Comme si la perte tragique de leur fille ou fils, tombé (e) pour la patrie ne suffisait pas, les familles endeuillées doivent réussir un véritable parcours du combattant pour obtenir les pensions et droits dus. Le scandale est innommable, frustrant et dégradant. En effet, entre les multiples démarches administratives à accomplir et la lenteur du traitement des dossiers, on ne sait quel est le pire affront fait aux familles endeuillées. Nous connaissions la lenteur, légendaire, de l’administration malienne. Mais le citoyen osait espérer que de pareils dossiers seraient prioritaires.
Au lieu de cela, l’administration fait la politique de l’autruche. Pour avoir la chance d’être servi, il faut connaître du monde qui connait du monde. C’est ainsi que ça marche. Des milliers de familles attendent le traitement des dossiers qui s’empilent. Les plus démunis, ceux dont les enfants ont donné leurs vies à la patrie, sont traités avec arrogance puisque les informations sont filtrées. Tout cela, peut-être, pour décourager et faire renoncer à leurs droits.
Face à ce scandale, il impératif d’instruire des directives aux services sociaux chargés de ces questions. L’administration doit améliorer le traitement de ces dossiers afin d’alléger le fardeau de ceux qui ont déjà tant donné. Le fichier recensant les décès intervenus doit impérativement être amélioré pour faciliter une prise en charge rapide des dossiers. Il s’agit de collecter les informations pour enclencher le traitement systématique des dossiers.
Une communication continue entre les administrations, pour faciliter la transmission des pièces exigées pour l’instruction, doit être organisée. Il faut éviter aux familles les pénibles recherches de documents qui sont déjà en la possession des services sociaux de l’armée. Ces services doivent accélérer la prise de contact avec les familles pour les orienter et renforcer l’assistance déjà mise en place.
Le plus important, les familles doivent être mis au courant de l’avancement du dossier. Un interlocuteur précis et accessible permettrait de réduire les longues périodes d’incertitude. Enfin, pour faire preuve de redevabilité et d’un peu de gratitude, les élus doivent mettre en place une commission de suivi pour s’enquérir de l’état d’avancement des dossiers et du paiement effectif des droits dans un délai raisonnable.
Vive les FAMAS
Vive la république
Vive le Mali
Dr Moussa Dougouné