ils voient et observent ces millionnaires qui ont volé l’argent public avec la complicité non désintéressée de décideurs en qui le peuple a placé sa confiance. Le potentiel militant existe déjà dans la capitale, il suffit de passer devant le stade un jour de Maouloud, d’écouter certaines radios libres, d’observer un certain nombre de choses. Des commerçants sont prêts à financer ce futur parti. Certains par opportunisme, d’autres par conviction religieuse.
L’homme le plus puissant aujourd’hui au Mali est le président du haut conseil islamique, capable de mobiliser 50 mille personnes dans un stade, ce qu’aucun parti politique n’est apte à faire.
Pendant que nos hommes politiques intriguent pitoyablement, que les motions de soutien défilent interminablement à la télévision, pendant que l’armée se réorganise, que dans les grins on élabore des thèses d’intellectuels nantis et décalés de la souffrance quotidienne de plus de deux millions de Maliens, les islamistes commencent leurs œuvres sociales dans le nord, soignent les indigents et aident les plus démunis comme ils l’ont fait en Palestine et ailleurs auparavant, et aujourd’hui encore ils se substituent à l’Etat qui n’a que très peu de moyens
C’est logique en somme puisqu’ils sont les plus nombreux, ces gens qui souffrent et espèrent.
Il nous faut identifier les causes si nous voulons nous attaquer aux conséquences. Bien sûr cela est cohérent. Mais je crois que le pouvoir central de Bamako n’a pas mesuré l’urgence de la situation, et qu’il a encore l’espoir que nous pourrions gagner la course de fond engagée avec les islamistes depuis une décennie par la faute d’une démocratie de façade avec comme toile de fond le laxisme de l’Etat.
Face à cette situation d’incertitude, je suis effaré quand j’écoute certaines personnes (pourtant bardées de diplômes et de titres) totalement inconscientes du péril et des bouleversements qui guettent le Mali, je suis profondément choqué lorsque je vois avec quelle inertie certains de ceux qui ont réussi leur vie parlent des modestes qui vivent d’expédients et d’espérance, et ne veulent pas voir arriver la rupture avec l’ordre établi, sous prétexte que le Mali est un vieux pays de dialogue et de culture …et sûrement parce qu’ ils ont probablement peur du changement, et puis c’est tellement confortable d’être assis dans son salon climatisé en élaborant des scénarios politiques pour le futur.
Tous les ingrédients sont réunis à présent: la misère, la désespérance, la déliquescence de l’Etat, le niveau d’instruction, l’occupation effective du nord, l’attitude des hommes politiques, le manque de perspective de la jeunesse, la corruption effarante, la politique sociale des islamistes, l’insécurité, l’expérience des islamistes, tout cela constitue une bombe à retardement dont l’éventuelle explosion risquerait de modifier profondément et durablement la société malienne.
Nouhoum DICKO
Accueil Nation
selon ce journal même. l’home le plus puissent ce Dicko je pri pour Dicko qu’il soi veridic et je m’adresse tout les maliennes et malien de laisser l’intere persionnel qu’on soi un peple un but une fois de faire tout pour se mali de liton contre la coreption car le mali est dans le probleme de la coreption et travail dans le sincer ,scansibliser les futur dirisent de ce payes il sagit des anfants ,d’arreter de music,mini star et bien edique les enfats
iL Y A CE RISQUE MAIS PAS DANS UN AVENIR TRES PROCHE CAR IL Y A AU MALI UNE ORGANISATION SOCIALE QUI NE SE PRETE PAS A CE JEU INTEGRISTE MALGRE CE QUI SE PASSE LES MALIENS ESPERENT POUVOIR SE RELEVER SUR DESBASES SEINNES QUI RESSEMBLENT A LEUR ORIGINES ET PRATIQUE UN ISLAM TOLERANT TENANT COMPTEDE NOTRE SPECIFICITE.
Superbe article que l’on va se referer dans les annees a veinir.
Peut etre pessimiste, mais ca reflette la realite des choses au Mali D’aujourd’hui; surtout avec le pouvoir que les opportunistes politiciens accordent a l’Immam Dicko et son mouvement.
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